Les mots de _lilou_

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AnonymousUser

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J'espère avoir compris le fonctionnement, si pas, Yana, je m'en excuse d'avance !
 
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AnonymousUser

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Premier thème.


Tu n?as jamais cette impression, tu sais.. ? C?est comme ces jours où tu te poses sur un banc, dans un parc, et que tu regardes passer les gens. Tu les observes, et au gré de tes humeurs, tu es critique ou, au contraire, tu cherches le détail, ce truc qui dépose une once de charme au moins joli. Mais avec toujours, cette sensation d?être ailleurs, lointaine et si proche à la fois. Sur la touche. Parfois, ça me saute aux yeux : je passe trop de temps, le cul vissé au banc. La vie des gens me rassure et m?effraie à la fois. Je vois une fille avec un grand chapeau, et mon imagination part en vrille. Je rêve sa vie, je m?oublie, l?angoisse s?efface. Ca n?a rien d?un jeu, observer les gens. C?est ce que je fais quand la peur m?enserre la gorge, quand je perd pied. Je m?accroche à ce qui n?est pas moi, dans l?espoir d?y trouver un sursaut d?énergie. Prends-moi au sérieux, ne sourit pas. Je sais, les jolies jambes, les fesses rebondies, les sourires. Je ne viens pas pour ça. Je préfère m?arrêter au grand chapeau, à la broche oiseau déposée au creux d?un décolleté, au pantalon trop coloré, trop grand, trop petit. A ces chaussures délavées, cet accessoire passé de mode, qui n?y reviendra plus.
Tu sais, il y a ce truc qui m?émeut, à chaque fois, c?est voir un pantalon trop court. Quand je remonte au visage, ça ne rate jamais, j?intercepte des yeux cherchant le sol, comme pour y entrer. Je généralise, je m?en fous, je sais de quoi je parle, ça me fait mal, un peu. Une fille avec un jeans trop court, qui baisse les yeux, tu sais, ça me rappelle à moi. Mes pantalons n?ont jamais été trop courts, mais assise sur ce banc, dans son désarroi, je retrouve ce goût amer du trop loin-trop près, jamais à ma place. Au fond de moi, je suis une fille au pantalon trop court qui fait semblant de maîtriser les codes. J?ai la garde robe des filles lambda, le sourire qui vacille parfois mais résiste tant qu?il peut, je m?auto inculque des règles absurdes auxquelles je ne crois pas, je modère mes propos, souvent, juste pour éviter l?angoisse d?avoir à jeter mes yeux au sol si quelqu?un venait à remarquer la mascarade.
Je perds mon temps, assise là, je pense à tout ça, ça n?a pas de sens. La valse reprend, les gens marchent, d?un pas pressé, altier, maladroit. Je ne souris qu?à ceux qui semblent venir d?ailleurs. L?angoisse s?affaisse peu à peu, j?ai échangé un rien avec d?autres presque perdus, je peux reprendre ma route, jusqu?au prochain banc qui m?entraînera plus loin en moi.
 
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Réactions : samuelle
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AnonymousUser

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Un texte libre, que j'avais déjà posté sur mon blog. Il est tellement court qu'un résumé est superflu, je pense.


Pile.

Je suis plus forte qu?ils ne le croient. Je pleure pour un rien. Je pleure des riens. Je garde ce qui blesse au fond, plus profond. Je l?enfonce, si loin, à m?en brouiller les contours. J?oublie les dates, j?oublie les mots, j?oublie les couleurs. C?est mieux comme ça. Tout est brouillé, abîmé, poussiéreux, je m?y emploie. Un jour il ne restera plus rien des dates et de ces mots. Parce que tu sais, je suis plus forte qu?ils ne le croient. Je sais les mots qu?on te dira, quand on te parlera de moi. La douce, la sensible, celle qu?on protège, elle a trop de peurs et d?angoisses, elle, la fragile. Ils ont raison, les détails dévalent mes joues, mas ce qu?ils ne savent pas, c?est le reste enterré. J?ai tapi les souvenirs, au détour de l?oubli, là où ils s?en vont mourir.

