Bon ben voilà, j'ai toujours pas réussi à avoir mon permis moto, mais j'ai au moins une bonne nouvelle pour 2008, j'ai réussi à faire publier mon premier bouquin !
Derek Fûlser se dirigea directement dans sa salle de bains après avoir claqué la porte d'entrée de son appartement. Il enleva son imperméable anthracite et le jeta sur le sol non loin de la baignoire. Il farfouilla dans la petite armoire à glace située au-dessus du lavabo et en extirpa une bouteille d'alcool désinfectant, de la gaze et du sparadrap. Après avoir relevé la manche gauche de sa chemise, il se passa l'avant-bras sous l'eau de manière à ce que la plaie soit dégagée de la coulée de sang qui s'en échappait. Puis il versa son produit désinfectant dans la blessure, et jura tant la sensation fut violente. Une ouverture de la peau supérieure à quelques centimètres lui semblait nécessiter des points de suture mais l'hôpital entraînait souvent la police et des questions gênantes. Il était de toute façon dans une situation qu'il connaissait bien. Rien de ce qui était arrivé cette nuit-là n?avait de quoi le déstabiliser. Sa blessure ne suffisait pas à lui faire reconsidérer les choses, tout n'était que routine limpide et mécanique à ses yeux. Alors qu?il faisait chauffer à blanc le bout d'une aiguille en vue de recoudre lui-même sa plaie, il se remémorait une par une les péripéties qu?il venait de traverser.
Il s'était introduit dans l?usine de textiles de la Frenner's Company de la manière la plus vulgaire. Il s'était affirmé dans la sempiternelle ruse du saut de grillage, et s'était retrouvé de face avec ce qui aurait pu donner envie à la majorité des protagonistes de choisir une méthode d'approche plus discrète : des chiens.
Les dogues allemands se présentèrent par deux groupes de deux, l'un précédant l'autre de quelques mètres. Derek Fûlser restait sur place, les bras ballants. L'attaque du premier molosse eut lieu de façon silencieuse, sans aboiement, comme si de longues heures de dressage avaient rendu cette situation aussi banale à ses yeux de chien qu'une écuelle remplie de croquettes. Du haut de ses quatre-vingt-dix centimètres, le chien sauta à la gorge de Derek Fûlser, ce qui représentait un saut important, en considérant que la glotte de celui-ci se trouvait bien à un mètre et quatre-vingts centimètres du sol. Cette scène si elle eût été vue de qui que ce soit aurait probablement créée le même genre d'émoi qu'un numéro de domptage bien mesuré. Le même rapport entre la mort et la technique s'y trouvait. Derek Fûlser bien qu'étant attaqué par une masse de soixante-dix kilos sur pattes pourvues de crocs acérés, restait impassible malgré la petite trentaine de centimètres qui le séparaient maintenant de la gueule béante du chien se déplaçant dans les airs en direction de son cou.
Les animaux ne sont pas dotés de cette capacité que nous avons nous humains à fantasmer sur des questions comme la fragilité de la frontière entre la vie et la mort. Cela rendit probablement les dernières secondes de l'existence du chien moins difficiles. En concentrant toute son activité musculaire sur ses jambes et en abandonnant tout mouvement de son buste, Derek se baissa avec une étonnante rapidité. Le chien bien que faisant partie d'une race fort appréciée dans le domaine du combat, n'avait pas prévu cette esquive, étant probablement habitué à ce que les gorges ne se soustraient pas de sa destination une fois qu'il avait sauté. Il se retrouva néanmoins la gueule face au vide, un courant d'air du soir lui flattant la truffe. La prochaine chose qu'il sentit fut sans doute elle aussi assez inhabituelle à son expérience de chien de garde. Derek lui saisit les deux pattes arrière d'une poigne ferme, et le rabattit devant lui. Le corps de la bête alla heurter le sol avec une certaine force. Après s'être redressé, Derek commença à tourner sur lui-même, en tenant toujours le chien par les pattes arrière. Le malheureux animal couinait lamentablement pour exprimer son sentiment face au curieux phénomène de la force centrifuge qu'il n'avait sans doute jamais conçu. Les autres Dogues Allemands se tenaient à l'écart, comme si la situation faisait défaut à leurs entraînements. Au bout de quelques secondes de virevoltage, Derek Fûlser abattit le corps du chien avec une grande violence sur un amoncellement de caisses en bois se trouvant à sa gauche. Le cou de l'animal se brisa en un petit claquement sec. Derek n'en lâcha pas moins sa prise, et la releva au-dessus de sa tête pour l'envoyer heurter ses congénères. Le corps se dirigea vers le chien qui se trouvait en tête du groupe des trois restants et le frôla d'une de ses pattes.
