Le féminisme et l'inclusivité (tw transphobie)

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Guest
Hello,

Je crée ce sujet par rapport à des questions que je me pose depuis un moment sur le féminisme actuel et ce qu'il implique en terme d'inclusivité. Le titre est d'ailleurs un peu maladroit mais je ne savais pas vraiment comment le formuler. J'aimerais juste partager avec vous certaines de mes interrogations sur la transphobie, le "politiquement correct", enfin toutes ces choses que je n'ose jamais réellement aborder de peur de blesser, de peur que l'on ne me comprenne pas ou bien tout simplement de peur que l'on m'attaque sans prendre le temps d'écouter. Je précise donc que ce post s'inscrit avant tout dans mon désir de mieux comprendre certaines choses, et je m'excuse par avance s'il peut blesser certaines personnes car ce n'est absolument pas mon intention.

J'ai lu ce matin le post de Dora Moutot, qui gère le compte "T'as joui ?" sur Instagram. Elle a déjà été accusée de transphobie par le passé, je préfère le préciser. Elle répond dans ce post à la vague de cyber-harcèlement dont elle a récemment été victime, par rapport entre autres à ses propos sur les femmes trans. Ce n'est pas une personne que je suis sur les réseaux or j'ai trouvé qu'elle soulevait dans son post des questions intéressantes sur le féminisme actuel, qui font écho à mes propres interrogations. Voici quelques passages :


« J'ai accepté de signer la tribune de Pauline Arrighi dans Marianne qui s'intitule "Suffit-il de s'autoproclamer femme pour pouvoir exiger d'être considéré comme telle ?" car je pense qu'on ne peut plus passer à côté de cette question. [...] Je pense qu'il est fondamental qu'en tant que femmes on puisse continuer à parler librement de la spécificité de nos corps femelles et de notre génitalité sans censure et sans peur d'être taxée de "transphobie", ce qui est actuellement le cas. Qu'on continue de parler de nos règles, de nos clitos, de nos grossesses, de nos post-partum, de nos ménopauses, de nos maladies : endométriose, vaginisme, etc., SANS PEUR et sans s'entendre être appelées des "personnes à vulves" ou des "personnes à menstruation", termes que je trouve profondément déshumanisants et insultants vis à vis de générations de femmes qui ont subit des millénaires d'agressions particulièrement vis à vis de leurs corps de femmes, et non pas de leur genre. Les femmes ne sont pas des "personnes à". Il y a des mots pour ça : femelle (ironiquement le mot qu'on me reproche) ou femme. Les discriminations envers les femmes ont toujours été sexistes, bien avant d'être "genristes" et ça continue. »

« A titre perso, je m'identifie à mon corps de femme et à ma sexuation, bien plus qu'à mon genre. Je ne me sens pas genrée "femme". Je SUIS un corps de femme. J'ai une personnalité qui ne ressent pas le besoin de se définir par une case genrée. J'aimerais que de la même façon qu'on me demande de respecter celles et ceux qui s'identifient à un genre et non pas à leur sexe, qu'on respecte les femmes qui s'identifient à leur corps de femme et à leur sexuation sans les agresser. Je suis femme par mon corps de femme, et le genre féminin ("la féminité") qui est définit par des clichés (un set d'attitudes, vêtements, maquillage, socialisation en tant que "fille" etc) sont pour moi ressenti comme une forme d'oppression qui m'étouffe depuis toujours. »