Je trace ma route, pleure quand j?ai tort, mais plus encore quand j?ai raison et qu?il n?y a personne pour l?admettre, je pleure s?il pleut trop souvent, quand l?odeur de la pluie l?été me renvoie à des images perdues, si je me cogne, et lorsqu?il se moque de moi. Je pleure quand je me cogne aux objets, pas à la vie.

Je pleure des riens, des détails, je n?ai pas mal, l?essentiel est consigné, rejeté, annulé. Le mal est enfermé, j?ai jeté la clé. C?est mieux comme ça, parce que, je te le dis tout bas, si j?y repense, je meurs tout bas, mes mots s?envolent, mon corps tremble. Il ne faut pas. Je suis plus forte qu?ils ne le croient, il y à des choses que je ne pleure pas. Des moments noirs, des moments rouges, des cruautés. Je ne les laisse pas s?échapper, ça m?avancerait à quoi ? Le jour où tout ça me reviendra, tu sais, j?aurai épuisé mes larmes à tant de futilités que je n?aurai plus rien à pleurer. Mes douleurs ne me rattraperont pas, je suis plus forte qu?ils ne se l?imaginent.
 
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AnonymousUser

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Petite chambre d'enfant. Les murs sont peints en bleus. Il y a des lapins. C?est une jolie chambre. Une chambre d?enfant.

Papa crie en bas, maman hurle.

Ils jouent sans moi, je crois. Je suis puni. Tant pis. Je cours à la salle de bains, me brosse consciencieusement les dents. Comme on me l?a appris. Je suis grand, je suis seul, je suis fier. Je n?ai pas peur.


Papa crie en bas, maman hurle.

Ils ne m?attendent pas, je suis puni jusqu?à demain, je dois dormir, qu?ils ont dit.
Je regagne ma chambre, je réfléchis. C?est pas si grave, ce que j?ai fait. J?ai joué avec un couteau. Mais eux, ils le font tout le temps, quand ils crient.
J?ai même pas crié, moi, mais je suis puni quand même.

Papa crie en bas, maman hurle.

Je me remets debout, décidé à les rejoindre.
Je veux jouer moi aussi.
Ils ne m?attendent pas, ils sont trop occupés à crier. Je dévale l?escalier, me prend les pieds dans mon pantalon de pyjama en pilou, trop grand pour moi.
Il y a une odeur étrange que je n?ai pas encore appris à nommer, mais ça sent mon vélo rouillé. Il y a des taches, sur le sol, aussi. C?est pas joli, c?est très sombre, un peu gluant.

Papa crie en bas, j?ouvre la porte du salon, j?entends plus maman.


Elle est couchée, dans une mare sombre.
Ses yeux sont ouverts mais ne me voient pas
Papa crie que je dois partir.
Que je suis puni, qu?il ne faut pas l?oublier.


Je sens le rouge me monter aux joues, la colère monte. Ils ont joué sans moi, ils ont joué sans moi, ça tourne sans cesse dans ma tête.
Je supplie papa de me laisser jouer, il me fait vraiment mal aux oreilles maintenant.

Je n'ai pas envie de l'écouter, alors je ne l'écoute pas.
Je cours à la cuisine, attrape à mon tour un grand couteau.
Aussi long que le sien.
Ca va être rigolo.
J?ai tenu le couteau entre mes doigts, et j?ai foncé sur lui.


Je riais aux éclats.
C?était bien.
Il a murmuré mon prénom.
« Alex. »


Il a dit, encore, d?une voix différente, « Alex a gagné », et s?est effondré.
C'est le médecin qui vient de me raconter ça.

Les murs de ma nouvelle chambre sont blancs, ça me fait un peu peur.
Maman et Papa ne viennent pas me voir. Cette fois, je dois vraiment être puni.
 
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Réactions : alma1233
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AnonymousUser

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Un petit texte écrit au détour d'un souvenir.