Il ne se déroula que quelques secondes avant que le deuxième chien ne se décide à attaquer. Il bondit, mais cette fois ci avec un angle beaucoup moins large que son prédécesseur. Derek compris que l'offensive du dogue consistait à atteindre son bras droit, qu'il tenait devant lui. Il laissa le chien s'approcher jusqu'à une certaine distance de son membre, puis le retira. Au lieu de pivoter sur un côté pour terminer son esquive, Derek amorça un mouvement de retour de son bras en jouant non seulement sur la musculature de celui-ci et de son torse, mais également sur celle de sa taille, en donnant à son buste un mouvement de rotation. Son poing veineux alla s'écraser sur le museau humide de l'animal. Le chien fut stoppé brutalement dans son élan. Son arrière-train sembla ne pas s'arrêter et évolua légèrement sur la gauche de sa position, avant que la bête ne s'effondre sur le sol. Derek gardait à l'esprit le fait que sa parade était insuffisante. Il se baissa et plaça une de ses mains sur le cou de l'animal, l'autre sur son postérieur. Le molosse eut l'impression que la douleur qu'il ressentait dans son museau se déplaçait dans sa nuque, tant la poigne de Derek était franche. Il se sentit soulevé et rabaissé vivement. La douleur sembla se déplacer cette fois ci vers le milieu de son dos quand celui-ci se brisa sur le genou de Derek Fûlser.
Il ne restait plus que deux chiens.
http://www.edilivre.com/doc/9104
Derek Fûlser se dirigea directement dans sa salle de bains après avoir claqué la porte d'entrée de son appartement. Il enleva son imperméable anthracite et le jeta sur le sol non loin de la baignoire. Il farfouilla dans la petite armoire à glace située au-dessus du lavabo et en extirpa une bouteille d'alcool désinfectant, de la gaze et du sparadrap. Après avoir relevé la manche gauche de sa chemise, il se passa l'avant-bras sous l'eau de manière à ce que la plaie soit dégagée de la coulée de sang qui s'en échappait. Puis il versa son produit désinfectant dans la blessure, et jura tant la sensation fut violente. Une ouverture de la peau supérieure à quelques centimètres lui semblait nécessiter des points de suture mais l'hôpital entraînait souvent la police et des questions gênantes. Il était de toute façon dans une situation qu'il connaissait bien. Rien de ce qui était arrivé cette nuit-là n?avait de quoi le déstabiliser. Sa blessure ne suffisait pas à lui faire reconsidérer les choses, tout n'était que routine limpide et mécanique à ses yeux. Alors qu?il faisait chauffer à blanc le bout d'une aiguille en vue de recoudre lui-même sa plaie, il se remémorait une par une les péripéties qu?il venait de traverser.
Il s'était introduit dans l?usine de textiles de la Frenner's Company de la manière la plus vulgaire. Il s'était affirmé dans la sempiternelle ruse du saut de grillage, et s'était retrouvé de face avec ce qui aurait pu donner envie à la majorité des protagonistes de choisir une méthode d'approche plus discrète : des chiens.