En ce qui me concerne, je suis lesbienne. J'ai déjà lu des choses assez dérangeantes sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, du genre "t'es une lesbienne transphobe si tu refuse de coucher avec une femme qui a un pénis". Je trouve quand même assez inquiétant que l'on en arrive à se demander si oui ou non une lesbienne a le droit de refuser un rapport avec une personne ayant un pénis. Ces remarques sont d'ailleurs beaucoup plus adressées aux lesbiennes qu'aux gays et hétéros (femmes et hommes) : d'abord c'est sexiste, et ensuite ça contribue à l'invisibilisation de la sexualité entre femmes, considérée comme dérisoire et qui n'est souvent pas prise au sérieux car elle n'inclut justement pas de pénis. C'est juste douloureux de voir son identité et sa sexualité se faire invisibiliser de la sorte. Être lesbienne ne signifie pas être pansexuelle, sinon il n'y aurait pas deux termes distincts. C'est en partie cela qui me pousse à m'interroger sur la place que l'on laisse à la différence entre les femmes aujourd'hui. J'ai souvent l'impression que l'on nie l'individualité (genre et sexe) de certaines femmes par peur de ne pas être inclusif. Or, faire des différences ne devrait selon moi pas être considéré comme quelque-chose de négatif : cela signifie aussi ne pas invisibiliser certaines catégories de femmes (en l’occurrence les lesbiennes).
Il me semble également que oui, la réalité du corps féminin en elle-même et en dépit du genre, conduit à des discriminations. Il existe, si l'on prend l'exemple des règles, des pays où les femmes sont rejetées, battues, considérées comme impures voire tuées à cause de leurs menstruations. Beaucoup de femmes trans ne connaîtront donc jamais ces discriminations là.

D'où mes nombreuses questions.
Sous couvert d'inclusivité, n'en viendrait-on pas à nier les discriminations propres aux femmes ayant un corps féminin dès la naissance, à invisibiliser les femmes assignées femmes à la naissance qui elles ont toujours subi le sexisme ? Doit-on inclure TOUTES les femmes dans L'ENSEMBLE du féminisme ? On va me taxer de TERF, mais c'est une question sincère que je me pose, dans le sens où il me semble que les femmes trans ont probablement reçu une éducation relative au genre masculin, ont été élevées et ont été perçues en tant "qu'homme". Elles n'ont donc pas connu le sexisme de la même façon que les femmes assignées femme à la naissance. J'ai conscience que ce propos peut sembler transphobe, or il m'apparaît comme une réalité.

Je précise que je ne nie en aucun cas l'identité des femmes trans. Je me pose juste des questions par rapport au féminisme, et je pense que je suis loin d'être la seule. J'ai d'ailleurs préféré mettre un TW transphobie dans le titre, car il est possible que j'aie tenu des propos dérangeants (et je ne demande qu'à être corrigée si c'est le cas). Je pense que vous aurez bien compris que ma démarche est avant tout un grand questionnement issu de mon vécu personnel, et non des affirmations "contre" une/des catégories de personnes. Je veux seulement ouvrir un débat pour apprendre, être corrigée si besoin, connaître vos opinions sur le sujet.
 
24 Août 2015
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Paris
Doit-on inclure TOUTES les femmes dans L'ENSEMBLE du féminisme ?

À titre personnel je trouve un féminisme qui n'inclut pas TOUTES les femmes tout bonnement hypocrite. Il est vrai que les personnes transgenres ne subissent pas exactement les mêmes oppressions que les femmes cisgenres, mais elles n'en demeurent pas moins indéniablement liées ... Pourquoi devrait-on lutter pour une meilleure représentation et éducation sur les règles si elle n'inclue pas celles de certains hommes trans ?

Qu'on continue de parler de nos règles, de nos clitos, de nos grossesses, de nos post-partum, de nos ménopauses, de nos maladies : endométriose, vaginisme, etc., SANS PEUR et sans s'entendre être appelées des "personnes à vulves" ou des "personnes à menstruation", termes que je trouve profondément déshumanisants et insultants vis à vis de générations de femmes qui ont subit des millénaires d'agressions particulièrement vis à vis de leurs corps de femmes, et non pas de leur genre.

À votre avis, qu'est-ce qui est le plus blessant, le plus déshumanisant entre désigner les personnes qui ont leur règle comme tel ou se faire mégenrer, nier sa propre identité et son genre ?

Je crois que pour tout le passage sur le lesbianisme est assez biaisé tout simplement parce que personne ne va obliger quiconque à coucher avec quelqu'un si iel n'en a pas envie ... Et donc personne n'obligera une femme lesbienne à coucher avec une personne qui a un pénis ... Il n'empêche que cette personne qui a un pénis est une femme, une lesbienne qui couche avec une femme trans n'est en aucun cas pansexuelle, et oui cette remarque est tranphobe pour la simple et bonne raison qu'en disant ça, on nie complètement l'identité de genre des femmes trans.

