Expérience immersive : peut-on vivre avec les fous ?

J

joyce-3

Guest
C'est un détail mais je souhaiterais rebondir dessus. Il est dit que les "fous" auraient une vaisselle différente de celle de la famille accueillante, mais ne serait-ce pas pour ne pas perturber le fragile équilibre de ces personnes ? Je veux dire par là, qu'ils ont besoin de repères, même basiques, d'où une vaisselle qu'on leur a attribuée en particulier afin d'avoir des repères dans une maison qui n'est pas la leur.

Dans la partie B), je ne saisis pas trop, les familles ne savent pas quelle est la pathologie exacte du malade qu'ils hébergent ? dans ce cas, comment réagir du mieux que l'on peut si on ne comprend pas, si les médecins n'expliquent pas dès le départ la maladie, les comportements que peuvent avoir les malades ?

Pour répondre aux questions finales : je ne sais pas si "mélanger" de cette manière les "fous et les sages", et suivant cette expérience immersive, est une bonne chose, pour le malade lui-même. Il est clair que les familles d'accueil craignent une "contagion", cette crainte se répercute sur le malade qui sent sa différence. D'où des difficultés à se sentir intégré, à se sentir comme les autres membres de la famille, auxquels il ne peut pas s'identifier.
Et ce que ressentent les familles (la peur de la contagion) ne serait pas plutôt en réalité : la peur de ne pas savoir réagir lors d'un comportement extrême ou "bizarre" du malade ?
Personnellement ce serait ça. Le fait de ne pas comprendre une réaction, qui n'est pas régie par les codes de notre société, ni par le civisme, ou la politesse.
 

Moh

21 Avril 2009
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Bretagne
momothecat.deviantart.com
Article intéressant...De toute manière, ne sommes nous pas tous fous? Après tout, ce ne sont que nos lois et nos codes que nous nous imposons qui nous font nous accepter de nous côtoyer (sans lois, et sans pouces, nous ne sommes que des animaux.)...

Alors je comprends que le "malade" soit mis à part, (réflexe de survie animal, peur de la contagion, etc.) et même si je salue l'idée de mettre les patients en famille d'accueil, je trouve ça idiot de tout séparer. Le patient n'en sentira que davantage sa différence...

Alors pour moi c'est tout ou rien. Ou le patient fais partie intégrante de la famille, ou bien il reste avec d'autres patients...moins "familial" certes, mais surement plus rassurant pour lui...

J'aime lire ce genre d'article...mais ça ne fait que m'énerver davantage sur l'espèce humaine haha
 
7 Avril 2011
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Angers
ygllo.com
Pour avoir moi-même vécu ce phénomène d'isolation et de stérilisation permanente au sein d'une famille d'accueil, je peux dire que je ne crois plus du tout à cette solution. Se sentir exclu et maltraité de cette façon, c'est vraiment pas la joie. Au lieu de rendre le quotidien plus gérable/agréable, ça ne fait que tout aggraver. Comment voulez vous vous sentir bien dans votre peau quand on vous considère comme de la marchandise malpropre, incivique et dangereuse ? À force d'être vu comme un monstre, on en devient un et on ne peut plus se décoller cette étiquette de la peau, après c'est trop tard.

Donc je ne suis pas du tout surprise d'entendre un tel constat sur cette expérience, juste triste et en colère, même si franchement ça n'y changera rien.

On ne peut pas vivre avec les fous, on ne peut que les traiter comme des animaux dangereux... Mais on peut vivre avec des êtres humains, pourvu qu'ils ne soient pas trop bourrés de préjugés et stupides.
 
26 Février 2009
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Méziré
Je peux comprendre la crainte des familles... J'ai un cousin "déficient mental" alors au repas de famille, quand il voulait quelque chose, il avait des codes particuliers pour le communiquer mais nous qui ne les connaissions pas, nous ne lui répondions pas ou communiquions avec notre propre langage... Et ça le mettait parfois très en colère, le rendant assez violent.
Quand j'étais petite, il me faisais très peur... Donc quand on n'a pas l'habitude de bien réagir avec ces personnes qui vivent dans leur monde à part, je ne trouve pas ça sain, ni pour les malades (qui ne sont finalement pas compris ou pas bien encadrés) ni pour les accueillants qui peuvent se retrouver frustrés de ne pas être capables de donner l'aide nécessaire à leur pensionnaires...
 
