Je ne comprends pas le propos de l'article.
En 2018, une plainte pour viol est portée par Pascale Mitterrand contre Nicolas Hulot. Etant donné que Pascale Mitterrand a
volontairement choisi d'attendre la fin du délai de prescription pour porter plainte, celle-ci est classée sans suite. On ne peut donc affirmer avec certitude ni que Nicolas Hulot est coupable, ni le contraire.
Si Emmanuel Macron décide, à ce moment-là, de se séparer de Nicolas Hulot en réponse à ces accusations, cela signifie que :
1) Nicolas Hulot est sanctionné alors que la preuve de sa culpabilité n'a pas et ne sera jamais faite, et
2) Emmanuel Macron envoie le message suivant: tout ministre accusé de viol ou d'agression sexuelle sera démis de ses fonctions.
Le point 1) me semble dangereux, car il signifie qu'une personne dont la culpabilité n'est pas prouvée peut tout de même être sanctionnée, ce qui est contraire au respect de la présomption d'innocence, non pas seulement en tant que principe juridique, mais en tant que principe d'honnêteté intellectuelle.
Le point 2) a des conséquences graves quand on sait comment fonctionne le monde politique. Démettre un ministre de ses fonctions pour des accusations nous ferait complétement changer de paradigme. Et si Libération publie un témoignage anonyme d'une femme victime d'agression sexuelle par le premier ministre d'un gouvernement de droite? Et si le Figaro publie un témoignage anonyme d'une femme victime de viol par le ministre de l'intérieur d'un gouvernement de gauche? Qu'est ce qu'on fait dans ces situations?
Selon moi, ce n'est pas souhaitable et il ne faut pas beaucoup d'imagination pour comprendre les dérives que pourrait engendrer le principe selon lequel l'accusation seule, sans condamnation ni preuve matérielle, doit entrainer une sanction.