« A titre perso, je m'identifie à mon corps de femme et à ma sexuation, bien plus qu'à mon genre. Je ne me sens pas genrée "femme". Je SUIS un corps de femme. J'ai une personnalité qui ne ressent pas le besoin de se définir par une case genrée. J'aimerais que de la même façon qu'on me demande de respecter celles et ceux qui s'identifient à un genre et non pas à leur sexe, qu'on respecte les femmes qui s'identifient à leur corps de femme et à leur sexuation sans les agresser. Je suis femme par mon corps de femme, et le genre féminin ("la féminité") qui est définit par des clichés (un set d'attitudes, vêtements, maquillage, socialisation en tant que "fille" etc) sont pour moi ressenti comme une forme d'oppression qui m'étouffe depuis toujours. »

Quand à cette deuxième partie du texte de Dora Moutot elle ignore tout simplement le fait que le genre est quelque chose de construit par la société et que ce n'est pas seulement l'apanage du maquillage et des vêtements, mais forcément en ignorant tout le travail qui a été fait à ce sujet ... Cela fait partie des privilèges cisgenres que Dora Moutot choisit d'ignorer, tout comme un homme cisgenre refuserait d'assumer ses propres provilèges. Et de toutes façons je suis bien curieuse de voir ce que craignent ces femmes cisgenres, je trouve ça particulièrement violent de parler de se faire agresser alors qu'à l'heure actuelle les personnes intersexes sont encore mutilées à la naissance pour correspondre à un genre binaire imposé qui n'existe que dans les fantasmes de certains et certaines arriérés, il y a tellement de personnes trans qui se font frapper, tuer, rejeter par leurs familles, que parler d'agression quand on est une femme cis parce que certains militants viennent t'expliquer à quel point tes propos sont 1) faux et biaisés 2) extrêmement problématiques et transphobes, ça ne passe pas du tout.
 
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Querencia

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Oh punaise, j'ai vu le nom de Dora, je me suis dit "Qu'est-ce qu'elle a fait encore" et je suis visiblement pas déçue :facepalm:

« Je suis femme par mon corps de femme, et le genre féminin ("la féminité") qui est définit par des clichés (un set d'attitudes, vêtements, maquillage, socialisation en tant que "fille" etc) sont pour moi ressenti comme une forme d'oppression qui m'étouffe depuis toujours. »

Du coup, je suis d'accord avec @Juub . On en parle du mégenrage ? D'avoir leur identité niée par la société ?

Le fait qu'elle se plaigne de l'existence du mot TERF et qu'elle pense qu'on devrait pas se battre entre féministes. Bah si t'inclues pas les femmes transgenres dans ton féminisme, tu ne l'es pas :dunno:

J'ai déjà lu des choses assez dérangeantes sur les réseaux sociaux, en particulier sur Twitter, du genre "t'es une lesbienne transphobe si tu refuse de coucher avec une femme qui a un pénis". Je trouve quand même assez inquiétant que l'on en arrive à se demander si oui ou non une lesbienne a le droit de refuser un rapport avec une personne ayant un pénis.

Cette question a longuement été traité, notamment sous des articles HP, donc je n'irai pas en aprler en long en large.
Mais là, on parle d'une femme avec SUPPOSEMENT un pénis. Si tu date avec une femme trans, tu es lesbienne, pas pansexuelle. (d'ailleurs, les personnes trans sont dans tous les spectres de sexualité, pas seulement dans la pansexualité, ce sont des personnes qui sont lesbiennes/hétéro/gay/omni/bi, etc)
Dire qu'il faut être pan, c'est transphobe.
La question est donc de respecter le genre de la personne et de ne pas être transphobe si le rejet de son appareil génital est trop pour la personne. La question est aussi de ne pas sexualiser une personne trans et de ne pas automatiquement penser à son appareil génital quand on ne sait même pas si cette personne n'éprouve pas de dysphorie, n'est pas ace ou n'a pas des difficultés avec le sexe.