Je voudrais continuer mon chemin, m'en aller, et je voudrais rester, à te regarder. Si seulement je pouvais ne plus bouger, observer ce que je ressens, me perdre un peu, sans avoir à parler, sans avoir à justifier quoi que ce soit à qui que ce soit. Ma main tremble un peu, j'ai mal dans la poitrine, si tu savais, l'effet que ça me fait, chaque fois. Comme avant, t'es comme une aura qui se forme autour de moi. Je ne vois rien d'autre que toi, et pourtant, et pourtant, ce n'est pas ce que tu crois.
Ce n'est pas toi, ne sourit pas, pas toi qui me fait si mal au c?ur, c'est juste que tout me revient d'un coup. J'encaisse mal. J'ai l'impression que l'endroit ou tu as posé les lèvres reste chaud, ma joue est glacée, sauf là. Ça brûle un peu. J'ai mal partout. Je pense que souvent je t'oublie longtemps, je pense que parfois, tu ressurgis au fond d'un vieux rêve. Je pense t'as été tout, et voilà ce qu'il en reste, et l'idée me fait mal à la gorge. Quand je te vois, j'ai mal partout, et tu te demandes encore pourquoi je m'éloigne de toi ? T'as les yeux baissés, le regard triste, tes yeux disent pardon, et ta voix m'assure que tu n'as jamais voulu tout le mal que tu m'as fait. Je voudrais te dire que j'ai grandi, que je ne t'en veux plus, et que personne ne s'attend à ce qu'une fille de 15 ans ça éclate en mille morceaux après une histoire de c?ur arrêtée avant même d'avoir démarré.
Je voudrais te dire que tu n'as pas été pire que tous ces hommes que j'ai eu la chance de ne pas croiser sur ma route, je voudrais te dire que tu n'as fait que te conduire comme un homme. C'est ma faute, j'étais une petite fille, j'étais amoureuse de toi, j'ai mal partout quand j'y pense, c'était pas de l'amour, un sentiment, c'est l'amour, entier, vivant, mais je n'étais capable que de l'exprimer, à 15 ans mon amour ne se pratiquait pas, n'existait pas au quotidien, il se rêvait, il se vivait dans le monde imaginaire, pas dans la réalité. Mes yeux piquent. Tu m'as fait mal, mais c'était ma faute aussi. Tu sais, j'ai continué à aimer une échelle au dessus de la réalité, et à vivre un échelon en deçà. Je vois tes yeux tristes et je voudrais te dire merci, je ne t'en veux plus, quand je pense à toi, il ne reste plus que de la douceur. La douleur n'est là que quand nos yeux se croisent, et tu n'es plus jamais là, alors tu sais, ça va. Je voudrais te dire merci, j'ai appris à aimer, et c'est par toi que je l'ai appris, mais ça ne marche pas comme ça. Parce que tout ça, contradictions, amours et désamours, tout ça me passe par l'esprit, le c?ur et les tripes en un quart de secondes, parce que tout ça, je n'aurai jamais le temps de te le dire.
J'ai à peine eu le temps de sentir couler les trois larmes qui ont roulé sur mes joues. Pas un sanglot, juste trois larmes, et juste tes doigts qui les chassent, tes lèvres qui fondent sur mon oreille, et qui murmurent "pardon,pardon,pardon", et tu t'en vas, tu es déjà loin, et tu ne sauras jamais que ce n'est pas sur toi que je pleure, ni sur moi, que c'est bien plus que ça, bien moins que ça. Tu sais, je voudrais te dire, je suis heureuse sans toi et c'est un peu grâce à toi.
 
A

AnonymousUser

Guest
Entre les lignes.

C?est facile, de ne voir que ce qui se trouve à tes pieds. Tu ne fais pas l?effort, tu n?as pas l?envie, mais je te le dis, c?est un peu léger. Je t?invite à lire entre mes lignes, à dépasser ce qui transparaît au premier de tes regard, tu verras, tu t?y perdras.
Je t?emmènerai vers l?ailleurs, si tu fais l?effort. Ne reste pas planté là, tu ne connais de moi qu?un sourire, deux soupirs, des révoltes avortées. N?en reste pas là, ne te dis pas proche de moi, arrête, s?il te plaît.
Ton odeur sent ma peur.

