Ca me fait penser...Je suis tombée il y a peu dans une bouquinerie sur un livre d'Ivan Illitch dont le titre français est "Une société sans école". Je ne l'ai pas encore lu mais je pense qu'il peut alimenter le débat. Une idée parmi celles qu'il défend est que l'institutionnalisation du savoir, de l'enseignement nous éloigne du savoir, de la capacité à apprendre par nous-même. La transmission du savoir se retrouve aux mains de quelques-uns, seuls reconnus capables de le transmettre. S'ensuit la dictature du diplôme, seul celui qui a suivit l'enseignement adhoc est jugé apte à accéder à tel ou tel poste. Or les études coutent chers, malgré les bourses et aides diverses et ce seront donc généralement les jeunes issus des milieux les plus favorisés, culturellement et financièrement qui y auront accès, renforçant encore les clivages. L'injustice se perpétue également dans le fait qu'une partie de l'enseignement des plus riches, généralement plus long (et donc plus couteux) et auquel les plus pauvres n'ont pas accès, est également payé par ces derniers, via les subventions d'état (études menant par ailleurs à des emplois auquels ne pourraient prétendre ces plus pauvres). Bref l'école ne ferait qu'aggraver ce qu'elle prétend combattre.
Suivant cette idée, je trouve plutôt réjouissant de voir l'enseignement mis à la portée de tous même si ça ne résout évidemment en rien le fait que la connaissance et donc l'accès au marché du travail (et à une vie décente) reste sanctionné par le Diplôme.
(Je précise que c'est un sujet que je ne maitrise pas du tout. C'est ce que j'ai lu de compte-rendu au sujet de ce livre qui sert de base à ma réflexion. Autant dire que tout cela est avancé sans la moindre prétention de quoi que ce soit et que je serais ravie de lire d'autres commentaires plus elaborés à ce sujet...)