Je comprends sincèrement qu'un homme de 50 ans qui toute sa vie a pu dire tout ce qui lui passait par la tête soit dépassé par les avancées des luttes sociales. Ce passage en particulier est très parlant :
Aujourd’hui, on essaie de m’enlever mon ADN, ma façon dont j’ai vécu toute ma vie, avec mes blagues potaches à la con […] On voudrait nous faire croire que tout ce qu’on a appris, on doit nous désinhiber de tout ça. Et ça, c’est dur .
J'ai l'impression que ça vient encore et toujours de la confusion entre domination et méchanceté/malveillance/hostilité. Cette idée que le sexisme, le racisme, et autres, ça se définit seulement par la haine , alors que pas nécessairement, et j'ai même envie de dire que la plupart du temps c'est plutôt une violente indifférence (ce que je trouve bien pire en fin de compte).
Y a bien entendu de la mauvaise foi aussi, c'est toujours pratique d'invoquer l'inconséquence des hommes pour tout excuser, ces grands enfants pas méchants mais qui dérapent de temps en temps parce que bon voilà c'est des mecs hein.
Mais j'ai la conviction que ça part d'une réelle confusion, et que l'expression "homme blanc hétéro etc." (utilisée dans l'article) y contribue, en personnifiant ce qui serait la domination absolue, et en créant indirectement un ennemi désigné. Et elle sous-entend aussi que seule cette population bénéficie des discriminations, ce qui n'est pas vrai (il suffit de regarder les femmes ou les racisés qui copinent avec des figures d'extrême-droite).