6 Août 2010
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Montréal
Mon frère est handicapé mental et physique, mais moins car la médecine a bien travaillé pour réparer son corps(ne conduisez pas bourrées gentilles madz, on ne risque pas que de la tôle froissée, on peut aussi flinguée la vie d'un enfant de 3 ans). Bon le cerveau ça ne se répare pas, c'est pas une découverte.

Vivre avec un handicapé mental autant vous dire que je maitrise. Selon moi l'immersion n'est pas une mauvaise idée, mais c'est sans doute parce que j'ai une tendresse spontanée pour les "pinpins" (oui ils ont un surnom chez moi, pas péjoratif je précise, plutôt affectueux en fait ), et ils le sentent car si il y en a un dans les environs, c'est sûr il est pour moi, faut qu'il vienne me parler. Cela dit ça ne me dérange pas, bien au contraire. Et j'en ai "fréquenté" tellement quand mon frère allait en centre que j'ai du avoir un échantillon de chaque pinpinitude possible !

Le côté étonnant selon moi de cette expérience c'est que ça concerne un village, et tout le monde a son pinpin, et on regarde. Bah non, tout le monde n'a pas le goût, la capacité à accepter cette personne comme elle est, les compétences pour le laisser vivre comme il l'entend tout en lui offrant un cadre adéquat, tout le monde ne peut pas accepter la différence sans faire de différence justement. Tout comme tout le monde n'est pas apte à accueillir un enfant de la DASS ou autre par exemple, et certaines d'entre vous doivent bien savoir de quoi je parle j'imagine. Ce ne sont pas de jobs d'appoint, il s'agit d'être humain.

Par contre je pense que pour des gens qui ont les compétences et l'envie ça doit être très interessant, et surtout je pense qu'élever ses enfants dans l'acceptation de la différence est vraiment une bonne chose, ce qui évite les malaises, les regards qui changent (j'en ai vu en me promenant avec mon frère, des millions de fois), les reculs spontanés, les "pourquoi il est comme ça le monsieur". Biensur tout le monde ne peut pas.

Et pour les mads qui disent que la folie les fascine, oui une personne qui vit dans son monde (par maladie, par accident ...) c'est très particulier, c'est très interessant, et surtout c'est très dur et ça donne souvent une vie entourée de beaucoup de cruauté, de rejet. Mais des fois le pinpin est chanceux et lui ne voit pas ça, il a pas la même vision. Et hélas des fois il la voit.

PS : Fab je t'ai envoyé un courriel fin de semaine dernière justement au sujet de "J'ai testé pour vous avoir un frère handicapé mental" !
 
13 Décembre 2010
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différenciant les sociétés anthropophagiques (intégrant les fous en leur attribuant un rôle social) et les sociétés anthropoémiques (qui les rejettent)

anthropophagique ? vraiment ? je croyais que c'était cannibale...
 
15 Juillet 2010
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Bordeaux
daffy duck;2407049 a dit :
Les fous me fascinent. Tellement que desfois je me dis "et si les vrais fous c'était nous". Je pense que je pourrais devenir taré en discutant régulièrement avec un fou. Parce que finalement tout n'est que représentation mentale. Et si dans cette représentation on se trompait, et si lui, la vision qu'il avait du monde n'était pas totalement fausse.

Sinon je pense que notre société met clairement à l'écart les déficients mentaux et les fous. Même si de se côté là on s'est amélioré, il y a encore du chemin.

Ce me fait penser à une histoire de Khalil Gibran, je ne me souviens plus du titre ("Le Fou", peut-être ?), mais en schématisant, c'était l'histoire d'un village où les villageois étaient devenus "fous" sous le sort d'une sorçière... Pour retrouver la sérénité et le bonheur du village, le roi a fini par demandé à être ensorcelé également, et tout ces joyeux fous vécurent heureux, etc etc... Je le raconte de façon ultraaa moche et approximative, mais j'y ai vraiment pensé en te lisant :)

creezzy;2407138 a dit :
C'est un détail mais je souhaiterais rebondir dessus. Il est dit que les "fous" auraient une vaisselle différente de celle de la famille accueillante, mais ne serait-ce pas pour ne pas perturber le fragile équilibre de ces personnes ? Je veux dire par là, qu'ils ont besoin de repères, même basiques, d'où une vaisselle qu'on leur a attribuée en particulier afin d'avoir des repères dans une maison qui n'est pas la leur.