Je ne te ferai pas le plaisir de mes rires, pas si vite, je ne suis pas une de ces autres. Je garde en moi ce qui n?apparaît pas, et je ne te le donnerai pas pour un claquement de doigt. Je préfère te laisser croire que tu connais tout de moi. Je préfère te laisser croire que tu sais tout mieux que moi.
J?ai appris, tu sais, à lire entre les lignes.
Derrière tes sourires, je sais le froid tapi. Derrière tes soupirs, je sais ton mépris. Il donnerait le tournis à n?importe qui.
Tu n?as pas de révolte ?en as-tu jamais eues - parfois tu sembles presque mort, si ta peau n?était pas brûlante, je m?y perdrais. Mais je m?accroche, et tes yeux enjôleurs ne me font pas peur. Je n?oublie rien, l?avant, la cruauté, les rêves saccagés, je me souviens. Cette image policée que tu proposes, elle m?indispose. J?ai grandi, je ne peux plus te pointer du doigt dans la rue, et les enjoindre à comprendre. Je ne peux que t?observer évoluer, leur promettre ce que tu n?as jamais su donner. Ça ne marche pas comme ça. Tu n?as pas le c?ur, tu n?as pas l?esprit, tu n?as pas les qualités d?homme, tu as perdu celles de l?enfant, dis moi, où es-tu ?
J?ai parcouru si peu de pages, ton visage comme un mirage, mais je suis encore loin du compte. Ça prend du temps, de lire entre les lignes. Tu n?es pas ce que tu dévoiles, et je rêve que tu ne sois pas ce que je dévoile de toi. Il reste tant de chapitres, c?est un jeu cruel, je pourrais danser dans le creux de ta poche, comprendre le mal qui t?anime, et peut-être le désamorcer.
Ton visage est un mirage, il me ment, il ment à tous, mais j?ai la clé des mots cachés.
Laisse-moi entrer.
 
29 Mai 2010
570
212
1 224
Antony
Ton texte sur "la punition" est vraiment fort et violent.... j'en ai les larmes aux yeux. Tu écris merveilleusement bien en tout cas.
 
A

AnonymousUser

Guest
J'essaierai peut-être de faire un joli texte, mais la coïncidence est trop belle. J'ai échangé des dizaines de cartes postales avec mon meilleur ami cette année, et il se trouve que mon insulte favorite est.. Goujat. Qui s'y trouve à maintes reprises. Donc je remets ici cette correspondance d'enfants gâtés. [ Par contre, je ne mets pas les cartes postales en photo, mon adresse et la sienne y figurent :/]

(je vous laisse entrer dans ma vie de chieuse :fleur:)

Lilou à Lui.

Un mois, ça commence à faire long.

Lilou à lui.

Deux mois, ça devient pesant.

Lilou à lui.

Trois mois, goujat.


Lui à Lilou.

Taïwan, c?est loin. Je vis à l?envers, mais je n?oublie pas.
Je ne suis pas un goujat.

Lilou à lui.

Tu ne dis rien, on en est à 4 mois, tu ne changes pas.
Je réitère, GOUJAT.

Lui à Lilou (croisées).

Ah, je t?ai eue. Mes colis pour toi sont chez ma grand-mère, interdiction d?aller les chercher avant ton anniversaire. Ou alors, rien qu?un par mois d?ici là.

Lilou à lui.

Je ne te crois pas. Et si elle meurt avant mon anniversaire, je fais quoi moi ?

Lui à Lilou.

Va les chercher, elle se fait vieille.
Goujate.

Lilou à lui.

T?es vraiment un idiot, tes colis sont parfaits, ça fait trois mois que je raconte à qui veut l?entendre que tu n?es qu?un ingrat, que tu m?as oubliée, que les Taiwanais t?ont tourné la tête à jamais. Tu m?énerves, tu m?énerves, tu m?énerves.


Lui à Lilou.

