Avant d'aller à Sciences Po, j'ai étudié le droit. Et je peux dire que ce qui est écrit dans l'article, compte tenu du milieu des avocats, c'est très peu surprenant. Je rejoins complètement les madz ci-dessus qui ont écrit leur expérience et celle de leurs ami.e.s.
L'une de mes meilleures amies a décroché un boulot de juriste en droit des sociétés dans un petit cabinet d'avocat qui était à côté des Champs-Élysées. Eh ben je peux vous dire quelle carte encore les séquelles de ce que son patron lui a fait subir. C'était un vieux schnock catho (et puis homophobe au passage d'ailleurs, ça va souvent ensemble), qui n'arrêtait pas de lui hurler dessus à chaque petite chose qu'elle pouvait faire de travers. Et quand je dis "petite chose qu'elle pouvait faire de travers", je veux parler de ne pas avoir mis la formule de politesse qu'il voulait à la virgule près dans un mail. Il avait défini des règles spécifiques, qu'elle ne connaissait pas avant de les briser. Bref. Un enfer. Son nouveau boulot est bien meilleur.
J'ai étudié le droit pendant 3 ans, avant de m'orienter vers les ressources humaines après avoir été pris.e à Sciences Po. Ma tante m'a conseillé de ne jamais être avocate (Elle est juriste en propriété intellectuelle). Elle m'a dit qu'il y avait beaucoup trop d'avocats sur le marché, et qu'il se battent pour avoir les places les plus prestigieuses dans les cabinets parisiens. Forcément, les patrons des cabinets en profitent : harcèlement moral, horaires inhumaines (je parle de finir à 2h du mat plusieurs fois d'affilée) , harcèlement sexuel, et j'en passe et des meilleurs. Ça se sait dans la profession ! C'est ça le pire, peut-être.
Bref, ce n'est pas un milieu drôle. Ce n'est même pas en milieu prestigieux. Bien sûr il a une aura de prestige, mais clairement, une fois qu'on est dans la profession, le métier d'avocat n'a rien de prestigieux. J'envoie tout mon soutien aux victimes, que je crois. La situation ne me surprend pas. J'espère qu'elles auront la justice qu'elle mérite. Même si je sais que c'est peu probable étant donné la stature du mec.