Dans la partie B), je ne saisis pas trop, les familles ne savent pas quelle est la pathologie exacte du malade qu'ils hébergent ? dans ce cas, comment réagir du mieux que l'on peut si on ne comprend pas, si les médecins n'expliquent pas dès le départ la maladie, les comportements que peuvent avoir les malades ?

Pour répondre aux questions finales : je ne sais pas si "mélanger" de cette manière les "fous et les sages", et suivant cette expérience immersive, est une bonne chose, pour le malade lui-même. Il est clair que les familles d'accueil craignent une "contagion", cette crainte se répercute sur le malade qui sent sa différence. D'où des difficultés à se sentir intégré, à se sentir comme les autres membres de la famille, auxquels il ne peut pas s'identifier.
Et ce que ressentent les familles (la peur de la contagion) ne serait pas plutôt en réalité : la peur de ne pas savoir réagir lors d'un comportement extrême ou "bizarre" du malade ?
Personnellement ce serait ça. Le fait de ne pas comprendre une réaction, qui n'est pas régie par les codes de notre société, ni par le civisme, ou la politesse.

Selon les observations et analyses de Jodelet, la séparation de la vaisselle était liée à une crainte de la contagion, un crainte que la malade mentale puisse se propager. Les familles n'avaient effectivement aucune précision sur les pathologies de leurs pensionnaires, l'idée étant de les accueillir comme toute autre personne (les patients étant suivis et pour certains sous traitement, les réactions spécifiques devaient être vraiment limitées...).
Je trouve ta réflexion intéressante, et je crois aussi que ça fait partie des clés potentielles : faire bouger les codes et éduquer !

Moh;2407206 a dit :
Article intéressant...De toute manière, ne sommes nous pas tous fous? Après tout, ce ne sont que nos lois et nos codes que nous nous imposons qui nous font nous accepter de nous côtoyer (sans lois, et sans pouces, nous ne sommes que des animaux.)...

Alors je comprends que le "malade" soit mis à part, (réflexe de survie animal, peur de la contagion, etc.) et même si je salue l'idée de mettre les patients en famille d'accueil, je trouve ça idiot de tout séparer. Le patient n'en sentira que davantage sa différence...

Alors pour moi c'est tout ou rien. Ou le patient fais partie intégrante de la famille, ou bien il reste avec d'autres patients...moins "familial" certes, mais surement plus rassurant pour lui...

J'aime lire ce genre d'article...mais ça ne fait que m'énerver davantage sur l'espèce humaine haha
+1 (+ 10 000 peut-être même...) !

Aqueuse;2407299 a dit :
Pour avoir moi-même vécu ce phénomène d'isolation et de stérilisation permanente au sein d'une famille d'accueil, je peux dire que je ne crois plus du tout à cette solution. Se sentir exclu et maltraité de cette façon, c'est vraiment pas la joie. Au lieu de rendre le quotidien plus gérable/agréable, ça ne fait que tout aggraver. Comment voulez vous vous sentir bien dans votre peau quand on vous considère comme de la marchandise malpropre, incivique et dangereuse ? À force d'être vu comme un monstre, on en devient un et on ne peut plus se décoller cette étiquette de la peau, après c'est trop tard.

Donc je ne suis pas du tout surprise d'entendre un tel constat sur cette expérience, juste triste et en colère, même si franchement ça n'y changera rien.

On ne peut pas vivre avec les fous, on ne peut que les traiter comme des animaux dangereux... Mais on peut vivre avec des êtres humains, pourvu qu'ils ne soient pas trop bourrés de préjugés et stupides.

On est effrayé par ce qu'on ne comprend pas, ce qui nous est étranger... En travaillant à rendre les pathologies plus familières, les choses finiraient peut-être par changer (non, non, je ne vis pas dans Bisounours-land...).

Zamora;2407913 a dit :
Mon frère est handicapé mental et physique, mais moins car la médecine a bien travaillé pour réparer son corps(ne conduisez pas bourrées gentilles madz, on ne risque pas que de la tôle froissée, on peut aussi flinguée la vie d'un enfant de 3 ans). Bon le cerveau ça ne se répare pas, c'est pas une découverte.