Je t?aime, arrête de râler.
Tu as été chercher mes lettres ?
Un indice : tu n?oseras jamais aller les chercher là où je les ai planquées.

Lilou à Lui.

Si c?est chez ton père, tu rêves si tu crois que je vais y aller. Il serait capable de me coller ton homosexualité sur le dos, de trouver l?essence de ta perversion dans mon regard d?ange, et je serais o-b-l-i-g-é-e de lui montrer à quel point tu t?ennuies sans ta famille, là-bas.
Oui, j?ai eu tes photos. T?amuses pas trop sans moi, petit con.
Ps : je dis ça, je dis rien, mais t?as un mec qui t?attend ici, et s?il est aussi jaloux que moi, il y a deux autochtones qui vont s?en manger plein la tronche s?il leur prend l?idée saugrenue de venir jusqu?ici.
Tu ne me manques toujours pas, je vis très bien sans toi.

Lui à Lilou.

Ca t?écorcherait les doigts de m?écrire que je me conduis mieux que bien, cette fois ?
C?est pas grave, je sais que tu m?aimes.
T?as été chercher les lettres ?

Lilou à Lui.

Oui. J?en ai trouvé dix. Et j?en ai ouvert une destinée à ton copain, tu m?en veux pas ? Petit coquinou.
Dans deux mois, t?es à nouveau là, du coup, je vais t?envoyer des mots d?amour, histoire qu?on croit que je t?aime toujours.

Lilou à lui.

Mon c?ur se meurt sans toi.

Lilou à lui.

Je pense toi, je vis toi, je meurs de toi.

Lilou à lui.

Reviens.

Lilou à Lui.

Plus jamais ça.

Lilou à Lui.

Bon, j?arrête, ça coûte cher et c?est trop horrible à écrire, ces bêtises.
Le 29, je serai à l?aéroport, sois pas en retard, trouduc.

Lui à Lilou.

Ben tu vois, c?est pas si dur de te combler, suffit de t?envoyer un colis tous les deux jours, une lettre tous les six mois et des cartes postales toutes les semaines. Tu diras encore que je t?abandonne.






[ Et entre temps, il est revenu.. Presque un an, c'est long ]
 
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Réactions : marigri
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AnonymousUser