Sous couvert d'inclusivité, n'en viendrait-on pas à nier les discriminations propres aux femmes ayant un corps féminin dès la naissance, à invisibiliser les femmes assignées femmes à la naissance qui elles ont toujours subi le sexisme ?

Non. Elles existent toujours. Et c'est pas avec l'importance de la cause trans dans le milieu féminisme actuelle (c'est à dire minime) que ça va invisibiliser quoique ce soit. Les gens ont peur d'une chose qui à l'heure actuelle n'existe que très peu dans le débat.


Doit-on inclure TOUTES les femmes dans L'ENSEMBLE du féminisme ?

OUI. Parce que ce sont des femmes, même si elles sont passées par une période de transition. Si elles ne vivent peut-être pas les soucis des règles (et encore, certaines vivent le spm, il y a quelques témoignages qui trainent), peut-être pas forcément des vulves, du vaginisme, de l'endométriose, on ne va pas exclure celle qui n'a absolument pas vécu tout ça sous prétexte qu'elle ne l'a pas vécu, justement.
En sachant que les femmes trans ont des problèmes très communs aux personnes cis et aussi leurs propores problèmes vis à vis de leur statut de transidentité.

c'est une question sincère que je me pose, dans le sens où il me semble que les femmes trans ont probablement reçu une éducation relative au genre masculin, ont été élevées et ont été perçues en tant "qu'homme". Elles n'ont donc pas connu le sexisme de la même façon que les femmes assignées femme à la naissance. J'ai conscience que ce propos peut sembler transphobe, or il m'apparaît comme une réalité.

Comme les femmes qui ont intégré la mysoginie ? :dunno:
Les femmes trans ont vécu le sexisme tout le temps de leur parcours de transition, vivent le sexisme encore aujourd'hui, les hommes trans l'ont vécu aussi, leur parole est tout autant importantes.
 
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M

Membre supprimé 320093

Guest
Je crois que pour tout le passage sur le lesbianisme est assez biaisé tout simplement parce que personne ne va obliger quiconque à coucher avec quelqu'un si iel n'en a pas envie ... Et donc personne n'obligera une femme lesbienne à coucher avec une personne qui a un pénis ... Il n'empêche que cette personne qui a un pénis est une femme, une lesbienne qui couche avec une femme trans n'est en aucun cas pansexuelle, et oui cette remarque est tranphobe pour la simple et bonne raison qu'en disant ça, on nie complètement l'identité de genre des femmes trans.
Je ne parlais pas de lesbianisme, mais d'une sorte de lesbophobie. Par rapport à ce que tu dis sur le fait que "personne n'obligera une femme lesbienne à coucher avec une personne qui a un pénis", je pense la même chose. Je parlais néanmoins de commentaires/remarques négatives sur le fait que certaines lesbiennes refusent d'avoir des rapports avec des femmes trans, pas d'une situation où quelqu'un oblige quelqu'un d'autre. Que penses-tu de ces remarques ? Pense-tu que ces lesbiennes en question soient transphobes ?
Par rapport au passage sur la pansexualité, je suis désolée si ma remarque était transphobe. J'ai employé le mot "pansexuelle" car il me semble qu'il désigne des personnes attirées par d'autres personnes sans se soucier du genre et du sexe de l'autre, qu'il s'agisse une femme cis ou d'une femme trans par exemple.

À titre personnel je trouve un féminisme qui n'inclut pas TOUTES les femmes tout bonnement hypocrite. Il est vrai que les personnes transgenres ne subissent pas exactement les mêmes oppressions que les femmes cisgenres, mais elles n'en demeurent pas moins indéniablement liées ... Pourquoi devrait-on lutter pour une meilleure représentation et éducation sur les règles si elle n'inclue pas celles de certains hommes trans ?
Je parlais davantage des femmes trans, et du fait qu'elles n'ont pas les mêmes expériences de vie que les femmes cis, même si dans les deux cas il s'agit bien de femmes dont on parle (je ne nie absolument pas que les femmes trans subissent des oppressions liées à leur genre btw). Par contre, j'avoue n'avoir pas très bien compris ton passage sur les hommes trans. Tu parles d'un féminisme qui inclut toutes les femmes alors que les hommes trans sont par définition des hommes (ou alors j'ai mal compris), il s'agirait donc d'un féminisme qui inclut toutes les femmes ainsi que les hommes trans je pense.
 