Vivre avec un handicapé mental autant vous dire que je maitrise. Selon moi l'immersion n'est pas une mauvaise idée, mais c'est sans doute parce que j'ai une tendresse spontanée pour les "pinpins" (oui ils ont un surnom chez moi, pas péjoratif je précise, plutôt affectueux en fait ), et ils le sentent car si il y en a un dans les environs, c'est sûr il est pour moi, faut qu'il vienne me parler. Cela dit ça ne me dérange pas, bien au contraire. Et j'en ai "fréquenté" tellement quand mon frère allait en centre que j'ai du avoir un échantillon de chaque pinpinitude possible !

Le côté étonnant selon moi de cette expérience c'est que ça concerne un village, et tout le monde a son pinpin, et on regarde. Bah non, tout le monde n'a pas le goût, la capacité à accepter cette personne comme elle est, les compétences pour le laisser vivre comme il l'entend tout en lui offrant un cadre adéquat, tout le monde ne peut pas accepter la différence sans faire de différence justement. Tout comme tout le monde n'est pas apte à accueillir un enfant de la DASS ou autre par exemple, et certaines d'entre vous doivent bien savoir de quoi je parle j'imagine. Ce ne sont pas de jobs d'appoint, il s'agit d'être humain.

Par contre je pense que pour des gens qui ont les compétences et l'envie ça doit être très interessant, et surtout je pense qu'élever ses enfants dans l'acceptation de la différence est vraiment une bonne chose, ce qui évite les malaises, les regards qui changent (j'en ai vu en me promenant avec mon frère, des millions de fois), les reculs spontanés, les "pourquoi il est comme ça le monsieur". Biensur tout le monde ne peut pas.

Et pour les mads qui disent que la folie les fascine, oui une personne qui vit dans son monde (par maladie, par accident ...) c'est très particulier, c'est très interessant, et surtout c'est très dur et ça donne souvent une vie entourée de beaucoup de cruauté, de rejet. Mais des fois le pinpin est chanceux et lui ne voit pas ça, il a pas la même vision. Et hélas des fois il la voit.

PS : Fab je t'ai envoyé un courriel fin de semaine dernière justement au sujet de "J'ai testé pour vous avoir un frère handicapé mental" !

Toutes les familles n'étaient pas accueillantes, seulement certaines volontaires... Bien que ça ne veuille pas dire que tout volontaire est capable ;)
Je trouve ton témoignage et ton surnom "pinpin" très touchants...

Mathilde Joy;2408359 a dit :
J'ai trouvé cet article assez intéressant seulement j'ai le sentiment qu'il persiste des zones d'ombres, et pour commencer, qu'entend -on par fou? Parce que fou, dans l'imaginaire commun, ça renvoie vite à Shutter Island mais dans la réalité quels sont les noms précis des maladies mentales qui sont attribuées aux patients? par maladie mentale sous-entend-on par exemple schizophrene, bipolaire, hysterie ou plutot "légume" (j aime pas du tt ce terme mais je ne sais pas comment on appelle ce genre de maladie) ou les deux?

Et je suis assez d'accord avec l'interrogation de l'habitante de cette ville: quelle est la limite entre une personne saine d'esprit et une personne "folle"?Bien sûr, il y a les examens médicaux qui sont la pour poser une limite scientifique mais je trouve que c'est trop vaste comme terme "fou". Ca ne convient pas vraiment ici, parce que fou, comme je le disais précédemment, ca renvoie direct à un imaginaire populaire et pas à la réalité des choses.

J'ai utilisé le terme "fou" comme un terme générique. Nous sommes d'accord : il ne veut pas vraiment dire quelque chose. Les pensionnaires présentés dans l'étude pouvaient être atteints de pathologies vraiment différentes, mais ce n'était pas réellement le sujet abordé par la chercheuse. Par son étude, Denise Jodelet a en réalité fait un point sur les représentations sociales de la folie : c'est quoi, justement, l'étiquette "fou" dans l'esprit des gens ? Qu'est-ce que ça sous-entend ? Quelles pratiques lie-t-on à ces représentations ?

Ciboire de criss;2408634 a dit :
anthropophagique ? vraiment ? je croyais que c'était cannibale...