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L?autre. Je sens s?abaisser mes paupières, tout devient rouge-gris-folie. Je presse plus fort, des points de lumière noire me vrillent les yeux. L?autre. Il ne reste plus qu?un rempart entre la paix et la furie. L?autre. Mes paupières s?emplissent, doucement, lentement, avec ténacité, d?une chaleur sourde. L?autre. Je reconnais trop bien cette chaleur, signature des larmes. Dans un dernier effort, je mords violemment, consciencieusement l?intérieur de ma joue, renvoie mes yeux vers l?arrière. Je garde les yeux fermés. L?autre. Les larmes ne passeront pas. Ma gorge n?explosera pas, qu?importe cette boule de douleur qui me vrille le larynx. L?autre. C?est arrivé. J?ai mal aux mains, la migraine m?entraîne dans un ailleurs de douleur. Cette douleur est mienne, je m?y enroule, m?y recroqueville. L?autre. Il me touche, ce sont ses mains sur ma peau, leur chaleur me glace, je voudrais hurler. Le mal est lancinant. Je me retiens, si j?émets un son, un seul, le rempart cèdera. Je me concentre sur cette douleur, sur cette horreur, tout plutôt que penser. L?autre. Je cherche à rassembler la force et le courage de me lever, l?énergie suffisante pour le laisser dans la pièce, celle pour quitter le contact moribond de ses doigts posés, presqu?enroulés dans ma nuque. L?autre. Je ne sais pas s?il y a beaucoup de sang, mais je le sens dans ma bouche, mes joues sont lacérées, je protège mon c?ur de l?horreur. Je me prends à penser que cette boule que je sens au fond de ma gorge est réelle, si réelle qu?elle va me détruire. L?autre. Une autre vague de chaleur derrière mes paupières suffira, c?est maintenant ou jamais. Je me dresse sur mes pieds, sent qu?il tente de me retenir. Je vacille, c?est la douleur, celle du corps, celle du c?ur, je ne sais plus. L?autre. J?ouvre les yeux, renvoie les larmes d?où elles viennent. Je n?ai que dix pas à faire pour m?oublier. L?autre. J?entends sa voix, il me dit parle-moi, il me dit regarde-moi, il crie, il supplie, il est à genoux, je cherche à fuir son regard qui me poursuit. L?autre. C?est arrivé. Il me dit écoute-moi, je peux t?expliquer. J?ai la nausée, c?est la première fois je crois, la toute première fois que je la savoure. J?ai la nausée et je n?ai pas peur d'elle, j?ai peur de lui, j?ai peur des mots qu?il veut m?imposer. L?autre. Il me dit écoute-moi, et sa voix se brise. Quelque chose en moi aussi, je souris, j?étais sûre que tout est déjà brisé, défoncé, massacré. On est jamais assez loin dans la douleur. L?autre. Il tourne mon visage vers le sien, avec violence, j?ai le tournis, arrivée à hauteur de ses yeux, je ferme les miens. Il me secoue, j?ai mal partout, la nausée s?en va. J?articule, péniblement, tu dois me lâcher, je dois m?en aller. Il me fait mal, je sens la marque de ses doigts s?imprimer dans ma joue, sa force me surprend, jamais il n?en a usé auparavant. Il me repousse, il crie pardon, je hurle non. Il ne peut pas dire pardon, il a parlé d?une autre, il n?a pas le droit de dire pardon. Ce sont mes premiers mots, je veux qu'ils soient les derniers. Je trébuche, tangue, attrape mes sandales par la bride et dévale les escaliers. Je l?entends derrière moi. Il crie écoute-moi, tu ne peux pas faire ça. Je ris entre mes larmes, j?ai si mal. L?autre, l?autre, l?autre. Je vais m?écrouler, mais si je m?écroule, j?aurai vraiment tout perdu. J?atteins la porte, l?ouvre, la referme, doucement. Je prends le temps de refermer le loquet, de tourner la clé. Je suivrai les règles jusqu'au bout. L?autre, l?autre, l?autre, je ne lutte plus. Le sol se rapproche, je crois que je tombe, j?espère que je meurs, j?espère un réveil lointain. Il a dit qu?il y en avait une autre, et moi, je meurs devant sa porte.
 
A

AnonymousUser

Guest
Je songe à la majesté de tes gestes cruels éperdus.
Crois-moi, égarée, l?oubli ne m?attire plus.

Que veux-tu, la vie est ainsi faite.
Je n?ai pas le pouvoir de déjouer les faits.

Vais-je donc souffrir encore longtemps de cet étau,
Te suffirait-il de m?accorder une faveur pour radier mes maux ?

Tuer, tu t?y es résolu.
Pardon, mais je n?en peux plus.


[ Bonjour, j'ai 4 ans mais envie de participer quand même :d ]
 
A

AnonymousUser

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Le jour où j?ai voulu me faire la belle, me tirer vite fait, ayant flairé le danger comme un chien repère la pisse d?un autre à 3km à la ronde, le temps était lourd, orageux. Le ciel semblait à tout instant rêver de me tomber sur la tête, de grosses gouttes de sueur sinuaient sur mon corps, si peu enclin habituellement à ses débordements inesthétiques.. C?était donc un jour moite, où le premier danger semblait surtout provenir de moi. Mon humeur est sensible au temps, rien de bien terrible. Juste une colère aussi sourde qu?un coup de tonnerre retenu. Je me sentais crispée, agacée d?un rien, mais tapie au fond de mon ventre me rongeait autre chose : une sorte d?angoisse crispante, qui me faisait crisser des dents, sans pouvoir m?arrêter. Je tentais de chasser ces idées idiotes de mon esprit, en vain. Comme un chien enragé et hagard, la colère et le danger dansaient au fond de moi. Pour un peu, j?en aurais eu l?écume aux lèvres.

