Je rêve d'un deuxième enfant et mon conjoint n'en veut plus, à tel point qu'il s'est fait vasectomisé il y a huit mois, quand notre fille avait 2,5 ans.
Depuis la naissance ou presque, je sais intimement qu'il n'en voudra plus d'autres, il a très mal vécu la toute petite enfance, et commence juste à retrouver une forme de paix, à se sentir bien dans notre famille.
Paradoxalement, c'est la conviction intime que nous n'aurions pas d'autre enfant qui m'a, moi, fait plonger la tête droit dans la dépression post-partum, ça plus le fait que je me suis vraiment épuisée à gérer 80-90% de toutes les tâches liées à notre enfant pendant deux ans.
Aujourd'hui nous retrouvons un équilibre, nous sommes tous les deux plus heureux, et je sais très bien qu'un autre enfant le rendrais profondément malheureux, et pourtant j'ai l'impression que le (non)choix qui a été fait me rend moi profondément malheureuse. Alors, évidemment, il n'y aura pas de deuxième bébé non désiré par son père, qui aurait probablement fait exploser la famille, qui aurait signé notre séparation, etc.
Mais il y a pour moi un deuil extrêmement douloureux à faire, de ce deuxième (et des autres d'ailleurs, j'aurais tellement aimé avoir trois ou quatre enfants), de cette fratrie (j'ai moi-même deux frères et une soeur qui sont depuis toujours mes meilleurs amis), de cette famille dont j'ai rêvé si souvent, de voir ma fille grande sœur, d'être de nouveau enceinte, de prendre de nouveau soin d'un tout petit.
Aujourd'hui encore, je suis extrêmement triste à l'idée de ne plus jamais avoir d'enfant. Surtout, je me sens coincée par un choix qui n'est pas le mien, parce que la seule autre solution pour en avoir serait de me séparer du papa de ma fille, et ma famille rêvée n'est pas une famille séparée. Je dois donc, seule, faire ce choix de rester et de ne plus avoir d'autre enfant, ou de partir, d'éclater ma famille, pour, peut-être, y ajouter un nouveau membre.