Querencia

ael - terminaison neutre (é-e)
24 Mai 2019
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Je parlais davantage des femmes trans, et du fait qu'elles n'ont pas les mêmes expériences de vie que les femmes cis

Toutes les femmes cis n'ont pas le même vécu, n'ont pas forcément vécu de sexisme, ni de mysoginie, ni d'agression sexuelles/viol, ni de plaintes. Je comprends pas pourquoi des personnes qui en auraient vécu ou sur une durée bien plus longues seraient bien plus légitime et donc le féminisme devrait davantage s'adresser à elles.

Tu parles d'un féminisme qui inclut toutes les femmes alors que les hommes trans sont par définition des hommes (ou alors j'ai mal compris)

Parce qu'ils ont également vécu le sexisme une partie de leur vie. Même s'ils doivent laisser la parole aux femmes trans et cis, ils peuvent aussi en parler.
 
M

Membre supprimé 320093

Guest
Toutes les femmes cis n'ont pas le même vécu, n'ont pas forcément vécu de sexisme, ni de mysoginie, ni d'agression sexuelles/viol, ni de plaintes. Je comprends pas pourquoi des personnes qui en auraient vécu ou sur une durée bien plus longues seraient bien plus légitime et donc le féminisme devrait davantage s'adresser à elles.
Oui, enfin après le sexisme est quand même omniprésent, par exemple dans les représentations (films, publicité, etc.), dans la culture, etc. Donc de ce point de vue là, je pense que oui, toutes les femmes cis ont été confrontées au sexisme/misogynie de manière plus ou moins directe et plus ou moins consciente.
Mais c'est intéressant ce que tu dis, dans le sens où ça soulève également la problématique des hommes se disant féministes alors qu'il n'ont pas vécu la misogynie par exemple.
 
M

Membre supprimé 320093

Guest
Non les femmes trans ne subiront jamais de discriminations dues aux règles mais elle en subiront d'autres. De même moi bah je n'ai jamais été mise a l'écart ou battue pcq j'avais mes règles, il y a aussi de nombreuses vexations quotidiennes, sexisme ou maladie que subissent la majorité des femmes cis et que moi en tant qu'individu dans notre société et de par la vie que je mène je n'ai jamais subi.
C'est idem pour les femmes trans certes elles n'ont pas et n'auront jamais le même vécu qu'une AFAB mais elle subiront le sexisme de notre société réac et patriarcale et ce autant si ce n'est plus que moi
Bref je trouve ça assez réducteur de limiter toutes les femmes du monde a un ensemble de vécu similaires à chacune, comme si avoir un corps femelle te predisposait à vivre exactement la même chose et de la même façon qu'une autre personne avec un corp femelle. J'ai un vagin et désolée mais je ne tiens pas à être associée a l'endometriose, le spm, ou le fait de pouvoir enfanter etc parce que je ne me sens pas concernée et je n'ai pas envie de l'être.
J'ai du mal a voir autre chose dans le post de Moutot qu'une envie d'exclure les femmes trans ou peut être une mécompréhension de la transidentité.
Je n'ai pas dit que toutes les AFAB avaient le même vécu, moi-même je n'ai pas vécu la moitié des exemples que tu as cités.
Par rapport à son post, justement je ne l'ai pas vu comme tu le vois. J'ai plus ressenti ça comme une critique à l'égard des gens qui, dès que quelqu'un écrit par exemple (je reprends l'exemple des règles) "les femmes ont leur règles et doivent aller au travail malgré la douleur etc", iel est accusé de transphobie car iel n'a pas précisé que pas toutes les femmes ont leurs règles, a mis toutes les femmes dans le même panier, car en disant "femme" cela inclut les femmes trans qui n'ont peut-être pas leurs règles, etc etc. Or, Moutot explique que le corps humain "femelle" a un nom : femme, au sens biologique du terme, en parlant d'un corps et non d'une personne de genre féminin. Et qu'il est donc parfois ridicule d'attaquer sans réfléchir les gens qui utilisent le mot "femme", alors qu'iels l'utilisent dans cette définition-ci.
 