Rah, j'ai été un peu naze de le dire comme ça, je l'employais dans le sens des travaux de Lévi-Strauss (si mes souvenirs sont bons ceci dit ;) ) : les sociétés "anthropophagiques" assimilent les cultures étrangères au lieu de les rejetter = par parallèle au terme original "anthropophage" = elles les avalent, les mangent...
Désolée de l'avoir exprimé comme ça :)
 
7 Avril 2011
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ygllo.com
Justine_;2408932 a dit :
Ce me fait penser à une histoire de Khalil Gibran, je ne me souviens plus du titre ("Le Fou", peut-être ?), mais en schématisant, c'était l'histoire d'un village où les villageois étaient devenus "fous" sous le sort d'une sorçière... Pour retrouver la sérénité et le bonheur du village, le roi a fini par demandé à être ensorcelé également, et tout ces joyeux fous vécurent heureux, etc etc... Je le raconte de façon ultraaa moche et approximative, mais j'y ai vraiment pensé en te lisant :)


rooohh, j'adore ! je chercherai le titre :)

Justine_;2408932 a dit :
Rah, j'ai été un peu naze de le dire comme ça, je l'employais dans le sens des travaux de Lévi-Strauss (si mes souvenirs sont bons ceci dit ;) ) : les sociétés "anthropophagiques" assimilent les cultures étrangères au lieu de les rejetter = par parallèle au terme original "anthropophage" = elles les avalent, les mangent...
Désolée de l'avoir exprimé comme ça :)

il y a une chose que je ne comprend pas.... En définitive qui a écrit cet article... toi ou Flo ? (ou vous deux ? /o\)
 
6 Août 2010
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Montréal
Justine_;2408932 a dit :
Je trouve ton témoignage et ton surnom "pinpin" très touchants... )

En fait ça vient d'un copain de mon frère, au lieu de l'appeler par son prénom il l'appelait par son nom, mais mal, très mal, et donc ça donnait pinpin, et un jour il me rencontre et il me demande "toi aussi t'es une pinpin" en ref à mon frère... voilà dans ma tête j'ai ri en me disant tu en fais un joli pinpin toi, et j'ai répondu oui je suis une pinpin !
 
15 Juillet 2010
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Aqueuse;2409342 a dit :
rooohh, j'adore ! je chercherai le titre :)



il y a une chose que je ne comprend pas.... En définitive qui a écrit cet article... toi ou Flo ? (ou vous deux ? /o\)

Amy a vu juste : j'ai écrit et notre beloved Flo met tout en forme et en ligne !

Amy';2409432 a dit :
C'est @Justine_ qui a écit, mais @Flo l'a mis en ligne et elle apparaît toujours comme rédactrice (il doit y avoir un problème quelconque).
(enfin, moi j'explique ça, mais si ça se trouve, je raconte n'imp :yawn:)


Article très intéressant encore une fois ! Et compréhensible même pour les filles qui n'y connaissent rien, donc merci. :)

Merci bien, ça me fait drôlement plaisir <3

Zamora;2409474 a dit :
En fait ça vient d'un copain de mon frère, au lieu de l'appeler par son prénom il l'appelait par son nom, mais mal, très mal, et donc ça donnait pinpin, et un jour il me rencontre et il me demande "toi aussi t'es une pinpin" en ref à mon frère... voilà dans ma tête j'ai ri en me disant tu en fais un joli pinpin toi, et j'ai répondu oui je suis une pinpin !

Je me disais bien que ça venait d'une histoire comme ça, j'ai une anecdote familiale similaire pour le surnom de ma grand-mère :)
 
13 Octobre 2006
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Paris
Très intéressant cet article !

Pour celles que la folie "fascine", je pense que vous voyez un peu ça de façon biaisée, l'image du fool on the hill, c'est malheureusement très loin de la réalité. Je dis ça sans animosité, moi même j'ai toujours été attirée par le différent, l'étrange, le bizarre, et l'idée de personnages qui vivent dans leur monde est... oui fascinante.

