A la façon de Georges Perec, je vous propose de venir écrire vos souvenirs ici - d'enfance, d'adolescence, d'il y a un un an ou un jour - en commençant toujours par: "Je me souviens...".
Je commence:
Je me souviens de ces poneys qui tournaient indéfiniment en rond dans les fêtes foraines, et des larmes qui m'envahissaient.
Je me souviens de cet immense toboggan en fer bleu pétrole sur lequel on se brûlait les fesses, et de ces lourdes balancelles jaunes où un petit garçon s'était blessé et du sang sur sa tête.
Je me souviens de cet homme qui prenait le train tous les jours en même temps que moi, assis à quelques rangées plus loin, et de nos regards échangés en silence.
Et vous ?
« des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'État, des alpinistes et des monstres sacrés.
Il arrive cependant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis ; c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de la porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie. »
Je commence:
Je me souviens de ces poneys qui tournaient indéfiniment en rond dans les fêtes foraines, et des larmes qui m'envahissaient.
Je me souviens de cet immense toboggan en fer bleu pétrole sur lequel on se brûlait les fesses, et de ces lourdes balancelles jaunes où un petit garçon s'était blessé et du sang sur sa tête.
Je me souviens de cet homme qui prenait le train tous les jours en même temps que moi, assis à quelques rangées plus loin, et de nos regards échangés en silence.
Et vous ?