Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Le test de Bechdel expliqué par Anita Sarkeesian
Dernière modification par un modérateur :
Il me paraît évident que pour certaines oeuvres, il est possible de traiter les thèmes qui ont motivés ou influencés la rédaction. La chose qui me dérange c'est sa systématisation à TOUS les types d'oeuvres. Une histoire ne reflète pas forcément les principes ou la psychologie de son auteur.Souvenez-vous, lors de votre bac français : des figures de style, il y en avait partout ; aucune virgule n?était là pour ponctuer le récit, pour permettre une lecture propre d?une phrase. Non, le moindre point était une référence à l?enfance de l?auteur, au champ lexical de la misère, un rappel à la symétrie du récit mettant ainsi en avant par un jeu de figures le personnage principal. Et tout cela, évidemment, de manière tout à fait objective. L?idée que l?auteur aie casé un seul point ou une virgule avant de partir aux toilettes, ou bien parce que ça faisait joli, ça, non, c?est aberrant. On en a pas idée. On ne peut même plus dire qu??un vélo traverse la rue? sans que ce soit une personnalisation du vélo car on utilise un verbe d?action avec un objet, et on en fait ainsi un personnage à part entière du récit. Oui, ça ou le fait que dire ?une personne sur un vélo traverse la rue?, c?était juste plus chiant à lire et à écrire. Mais bon.
October Rain;2919367 a dit :Je ne remets pas en cause la validité du test Bechdel pour prouver ce que tout le monde sait déjà à propos d'Hollywood. Son problème est qu'on peut se poser la question de sa validité dans le cas d'adaptation d'oeuvres cultes ayant une certaine ancienneté
October Rain;2919367 a dit :Je ne remets pas en cause la validité du test Bechdel pour prouver ce que tout le monde sait déjà à propos d'Hollywood. Son problème est qu'on peut se poser la question de sa validité dans le cas d'adaptation d'oeuvres cultes ayant une certaine ancienneté (ce qui est plus ou moins à la mode au ciné selon l'impulsion du moment). Type le Seigneur des Anneaux ou l'adaptation avortée des Montagnes Hallucinées. Ce sont souvent des projets coûteux, difficile à mettre en oeuvre, de longue haleine. Quid des remakes de vieux films (pour reprendre l'exemple de True Grit)? Ils ne reflètent pas forcément la mentalité de la société qui va les regarder et pourtant on les fait entrer dans un cadre.
Non mais ce que je veux dire c'est que le Bechdel va forcément être négatif pour des films traitant de certains thèmes. Il y a des thèmes ou des adaptations qui ne vont pas se prêter à ce genre d'analyses parce qu'elles traitent de sociétés (ou de périodes) à tendance mysogine ou machiste ou quelles ont été écrites en référence à des contextes qui ne favorisent pas la place de la femme. Pour reprendre un argument du sujet précédent :skaperla;2919509 a dit :Je propose une analyse en sous groupe : le test Bechdel appliqué aux oeuvres adaptées d'une histoire plus ancienne, puis le test Bechdel appliqué à des histoires contemporaines
Je pense que pour les deux groupes, les résultats iront dans le même sens malheureusement
Lady Von Duck;2589101 a dit :Pour ce qui est du seigneur des anneaux, certes il y a peu ou pas de personnages féminins, mais peut-on juger aujourd'hui d'un texte écrit il y a plus d'un demi siècle ? Pour ma part je suis toujours partisane des adaptations au plus près du texte original et donc je pense que rajouter artificiellement des personnages féminins est une erreur (et c'est d'ailleurs le cas dans le retour du roi ou les deux tours je sais plus)
Justement, Anita Sarkeesian dénonce les schémas "inconscients" qu'on va créer systématiquement comme "ouaaaaaaaaiiiis trop bien" qui se rapportent trop souvent à des rapports de dépendance de la femme à l'homme, des personnes de couleurs aux blancs et de la supériorité de l'homme (virilité, pouvoir, intelligence, construction, mathématiques, blabla) en général, grâce à ce test. C'est un indicateur, pas une façon de dire "bouuh machooos" ou "ouaiiis féministe ", c'est une façon de mesurer à quel point certains schémas manichéens et archaïques tels que "la femme est soumise à l'homme" peuvent se retrouver dans n'importe quel grand film / publicité / jouets / produit marketing, une façon de pointer l'évolution, le chemin parcouru et qu'il reste à parcourir. Et je trouve cette réflexion brillante, ça ouvre sur de nombreux débats de fond passionnants.October Rain;2921207 a dit :Primo je n'ai pas dit qu'il fallait arrêter d'analyser toutes les oeuvres. J'ai juste fait remarquer qu'il serait intéressant de ne pas analyser à tout va.
Ensuite, écrivant et créant des personnages et des histoires moi-même j'avoue que je me fendrais largement la poire qu'on analyse une histoire ou une scène qui a juste fait pop un beau jour ou que j'ai écrit en me disant "ouaaaaais trop bien".
J'aimerais qu'on laisse les schémas inconscients tranquilles de temps en temps. La société a certes un impact sur une création mais chacun développe son propre univers souvent en relation avec son propre vécu ou son propre fond culturel (qui peut être franchement différent de la société dans laquelle il vit). Si l'indice mesure les tendances (au sens de choix de thématiques développées) de la production hollywoodienne ça me paraît cohérent. Sinon ça vire à la psychanalyse obsessionnelle et ça en révèle plus sur le psychanalyste que le psychanalysé.Cléo.;2938810 a dit :Justement, Anita Sarkeesian dénonce les schémas "inconscients" qu'on va créer systématiquement comme "ouaaaaaaaaiiiis trop bien" qui se rapportent trop souvent à des rapports de dépendance de la femme à l'homme, des personnes de couleurs aux blancs et de la supériorité de l'homme (virilité, pouvoir, intelligence, construction, mathématiques, blabla)