24 Août 2015
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Paris
@Ivy. Je parlais des hommes trans parce que c'est en parti eux qu'on inclut en parlant de "personnes menstruées" plutôt que de dire femme, ce que Dora Mourot refuse. Et donc oui si le féminisme lutte pour une meilleure compréhension et représentation des règles elle ne doit pas mettre les hommes trans ou personnes non-binaires qui ont leurs règles de côté au nom d'une "femellité" revendiquée par Dora Moutot. Il est faux de penser que les règles ne concernent que les femmes et participe à l'invisibilisation qui empêche beaucoup de personnes non cisgenre menstruées d'avoir accès à des protections par exemple.

Et sinon j'ai trouvé le commentaire de @Querencia très pertinent en ce qui concerne la question de la transphobie dans une relation lesbienne.

EDIT : Par rapport à ton dernier message posté, à mon sens ce qui est profondément transphobe est de continuer à affirmer que seule les femmes ont des règles une fois qu'on te fait remarquer que c'est faux. Au lieu de se remettre en question et d'admettre que, sans être transphobe, cette phrase ne prend pas en compte la réalité des personnes transgenres, continuer à nier cette réalité est transphobe.
 
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Membre supprimé 320093

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@Ivy. Je parlais des hommes trans parce que c'est en parti eux qu'on inclut en parlant de "personnes menstruées" plutôt que de dire femme, ce que Dora Mourot refuse. Et donc oui si le féminisme lutte pour une meilleure compréhension et représentation des règles elle ne doit pas mettre les hommes trans ou personnes non-binaires qui ont leurs règles de côté au nom d'une "femellité" revendiquée par Dora Moutot. Il est faux de penser que les règles ne concernent que les femmes et participe à l'invisibilisation qui empêche beaucoup de personnes non cisgenre menstruées d'avoir accès à des protections par exemple.

Et sinon j'ai trouvé le commentaire de @Querencia très pertinent en ce qui concerne la question de la transphobie dans une relation lesbienne.

EDIT : Par rapport à ton dernier message posté, à mon sens ce qui est profondément transphobe est de continuer à affirmer que seule les femmes ont des règles une fois qu'on te fait remarquer que c'est faux. Au lieu de se remettre en question et d'admettre que, sans être transphobe, cette phrase ne prend pas en compte la réalité des personnes transgenres, continuer à nier cette réalité est transphobe.
Le problème est que tu confonds sexe et genre. Dans mon dernier post, j'ai parlé des corps de sexe féminin (= définition de "femme" au sens biologique, je rappelle qu'un mot peut avoir plusieurs définitions et que j'ai employé ce mot dans ce sens-là sans allusion au genre, comme je l'ai expliqué d'ailleurs). Une personne au sexe féminin peut très bien être un homme trans comme une femme cis. Quand Moutot parle de "femellité", c'est par rapport au sexe. Cette "femellité" ne s'intéresse absolument pas au genre de la personne, mais bien à la réalité d'un corps.
 

Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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Personnellement oui, ON DOIT INCLURE les femmes trans dans la lutte féministe, parce qu'elles sont des femmes. Tout simplement.

Je partage l'avis qu'une femme lesbienne n'a pas à avoir de rapport sexuel avec une femme qui a un pénis si cela la dérange. Mais dans cette réflexion, c'est aussi penser le sexe se manière hétéro. Parce qu'un rapport sexuel n'engage pas forcément de pénétration par un pénis. D'ailleurs nombreuses sont les femmes trans pas du tout à l'aise avec leurs pénis et qui ne l'inclue pas dans leurs sexualité.
Si on est amoureuse d'une femme et qu'elle a un pénis mais qu'on est mal à l'aise avec cela, pourquoi ne pas simplement aborder la question avec elle afin de trouver des alternatives pour du sexe qui convient aux deux personnes ? TW : description de sexualité possibles entre trans et cis (je suis cis)
Les femmes trans ont par exemple aussi une prostate qui peut-être stimuler sans pénétration et qui donne du plaisir. Mais aussi juste en se frottant avec des sous-vêtements. Il y a aussi d'autres points communs érogènes comme les seins, la nuque, etc. Je ne pense pas qu'une femme trans exige de pénétrer en fait...
Fin TW

Pour moi cette question est légitime de la part des lesbiennes mais dénotent quand même d'une vision heteronormative de la sexualité. De plus ça dénote aussi une vision de la femme trans comme si c'était un homme qui infiltrait le féminisme pour envahir l'espace. Or se sont des femmes.

