L'article sur le site du Monde, le 16.04.08 étant très clair (en tout cas beaucoup plus clair que tout ce que je pourrais écrire sur ce sujet), je me permets de le citer quasi in extenso. Il est pour quelques jours accessible ici.
"C'est un décret de quelques lignes qui est, jusqu'alors, passé inaperçu. Sous une apparence technique, ce texte modifie les règles de calcul des allocations familiales, l'un des symboles de la politique familiale française depuis leur création, dans les années 1930. "L'âge à partir duquel les enfants ouvrent droit à la majoration des allocations familiales est fixé à quatorze ans", précise le décret. Ce nouveau dispositif, qui concerne plus de 4,5 millions de familles de deux enfants et plus, entrera en vigueur le 1er mai : il devrait permettre à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) de réaliser 138 millions d'économies par an.
Aujourd'hui, le montant des allocations familiales augmente au fil de l'âge des enfants. Lorsque l'un d'eux fête son onzième anniversaire, la famille touche une majoration de près de 34 euros, lorsqu'il atteint l'âge de seize ans, la majoration passe à 60 euros. Ce système de double "bonus" permet de donner un coup de pouce aux familles dont les enfants entrent dans l'adolescence, un âge où les dépenses consacrées aux études, à l'habillement et aux loisirs ont tendance à s'alourdir.
UNE PERTE DE 600 EUROS PAR ENFANT
A partir du 1er mai, ces règles seront modifiées : désormais, une seule majoration de 60 euros interviendra à l'âge de quatorze ans. Cette mesure entraînera automatiquement une baisse des allocations familiales : au total, sur l'ensemble des versements accordés entre le onzième et le dix-huitième anniversaire, les familles perdront près de 600 euros par enfant. Les prestations versées au cours de ces sept années d'adolescence s'élèvent aujourd'hui à 3 475 euros : elles passeront à l'avenir à 2 890 euros.""
Une baisse donc, de l'aide accordée aux familles pour leurs enfants adolescents.
Et là franchement, faut qu'on m'explique. Faut qu'on m'explique en quoi ce genre de mesure peut aider en quoi que ce soit à augmenter le pouvoir d'achat des français. Faut qu'on m'explique pourquoi elle intervient alors qu'on constate une inflation (hausse des prix réels) record dans la zone euro, et notamment en France. Faut qu'on m'explique en quoi elle s'intègre à une véritable politique familiale, à la lutte contre la déliquance qui atteindrait paraît-il des niveaux insupportables (la délinquance hein, pas la lutte).
Considèrerait-on que les familles ont échoué ? Que ce n'est plus à elles de s'occuper des enfants ? Mais alors à qui ? (il semblerait que la Dati ait réponse à cette question : au vu de la réforme qu'elle va nous pondre sur la justice des jeunes, une réforme qui se veut "sans tabous", je sens bien le "en taûle les gosses ! Z'aviez qu'à pas traîner dans les rues !'.
En tout cas, un Etat qui fait des économies sur le dos de ses jeunes, ça me révulse (sans compter que politiquement, économiquement, socialement, ce n'est pas très très malin...).
"C'est un décret de quelques lignes qui est, jusqu'alors, passé inaperçu. Sous une apparence technique, ce texte modifie les règles de calcul des allocations familiales, l'un des symboles de la politique familiale française depuis leur création, dans les années 1930. "L'âge à partir duquel les enfants ouvrent droit à la majoration des allocations familiales est fixé à quatorze ans", précise le décret. Ce nouveau dispositif, qui concerne plus de 4,5 millions de familles de deux enfants et plus, entrera en vigueur le 1er mai : il devrait permettre à la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) de réaliser 138 millions d'économies par an.
Aujourd'hui, le montant des allocations familiales augmente au fil de l'âge des enfants. Lorsque l'un d'eux fête son onzième anniversaire, la famille touche une majoration de près de 34 euros, lorsqu'il atteint l'âge de seize ans, la majoration passe à 60 euros. Ce système de double "bonus" permet de donner un coup de pouce aux familles dont les enfants entrent dans l'adolescence, un âge où les dépenses consacrées aux études, à l'habillement et aux loisirs ont tendance à s'alourdir.
UNE PERTE DE 600 EUROS PAR ENFANT
A partir du 1er mai, ces règles seront modifiées : désormais, une seule majoration de 60 euros interviendra à l'âge de quatorze ans. Cette mesure entraînera automatiquement une baisse des allocations familiales : au total, sur l'ensemble des versements accordés entre le onzième et le dix-huitième anniversaire, les familles perdront près de 600 euros par enfant. Les prestations versées au cours de ces sept années d'adolescence s'élèvent aujourd'hui à 3 475 euros : elles passeront à l'avenir à 2 890 euros.""
Une baisse donc, de l'aide accordée aux familles pour leurs enfants adolescents.
Et là franchement, faut qu'on m'explique. Faut qu'on m'explique en quoi ce genre de mesure peut aider en quoi que ce soit à augmenter le pouvoir d'achat des français. Faut qu'on m'explique pourquoi elle intervient alors qu'on constate une inflation (hausse des prix réels) record dans la zone euro, et notamment en France. Faut qu'on m'explique en quoi elle s'intègre à une véritable politique familiale, à la lutte contre la déliquance qui atteindrait paraît-il des niveaux insupportables (la délinquance hein, pas la lutte).
Considèrerait-on que les familles ont échoué ? Que ce n'est plus à elles de s'occuper des enfants ? Mais alors à qui ? (il semblerait que la Dati ait réponse à cette question : au vu de la réforme qu'elle va nous pondre sur la justice des jeunes, une réforme qui se veut "sans tabous", je sens bien le "en taûle les gosses ! Z'aviez qu'à pas traîner dans les rues !'.
En tout cas, un Etat qui fait des économies sur le dos de ses jeunes, ça me révulse (sans compter que politiquement, économiquement, socialement, ce n'est pas très très malin...).