Alooooors, le contrepoint.
En fait c'est super simple, c'est juste la superposition de plusieurs lignes mélodiques. Souvent, dans la musique, on a ce qu'on appelle "le chant", l'air, la mélodie, et en dessous l'accompagnement sous forme d'accords.
Dans le contrepoint, il n'y a pas une voix principale et un accompagnement, il y a plusieurs voix à plusieurs hauteurs différentes qui sont tout aussi importantes l'une que l'autre. Ce ne sont pas des accords plaqués sous les notes de la mélodie, ce sont plusieurs mélodies les unes sous les autres, en gros. Et chacune est aussi importante que les autres, on peut les écouter individuellement ça reste joli (alors que juste une suite d'accords, bon, c'est vite chiant).
Ensuite il explique des subtilités d'écriture : le fait qu'il n'y ait pas de "blanc" découle du fait que, dans la superposition des lignes mélodiques, elles passent leur temps à se répondre, à se refiler le témoin. Genre tu peux avoir
mélodie 1 : une mesure de notes rapides (mettons des doubles croches) / une mesure de notes lentes (mettons des blanches)
mélodie 2 : une mesure de notes lentes / une mesure de doubles croches
mélodie 3 : deux mesures avec des rythmes moins réguliers, type croche-deux doubles
Et tout ça se superpose magnifiquement, et donne l'impression de couler de source.
Est-ce que c'est clair ou pas ?
Edit : petits ajouts, gracieusement offerts par le prof de flûte à bec du conservatoire de Châtenay-Malabry :
- le contrepoint utilise beaucoup le principe de l'imitation d'une voix à l'autre, c'est à direun motif est donné par une voix et repris par les autres en cascade. Le paroxysme de ce principe est atteint avec la fugue, que Bach a beaucoup utilisée (et dans ce cas la mélodie est reprise à des hauteurs différentes souvent). A l'extrême, on retrouve le canon : Vent frais, vent du matin, c'est du contrepoint. La ligne mélodique est reprise telle quelle en décalé, et un canon bien écrit est un canon où il n'y a justement pas de "blancs", où les hauteurs de notes sont à chaque temps harmonieuses.
- quand le contrepoint est composé sur de la musique vocale, les paroles sont décalées ; on ne comprend du coup rien du tout mais c'est très très beau ! Il y a du coup souvent des arrêts dans le contrepoint pour revenir à une écriture homorythmique (où toutes les voix ont le même rythme, donc) pour créer un effet. Là encore, c'est méga beau. Enfin surtout quand c'est Bach qui le fait.