Certes les femmes trans n'ont pas forcément le même vécu qu'une femme vis, mais elles subissent aussi le sexisme, que se soit à cause de leurs cispassing ou des remarques au quotidien.
Je prends mon exemple. Je suis bi. Mais en couple avec un homme donc vu comme une hétéro. Quand je rencontre des gens que je ne connais pas, il m'est arrivé d'entendre des propos lesbophobe. Je suis aussi touchée par ces propos, même si je suis en couple aujourd'hui avec un homme. C'est pareil pour une femme trans, dans son adolescence même si elle n'était pas out, elle a entendu des propos sexistes, donc même si pas directement touchée, elle l'était.

Ça me dérange beaucoup qu'on les mettent à l'écart. Parce que ce n'est pas féministe.
 
23 Mars 2016
2 568
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Ailleurs
@Ivy. pour répondre à ta question initiale avec beaucoup moins d'explications et de pédagogie que les autres madz déjà intervenue : oui, le féminisme doit inclure toutes les personnes concernées par l'oppression faite aux femmes : les hommes trans, les femmes cis et les femmes trans.
Si ça peut te "rassurer", je nuancerais cela par le fait qu'on peut effectivement considérer qu'il y a des problématiques du sexisme qui vont épargner les femmes trans, tandis que d'autres leur seront spécifique. Mais finalement, c'est un peu comme le féminisme intersectionnel : selon les différentes oppressions qu'on subit et leur combinaison, on va être plus ou moins concernée par les différents volets du féminisme.

Après oui, il y a un hiatus sur l'emploi du terme "femme". "Femme" c'est à la fois la "femelle biologique" et la personne de genre féminin. Le truc c'est que le sexe biologique est autant une construction que le genre social (voir la situation des personnes intersexuées). Et oui, il faut accepter de voir le sens des mots qu'on emploi évoluer en même temps que nos connaissances sur ce que ces mots représentent évoluent.
 
M

Membre supprimé 320093

Guest
@Ivy. pour répondre à ta question initiale avec beaucoup moins d'explications et de pédagogie que les autres madz déjà intervenue : oui, le féminisme doit inclure toutes les personnes concernées par l'oppression faite aux femmes : les hommes trans, les femmes cis et les femmes trans.
Si ça peut te "rassurer", je nuancerais cela par le fait qu'on peut effectivement considérer qu'il y a des problématiques du sexisme qui vont épargner les femmes trans, tandis que d'autres leur seront spécifique. Mais finalement, c'est un peu comme le féminisme intersectionnel : selon les différentes oppressions qu'on subit et leur combinaison, on va être plus ou moins concernée par les différents volets du féminisme.

Après oui, il y a un hiatus sur l'emploi du terme "femme". "Femme" c'est à la fois la "femelle biologique" et la personne de genre féminin. Le truc c'est que le sexe biologique est autant une construction que le genre social (voir la situation des personnes intersexuées). Et oui, il faut accepter de voir le sens des mots qu'on emploi évoluer en même temps que nos connaissances sur ce que ces mots représentent évoluent.

Ton post est moins pédagogique mais bizarrement plus clair pour moi. Je pense être d'accord avec toi d'ailleurs, je pense que le parallèle avec le féminisme intersectionnel m'a aidée à mieux comprendre.
Merci pour ce que tu as écrit sur l'emploi du terme "femme", je pense m'être enfin fait comprendre. Ça m'intéresse ce que tu dis sur le fait que le sexe biologique est aussi une construction. Dans quel sens (au-delà de la situation des personnes intersexuées) ? Le mettrais-tu au même niveau que la construction du genre social ?
 

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