Étant donné qu'à notre place d'être humain isolé on peut faire des mauvais liens de causalité, c'est normal d'être prudent et d'attendre des études qui nous permettront de dépasser nos biais. On peut faire des liens de causalité erronés pour tout un tas de raisons qui ne rendent pas du tout les personnes ridicules de les faire. C'est juste un biais humain. Le seul moyen que nous avons de dépasser cela est de prendre du recul, ici en comparant deux populations : vaccinées et non vaccinées, et en comparant le taux de survenue de modifications du cycle menstruel. S'il n'y a pas de différences significatives : ça veut dire que le changement de cycle est dû à autre chose.
Je pense que ça aurait été en défaveur des femmes qu'on attribue directement un lien entre vaccin et cycles modifiés sans aucun recul et sur la base de témoignages qui ne nous préservent pas des erreurs
Il ne faut pas négliger l'impact que des conclusions hâtives pourraient avoir.
Moi par exemple, je ne suis pas vaccinée contre le HPV parce que ma mère était persuadée qu'on a établi un lien entre le vaccin contre l'hépatite B et la survenue de la sclérose en plaques. En effet, certaines personnes qui s'étaient vaccinées ont déclaré une SEP et ont pensé que le vaccin était en cause. La justice a même tranché en leur faveur.
Pourtant, les études ont l'air unanimes ou quasi unanime sur le fait qu'il n'y a aucun lien entre les deux.
Ce lien visiblement erroné m'a dépossédée de mon choix de me faire vacciner et je risque de contracter des cancers que j'aurais pu éviter.
Je pourrais aussi ouvrir sur le mal fait à cause du faux lien vaccin/autisme mais j'ai peur d'enclencher des débats que je ne pourrais pas suivre tellement le sujet est touchy.
L'article d'ailleurs fait dans son titre comme si lien était établi alors que les études sont encore contradictoires et que comme le dit
@J_Serpentine, à la lecture de l'article, les données sont moins impressionnantes que ce qui en a l'air. Un titre plus prudent mais plus réaliste comme celui du Huff Post ("le débat est relancé") fait sûrement moins de clics ! Et puis, pour travailler dans la santé, je pense que je jette l'éponge sur la capacité du journalisme à réussir à comprendre les publications scientifiques et à vulgariser des concepts de santé de manière éthique, pour réellement renseigner les gens sur leur santé.
Sur la question de l'accompagnement : bien sûr qu'une femme qui a déclaré des problèmes de santé après le vaccin doit être suivie, comme toute personne malade doit être suivie, et sans jugement. Cette personne malade a le droit de croire en les liens qu'elle veut. Le médecin a aussi le droit de lui répondre ce qu'il en pense au regard de la théorie, de ne pas être d'accord avec elle.
Mais par contre, cette prudence avant de tirer des conclusions à grande échelle est nécessaire car l'impact sur la santé des gens est réel. Aussi, après avoir été pendant des millénaires privées de soins efficaces et éthiques, je pense qu'il faut justement, en tant que femmes, qu'on réclame des données rigoureuses et plus de connaissances sur nos maladies gynéco. La diminution des violences et l'amélioration des soins passera forcément, entre autres, par l'amélioration des connaissances. Il faut militer justement pour tout ça : des études, des soignants formés, de l'info fiable...