Et puis malheureusement je vis avec un frère... je ne saurais pas qualifier son problème exactement, même les psy n'ont pas encore mis un nom sur sa "maladie" (j'expliquerai les guillemets plus loin), pour ma part je pense qu'il souffre de trouble de personnalité borderline, mais je ne suis pas médecin... je me suis juste intéressée à la question parce que j'en avais marre de voire otre famille détruite.
en gros, il s'agit d'un état entre la névrose et la psychose. Pour résumer, mon frère a perpétuellement l'impression d'être victime d'injustice, ou d'être rejeté, son humeur est complètement instable, c'est à dire qu'on peut avoir une conversation tout à fait normale avec lui, et 5 minutes après se faire insulter de tous les noms, aucun contrôle de ses pulsions, en particulier la colère, voire la rage et la violence, des épisodes de dépression intense, des troubles alimentaires. Et on peut ajouter à tout ce joli portrait une dépendance à l'alcool et à la drogue. Il a 21 ans, et ça a commencé il y a environ 8 ans.
Il est passé par l'hôpital psychiatrique, le foyer... depuis tout ce temps ma famille se désagrège, mes parents sont au bout du rouleau, je pense que leur espérance de vie est considérablement réduite, mon plus jeune frère n'a jamais connu son frère "normal", toute la maison vit au rythme des colères et des "conneries" de mon frère.
Moi même je suis partie tôt de la maison, j'ai dû revenir cette année, pour repartir encore plus vite.

Alors ouais, la folie n'a vraiment rien de fascinant pour moi. La conversation avec un fou ? autant dire qu'il n'y en a pas quand en face les propos sot complètement incohérents, et disons le comme c'est : stupide. Je ne risque pas de devenir folle e discutant avec mon frère, juste atterrée. Vous allez penser que je suis un monstre froid, mais le problème c'est que si je sais qu'une part de ses problèmes viennent de la maladie, je suis aussi intimement convaincue qu'il en profite amplement.

Il ne fait absolument rien pour se soigner, ou du moins pour limiter un peu, cadrer, sa maladie. Les psy se sont succédés, "tous des cons" selon lui, il se contente d'y aller, de ne rien dire et de repartir avec une prescription. Il n'a jamais rien tenté pour limiter sa consommation d'alcool et de drogue. Si je devais résumer mon frère, je dirais que c'est une personne qui se cherche perpétuellement des excuses, et depuis qu'il y "la maladie", c'est l'excuse universelle à toutes les conneries qu'il peut faire, toutes les horreurs qu'il peut faire subir à ma famille. Mes parents sont des parents, ils ne peuvent rien faire d'autre que se plier en 4 pour leurs enfants. mais ils sont complètement aveuglés. Je ne pense pas que sous prétexte que quelqu'un est malade on doit lui laisser faire tout et n'importe quoi, et faire subir l'injustice à ses autres enfants. ça fait discours de fille jalouse, je vous assure que c'est pas ça, de quoi j'aurais à être jalouse alors que j'ai toujours réussi tout ce que j'ai entrepris...
En revanche discours de fille usée, dégoûtée, révoltée, et qui se dit qu'une fois que son frère aura mis au tombeau son père et sa mère, c'est elle qui va devoir se récolter le boulet.
Oui c'est choquant, dur, c'est cruel peut-être d'en parler comme ça. C'est peut-être moi qui ai une personnalité trop extrême, trop entière. J'ai du mal avec les gens qui sont incapables de se prendre en main, qui se reposent sur des excuses, qui cherchent la facilité. Peut-être parce que je suis l'aînée, parce que j'ai toujours pris mon destin en main, encore une fois, j'accepte la maladie, ce que je n'accepte pas c'est qu'il refuse de se soigner parce que tout simplement, c'est plus facile et pratique pour lui d'être le pauvre enfant malade à qui on passe tout. parce que maintenant ça fait partie de son identité, être "le fou" c'est être quelqu'un. S'il n'est plus "le fou", il est la cloche, le raté.
Sa maladie ne l'empêche pas d'être lucide la plupart du temps, il n'est pas complètement dans un autre univers, il peut avoir une vie normale, d'ailleurs quand ça l'arrange bien, il n'est plus aussi malade. il a un boulot depuis un an maintenant, il 'est jamais en retard, jamais absent, tout le monde ne dit que du bien de lui. S'ils savaient ce qu'on subit à la maison.

Désolée les madz pour ce post très sombre, c'est pas évident pour moi de parler de tout ça à qui que ce soit...
 

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