Hey salut les Madz ! Et toi
@Nastja !
Comme
@Lunafey le dit, nous n'avons pas de traces écrites (ou très peu) de musique antique. Parce que les documents ont été perdus, si il y a eu transcription ! La transmission orale était le moyen d'apprentissage et de passation le plus utilisé jusqu'à l'invention de l'impression (hormis la musique sacrée, retranscrite à la main pour/par les communautés religieuses (et là autre question : tout étant oral, comment retranscrire ce que l'on entend/ce que l'on chante, d'où une évolution de l'écriture musicale lente dans le temps)). L'impression va accélérer tout ça, ainsi que la diffusion de la musique.
Pour avoir une idée de ce que l'on faisait à époque, les musicologues se basent sur l'organologie, soit l'étude des instruments de musique. Ils analysent leurs représentations iconographiques, sculpturaux, descriptions manuscrites, etc...
En fait on a une idée des types d'instruments inventés et utilisé mais aucune idée de leur timbre (la façon dont un instrument sonne et qui le différencie d'un autre (flûte/violon par exemple mais aussi la différenciation entre tous les individus peuplant cette planète : le timbre de ta voix diffère de celle de ton voisin)), de leur capacité totale... Enfin une idée assez vague grâce aux reconstitutions.
Pour l’Égypte antique, on sait qu'ils avaient des flûtes, des harpes, des percussions et des sortes de cuivres. Après comment ils arrangeaient leur morceaux, leur goût, la mode de l'époque, à moins de voyager dans le temps on ne le saura sans doute jamais.
Pour la musique orale (le chant), la tradition ancrée dans les chants religieux sont une très bonne piste. Pour les chants coptes, c'est vraiment ce qu'il y a de plus proche.
Chez les Grecs nous avons une idée plus précises, car certains de leurs écrits nous sont parvenus. Je pense notamment à Platon, qui dans son œuvre "La République" nous parle musique, et surtout intervalles. Nous apprenons comment les grecs pensaient la musique (c'est très mathématiques), l'avaient décrypté et surtout ce qui était beau ou non. Les grecs ont mis en place les modes (ionien, dorien, phrygien, lydien, mixolydien étant les principaux) ainsi que des bases rythmiques (succession de temps court et/ long). Les modes des Grecs se retrouvent dans la musique grégorienne (cf. le lien plus bas)
Pour la musique occidentale au moyen âge, il y a effectivement une séparation entre la musique sacrée et la musique profane ("laïque"), bien qu'elles se croisent de temps à autres, s'inspirant parfois l'une de l'autre, il y a tout de même une séparation, par les mœurs, les règles et codes qui régissent l'écriture/la composition musicale (pour l'anecdote, plusieurs messes ont été composées sur une mélodie profane, cela donne de jolie croisement et les musicologies adorent ça ! C'est un jeu de piste musicale ^^ (ex : messe de l'Homme Armé) le chant était une part importante dans la religion, la messe était pratiquement entièrement chantée). Le passage de la tradition orale à la tradition écrite nous laisse vraiment de quoi écrire dans un style moyen âge. Seulement voilà, la musique et notre oreille ayant évolué avec le temps, si tu écoutes des chants/musiques du moyen âge, tu risques d'être un peu perdue (pour simplifier je te renvoie à l'(excellent) épisode de Kaamelott :
La quinte juste :
http://www.tagtele.com/videos/voir/53713/
cela te donneras une première idée du raisonnement de l'époque. C'est pas loin de la réalité, du moins pour la musique sacrée, ils n'ont pu empêcher longtemps ce genre de pensée pour la musique profane). Et oui, nous baignons dans une société où la musique est tonale* (et non modale comme au début du moyen âge (cf. les Grecs)), une musique d'ambiance (films, jeux vidéos,...) basée strictement sur les principes d'époque serait trop en décalage avec ce que l'on connaît, un choc culturel en fait. Ce serait difficile à écouter, a y prendre plaisir, les codes étant trop différents, nous ne trouverions plus nos repères. Donc pas assez vendeurs. Alors oui aujourd'hui pour faire "style" moyen âge/musique antique, on met des chœurs, qui chantent dans une langue ancienne (Era d'ailleurs ne chante pas en latin, c'est une langue inventé pour/par le groupe, pour sa sonorité musicale). Et poufpouf ! Magie ! On se croit dans une ambiance de l'époque abordée. En vrai quand on regarde de près la composition, on peut retrouve des éléments de composition du moyen âge, mais de manière diffuse, le tout restant largement tonale* pour ne pas choquer notre oreille.
Bon j'ai écrit un pavé ><" J'espère avoir été compréhensible ^^
Pour aller plus loin :
Allez faire un tour au rayon musicologie de vos bibliothèque universitaire, ou à celle du Conservatoire près de chez vous,
le magnifique, l'excellent spectacle d'Alexandre Astier :
Que ma joie demeure (ce gars à une facilité de vulgarisation c'est épatant)
la chaîne de Tyllou, qui décripte (et bien) les musiques de films :
https://www.youtube.com/user/tyllbiss
*musique tonale : qui tourne autours du principe de : tension > résolution (en gros) dans les accords.
Pour une notion sur tension > résolution :
(les trois vidéos sont vraiment chouettes) les chiffres romains sont la notation de chaque accords selon une échelle de I à VII, on les appelle les degré, chaque degré ayant une fonction. Les plus important sont : I et V, V (la tension) et I (la résolution) toute la musique tonale est construite autours des ces deux degrés (dans les vidéos vous pouvez vous concentrez sur cet enchainement). Les autres degrés agrémentent, en quelques sortes, les deux principaux.