Nous expliquons donc, depuis quatre jours, que la loi pénale n’étant pas rétroactive, les procédures qui ont commencé sous l’empire de la loi abrogée ne pourront pas être reprises sur le fondement de la future loi.
Le principe bien connu de non rétroactivité de la loi pénale, une fois décliné
in concreto, devient inaudible. Nous avons donc expliqué, ré-expliqué, parfois plusieurs fois aux mêmes personnes, que pour que les procédures pénales pour harcèlement sexuel puissent être "sauvées", le seul moyen est d’obtenir une requalification des faits dénoncés. Dans nos "dossiers", une autre qualification tend les bras aux magistrats, puisque les plaignantes avaient très souvent initialement dénoncé des agressions sexuelles. Mais la justice a horreur de requalifier à la hausse, alors qu’elle le peut(
1)..
Une fois ce principe bien compris, les mêmes journalistes nous demandent (ou affirment) : "
D’accord, leurs procédures vont donc être annulées(
2),
mais elles vont quand même pouvoir re-porter plainte quand la nouvelle loi entrera en application ?".
Non plus. Non seulement la loi n’est pas rétroactive, mais en plus, "non bis in idem", il n’est pas possible de porter plainte deux fois pour les mêmes faits.