J'ai écouté M Villani ce matin, et il m'a bien énervée. Le journaliste demande que répondre aux élèves qui sont "dégoutés" du retour des maths (je ne me rappelle plus le terme exact) et lui répond sur le fait que cela doit être accompagné par les enseignants, qu'on ne peut rien faire sans eux. La question a été reposée et il est parti sur l'autocensure des filles. ... La question parlait pourtant des élèves de manière générale, pas des filles.
Bon, il y a quelques mois, quand cette histoire est ressortie, j'ai entendu (pas par lui) que c'était jeune, que les filles se détournaient des maths, mais qu'elles étaient trop jeunes pour savoir qu'elles en auraient besoin, qu'elles allaient le regretter etc. Euh donc, quand les filles choisissent les maths, c'est un choix réfléchi, qui ne pose pas de problème, mais quand elles les abandonnent, c'est par manque de maturité ? Pas très logique, pour des scientifiques.
Je n'étais pas matheuse du tout, (pas eu la moyenne de toute l'année de 3°) et ça ne m'a pas empêché de faire des études supérieures. On accepte qu'un/e élève ne soit pas sportif, pas linguiste, pas littéraire ... mais pas matheux, c'est mal vu ? Si on est nul/le en maths, effectivement, on nous fiche la paix, mais si on est bon/ne, alors là, c'est "ah, c'est dommage, tu pourrais faire mieux" (mieux que littéraire, bien sûr) : est ce qu'on ne pourrait pas laisser les gens choisir leur avenir eux mêmes ?
Parce qu'en fait, en dehors de la question de l'importance ou non des maths, des horaires faits ou non par les profs, des classements internationaux, de la parité affichée etc, qui est tout à fait respectable, ce qui me gêne, c'est qu'on questionne le choix scolaire des filles, pas celui des garçons. Est-ce que nous, nos filles, nos nièces, ont le droit de faire un choix de carrière sans que cela soit jugé ?