Très intéressant cet article !
Pour celles que la folie "fascine", je pense que vous voyez un peu ça de façon biaisée, l'image du fool on the hill, c'est malheureusement très loin de la réalité. Je dis ça sans animosité, moi même j'ai toujours été attirée par le différent, l'étrange, le bizarre, et l'idée de personnages qui vivent dans leur monde est... oui fascinante.
Et puis malheureusement je vis avec un frère... je ne saurais pas qualifier son problème exactement, même les psy n'ont pas encore mis un nom sur sa "maladie" (j'expliquerai les guillemets plus loin), pour ma part je pense qu'il souffre de trouble de personnalité borderline, mais je ne suis pas médecin... je me suis juste intéressée à la question parce que j'en avais marre de voire otre famille détruite.
en gros, il s'agit d'un état entre la névrose et la psychose. Pour résumer, mon frère a perpétuellement l'impression d'être victime d'injustice, ou d'être rejeté, son humeur est complètement instable, c'est à dire qu'on peut avoir une conversation tout à fait normale avec lui, et 5 minutes après se faire insulter de tous les noms, aucun contrôle de ses pulsions, en particulier la colère, voire la rage et la violence, des épisodes de dépression intense, des troubles alimentaires. Et on peut ajouter à tout ce joli portrait une dépendance à l'alcool et à la drogue. Il a 21 ans, et ça a commencé il y a environ 8 ans.
Il est passé par l'hôpital psychiatrique, le foyer... depuis tout ce temps ma famille se désagrège, mes parents sont au bout du rouleau, je pense que leur espérance de vie est considérablement réduite, mon plus jeune frère n'a jamais connu son frère "normal", toute la maison vit au rythme des colères et des "conneries" de mon frère.
Moi même je suis partie tôt de la maison, j'ai dû revenir cette année, pour repartir encore plus vite.
Alors ouais, la folie n'a vraiment rien de fascinant pour moi. La conversation avec un fou ? autant dire qu'il n'y en a pas quand en face les propos sot complètement incohérents, et disons le comme c'est : stupide. Je ne risque pas de devenir folle e discutant avec mon frère, juste atterrée. Vous allez penser que je suis un monstre froid, mais le problème c'est que si je sais qu'une part de ses problèmes viennent de la maladie, je suis aussi intimement convaincue qu'il en profite amplement.
Il ne fait absolument rien pour se soigner, ou du moins pour limiter un peu, cadrer, sa maladie. Les psy se sont succédés, "tous des cons" selon lui, il se contente d'y aller, de ne rien dire et de repartir avec une prescription. Il n'a jamais rien tenté pour limiter sa consommation d'alcool et de drogue. Si je devais résumer mon frère, je dirais que c'est une personne qui se cherche perpétuellement des excuses, et depuis qu'il y "la maladie", c'est l'excuse universelle à toutes les conneries qu'il peut faire, toutes les horreurs qu'il peut faire subir à ma famille. Mes parents sont des parents, ils ne peuvent rien faire d'autre que se plier en 4 pour leurs enfants. mais ils sont complètement aveuglés. Je ne pense pas que sous prétexte que quelqu'un est malade on doit lui laisser faire tout et n'importe quoi, et faire subir l'injustice à ses autres enfants. ça fait discours de fille jalouse, je vous assure que c'est pas ça, de quoi j'aurais à être jalouse alors que j'ai toujours réussi tout ce que j'ai entrepris...
En revanche discours de fille usée, dégoûtée, révoltée, et qui se dit qu'une fois que son frère aura mis au tombeau son père et sa mère, c'est elle qui va devoir se récolter le boulet.
Oui c'est choquant, dur, c'est cruel peut-être d'en parler comme ça. C'est peut-être moi qui ai une personnalité trop extrême, trop entière. J'ai du mal avec les gens qui sont incapables de se prendre en main, qui se reposent sur des excuses, qui cherchent la facilité. Peut-être parce que je suis l'aînée, parce que j'ai toujours pris mon destin en main, encore une fois, j'accepte la maladie, ce que je n'accepte pas c'est qu'il refuse de se soigner parce que tout simplement, c'est plus facile et pratique pour lui d'être le pauvre enfant malade à qui on passe tout. parce que maintenant ça fait partie de son identité, être "le fou" c'est être quelqu'un. S'il n'est plus "le fou", il est la cloche, le raté.
Sa maladie ne l'empêche pas d'être lucide la plupart du temps, il n'est pas complètement dans un autre univers, il peut avoir une vie normale, d'ailleurs quand ça l'arrange bien, il n'est plus aussi malade. il a un boulot depuis un an maintenant, il 'est jamais en retard, jamais absent, tout le monde ne dit que du bien de lui. S'ils savaient ce qu'on subit à la maison.
Désolée les madz pour ce post très sombre, c'est pas évident pour moi de parler de tout ça à qui que ce soit...