La "Grande et Sainte Foi" ? C'est un pic ? C'est une provocation ? C'est quoi le souci ? et le "BADADAM IL EST JUIF", merci bien. Toutes les religions ont une série d'obligations. Le catéchisme de l'église catholique en est plein. Les musulmans sont régis pas des règles comparables à celles des juifs. Alors on dit quoi ici ? Que les juifs sont plus prompts à la culpabilisation et à la remise en question ? Qu'ils sont égocentriques et narcissiques ? Il faut être Woody Allen ou Dieudonné pour le faire avec talent. Anyhoo. Cette critique passe à côté de l'essentiel du bouquin, la tension quasi dramatique entre Shalom et le divin. Celle ci dérive d'une obligation hyper importante dans le judaïsme, la crainte des cieux. Un juif élevé chez les hassidims comme Shalom est élevé avec la certitude que toutes ses actions, de sa manière de lacer ses chaussures à la façon dont il coupe le pain, ont une répercussion immédiate sur son existence et sur celle de ses proches. Il n'y a pas de narcissisme ici, c'est la réalité de l'enseignement religieux et de la supposée responsabilité de chaque juif devant son créateur sur chacune de ses tâches, aussi petite soit elle. La force d'Auslander, c'est aussi sa capacité à documenter la vie dans ces communautés très fermées. C'est un point intéressant pour ceux que cela intéresse, dans la lignée de Chaim Potok et de Singer. Shalom est drôle, bien sur, le livre est drôle, mais c'est une comédie dramatique, puisqu'il n'échappe jamais réellement à sa destinée, malgré ses tricheries et ses négociations avec D.ieu.