@Malya
Je suis allée à quelques mariages où il y avait des invités qui ne parlaient pas la langue principale (c'était des anglophones en France à chaque fois). Une fois, les invités venaient tous de grandes écoles et d'un milieu très privilégié donc ils étaient supposés se débrouiller très bien avec l'anglais, d'autant qu'ils avaient tous eu des expériences à l'étranger, y compris aux Etats-Unis. Bizarrement, ce ne sont pas les gens qui parlaient le mieux anglais qui allaient parler aux invités non francophones, mais ceux qui allaient vers eux avaient très envie d'un échange culturel et étaient très volontaires à parler leurs rudiments d'anglais. La communication s'est d'ailleurs beaucoup améliorée au fur et à mesure de l'événement, quand les gens trouvaient du courage à aller parler aux étrangers.
Dans le 2e mariage, c'était pas le même milieu social et les personnes qui se débrouillaient en anglais étaient en très grande minorité, et quand je dis "se débrouillaient" c'était vraiment pas un très haut niveau.
Mais au final, c'est dans ce mariage que la communication a le mieux pris. Les gens les moins timides se sont enhardis au fur et à mesure de l'événement, ils étaient vraiment très curieux d'aller échanger avec les étrangers et essayaient leurs rudiments d'anglais, et les Anglais étaient très contents qu'on leur parle donc ils essayaient aussi d'utiliser les mots français qu'ils connaissaient, et alors que vraiment la conversation était parfois ultra basique (je les écoutais et franchement, c'est vraiment du niveau d'un cours d'anglais au collège par moments
) , certains des invités m'ont dit qu'ils avaient adoré discuter avec les non-francophones et les non-francophones semblaient aussi très contents.
A la table, les mariés avaient essayer de mettre ceux qui parlaient un peu anglais avec les anglophones, et les personnes les plus âgées ont bien fini par trouver des sujets de discussion malgré leurs compétences linguistiques limitées.
Bref, au final, je ne pense pas que le manque de compétences linguistiques soit forcément le plus gros problème dans un mariage multilingues. Les gens qui ont envie de parler trouvent une façon de parler, surtout si on leur donne un petit coup de pouce (ma grand-mère a toujours été championne pour ça, je l'ai toujours vu rentrer en grande conversation avec des vieux quand on parlait à l'étranger alors qu'ils ne parlaient pas la langue de l'autre - elle bricolait des phrases en mélangeant toutes les langues qu'elle connaissait et en essayant de les remixer à la sauce du pays ; et même moi au Japon alors que je ne parle pas un mot de japonais, j'ai réussi à avoir des discussions où j'apprenais quand même pas mal de choses sur la vieille dame en face de moi alors qu'elle ne parle pas anglais ou français!).
Le risque des mariages, c'est que les gens restent regroupés entre petits "clans" de gens qui ont déjà l'habitude de se fréquenter et ne se mêlent pas trop aux autres "clans". Donc c'est plus à comment mélanger les gens de manière intelligente et pertinente qu'il faut réfléchir que comment surmonter la barrière de la langue, je pense. Je pense que souvent les mariés adorent l'idée de regrouper tous leurs proches pour qu'ils se rencontrent, mais ils ne réalisent pas qu'il faut aussi faire un peu d'organisation pour que les proches se parlent, parce que ce n'est pas du tout évident qu'ils vont aller les uns vers les autres, surtout s'ils connaissent déjà une partie des invités et pas les autres.
Bref, une fois que tu auras réfléchi à comment faire en sorte que les gens aillent à la rencontre des autres, je pense que la barrière de la langue sera moins problématique.