Les dogues allemands se présentèrent par deux groupes de deux, l'un précédant l'autre de quelques mètres. Derek Fûlser restait sur place, les bras ballants. L'attaque du premier molosse eut lieu de façon silencieuse, sans aboiement, comme si de longues heures de dressage avaient rendu cette situation aussi banale à ses yeux de chien qu'une écuelle remplie de croquettes. Du haut de ses quatre-vingt-dix centimètres, le chien sauta à la gorge de Derek Fûlser, ce qui représentait un saut important, en considérant que la glotte de celui-ci se trouvait bien à un mètre et quatre-vingts centimètres du sol. Cette scène si elle eût été vue de qui que ce soit aurait probablement créée le même genre d'émoi qu'un numéro de domptage bien mesuré. Le même rapport entre la mort et la technique s'y trouvait. Derek Fûlser bien qu'étant attaqué par une masse de soixante-dix kilos sur pattes pourvues de crocs acérés, restait impassible malgré la petite trentaine de centimètres qui le séparaient maintenant de la gueule béante du chien se déplaçant dans les airs en direction de son cou.
Les animaux ne sont pas dotés de cette capacité que nous avons nous humains à fantasmer sur des questions comme la fragilité de la frontière entre la vie et la mort. Cela rendit probablement les dernières secondes de l'existence du chien moins difficiles. En concentrant toute son activité musculaire sur ses jambes et en abandonnant tout mouvement de son buste, Derek se baissa avec une étonnante rapidité. Le chien bien que faisant partie d'une race fort appréciée dans le domaine du combat, n'avait pas prévu cette esquive, étant probablement habitué à ce que les gorges ne se soustraient pas de sa destination une fois qu'il avait sauté. Il se retrouva néanmoins la gueule face au vide, un courant d'air du soir lui flattant la truffe. La prochaine chose qu'il sentit fut sans doute elle aussi assez inhabituelle à son expérience de chien de garde. Derek lui saisit les deux pattes arrière d'une poigne ferme, et le rabattit devant lui. Le corps de la bête alla heurter le sol avec une certaine force. Après s'être redressé, Derek commença à tourner sur lui-même, en tenant toujours le chien par les pattes arrière. Le malheureux animal couinait lamentablement pour exprimer son sentiment face au curieux phénomène de la force centrifuge qu'il n'avait sans doute jamais conçu. Les autres Dogues Allemands se tenaient à l'écart, comme si la situation faisait défaut à leurs entraînements. Au bout de quelques secondes de virevoltage, Derek Fûlser abattit le corps du chien avec une grande violence sur un amoncellement de caisses en bois se trouvant à sa gauche. Le cou de l'animal se brisa en un petit claquement sec. Derek n'en lâcha pas moins sa prise, et la releva au-dessus de sa tête pour l'envoyer heurter ses congénères. Le corps se dirigea vers le chien qui se trouvait en tête du groupe des trois restants et le frôla d'une de ses pattes.
Il ne se déroula que quelques secondes avant que le deuxième chien ne se décide à attaquer. Il bondit, mais cette fois ci avec un angle beaucoup moins large que son prédécesseur. Derek compris que l'offensive du dogue consistait à atteindre son bras droit, qu'il tenait devant lui. Il laissa le chien s'approcher jusqu'à une certaine distance de son membre, puis le retira. Au lieu de pivoter sur un côté pour terminer son esquive, Derek amorça un mouvement de retour de son bras en jouant non seulement sur la musculature de celui-ci et de son torse, mais également sur celle de sa taille, en donnant à son buste un mouvement de rotation. Son poing veineux alla s'écraser sur le museau humide de l'animal. Le chien fut stoppé brutalement dans son élan. Son arrière-train sembla ne pas s'arrêter et évolua légèrement sur la gauche de sa position, avant que la bête ne s'effondre sur le sol. Derek gardait à l'esprit le fait que sa parade était insuffisante. Il se baissa et plaça une de ses mains sur le cou de l'animal, l'autre sur son postérieur. Le molosse eut l'impression que la douleur qu'il ressentait dans son museau se déplaçait dans sa nuque, tant la poigne de Derek était franche. Il se sentit soulevé et rabaissé vivement. La douleur sembla se déplacer cette fois ci vers le milieu de son dos quand celui-ci se brisa sur le genou de Derek Fûlser.
Il ne restait plus que deux chiens.
http://www.edilivre.com/doc/9104