Mais soyons clair, ce n?était certainement pas le jour pour mes caprices. Comprenez. Ma vieille tante organisait des visites dans sa bicoque d?avant-guerre, dite d?avant monde, tant elle semblait passée de temps. Je ne sais que trop bien pour quelle raison tous mes cousins rêvaient à cette visite : une fois clamsée, la vielle bicoque reviendraient à l?un d?entre nous. Cette maison est immense, vraiment. Elle ressemblerait presque à un château, mais pas à l?un de ces châteaux où vivent les princes et princesses, plutôt à un château hanté, malsain, qu?on aurait mieux fait d?oublier vite fait. Seulement.. L?argent est l?argent, ce château perdu en vaut ; et si j?étais ivre de colère contre la terre entière, ma très chère famille ne rêvait qu?à s?enivrer de richesse. Ma vieille tante allait mourir bientôt, une longue maladie, le blabla habituel. N?allez pas croire que je joue l?hypocrite : je n?ai rien contre le fric, et rien spécialement pour cette vieille garce. Morte ou vivante, elle me fera le même effet. C?est juste cette baraque? Elle me fait peur.

J?ai toujours été l?allumée de la famille, celle qu?on supporte parce qu?il faut, parce que les liens du sang, et parce qu?à mon décès aussi, on se battra pour les reste d?une fortune qui n?en est plus une. Le décor vous est donc planté. Nous avons une douce-dingue qui n?accepte de se plier à ce jeu cruel que pour ne vexer personne, une famille cupide, un vieux manoir vue sur les rochers, une vieille dame tenant aux convenances et un temps n?aidant pas à garantir la bonne ambiance familiale.

En voiture, j?avais bien conscience d?avancer lentement, et plus encore, de me battre contre moi-même pour ne pas faire marche arrière. Mon téléphone n?arrêtait pas de sonner, mais prudente, sur ces routes serpentées, je ne décrochais pas. J?allais quand même me les farcir, tous, je n?allais pas en prime risquer la mort pour les satisfaire avant l?heure. Le ciel gris passait à l?orange, des éclairs lointains vrillaient le ciel, et mon angoisse montait. Pour me calmer, je décidai d?arrêter la voiture sur une aire d?autoroute et de rappeler l?acharné du portable qui semblait ne pas se lasser de ce petit jeu. Douze appels en absence et autant de messages. J?ai donc composé le numéro, pour tomber sur l?une de mes amies, censée revenir de voyage seulement dans un mois. A la chaleur de sa voix, mon angoisse se dissipa instantanément et mon grain de folie m?intima de la rejoindre, qu?importe cette famille de fous.


En faisant demi tour sur l?autoroute, je pensais à l?échappée belle qui m?attendait, le sourire aux lèvres. Et à ces idiots, qui critiqueraient mon absence, n?osant avouer tout haut le bonheur d?être moins nombreux à se déchirer pour une maison glauque et perdue au fond du trou de cul du Monde. Ce n?est que le lendemain ,ouvrant le journal et constatant qu?un terrible incendie avait ravagé la vieille bicoque, la tante et l?ensemble des requins présents que je compris que mon escapade m?avait surtout permis de l?échapper belle.
 
A

AnonymousUser

Guest
On essaie, sans E. En trichant (100-1000) et en incluant un mot d'anglais, avec l'excuse que les brigands ne font que baragouiner un français moyen.

"Trapu. Soif. Parcours si long. Sans bout. Sais plus si ça vaut la consomption. Faim. But si lointain. Ils m'ont occis la main. Ils ont dit fais 100 pas, 1000 fois, back à toi un doigt. Ils ont dit fais 100 pas, 1000 fois, back à toi doigt suivant. Compris ?
Du sang, partout. Oubli. J'ai fait 100 pas, vu un brin à moi. Pourri, ils ont rit. Rompu. Sais plus si l'appât vaut la mouvance du croupion. J'ai fait 100 pas, 1000 fois. Flop total. Tant pis. Sans doigts, ni lois, mourir dans un soupir."
 

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