Hello, ça m’intéresse beaucoup comme étude. J'ai voté "plus libérale que fermée".
J'ai travaillé pendant 3 mois dans une ville proche-banlieue de Tokyo.
Comme le dit
@Lacus_Clyne j'ai aussi pas mal remarqué la banalisation des sex-shop en plein coeur des gros magasins (t'avais un rayon fairy-rabbit &co). Après j'ai surtout vu ça a Akihabara et Shin-juku, en gros les quartiers très jeunes et électriques. Il ne faut pas généraliser non plus. Hors spécifiquement dans ces quartiers j'en ai pas vu du tout dans les 6-7 autres (grosses) villes que j'ai parcouru.
Par contre c'est vrai que dans toutes les supérettes de quartier on trouve des recueils de manga pornos (gros et grands comme des annuaires) et j'avoue que la représentation enfantine en porno m'a particulièrement dérangé, C'était assez présent sur les deux que j'ai parcouru (on ne juge pas, curiosité oblige).
C'est vrai que au quotidien j'ai connu un énorme choc culturel au sujet du couple. J'ai passé beaucoup de temps avec des jeunes de mon age et du même type d'étude (scientifiques avancées), ouverts sur le monde, ont voyagé... Et pourtant. ALLER EN VRAC. PAVE CESAR
- Que je soit en couple ne les a pas choqués plus que ça, par contre que nous habitions ensemble ... beaucoup plus.
- Que ce ne soit pas moi qui prépare quotidiennement le repas pour mon couple, a été jugé assez étrange par un de mes collègue (même age), avec une naiveté vraiment très très surprenante à mes yeux.
- Que ça fasse 5 ans et pas de mariage, à aussi surpris une autre collègue, puis un autre, puis une autre.
- Léger sous-entendu sur les femmes et les études longues. Genre "mais pourquoi faire ?".
- J'ai appris au bout de 2 mois que deux des gens étaient en couple, je les avait jamais vu parler plus que ça, ni partir ensemble, ni manger vraiment cote a cote, pas le moindre petit indice sur le couple. J'ai osé le faire remarquer, j'ai recu un regard très géné et la réponse suivante "c'est une autre culture".
- Je n'ai pas fait d'onsen (et je regrette), mais les amis ne voyaient pas du tout le problème d'être nu devant des gens du même sexe.
- D'une manière générale j'ai trouvé que les "couples potentiels" se draguent comme des collégiens français (ils en avaient 22). Sérieuuuusement les gars quoi.
- J'ai connu le regard inquiet d'un gars qui a réalisé qu'il allait entrer dans le monde du travail sans avoir de copine (genre ça y est il en trouve une c'est à vie)
- J'ai connu un autre gars qui à très sérieusement demandé à ce qu'on lui présente une autre personne, dans un but couple durable, direct. Pareil, stressé d'entrer dans le monde du travail sans copine.
- Je me rappelle d'une amie qui fuyait le couple comme la peste avant que ça famille ne saute sur l'idée d'un mariage.
- Un autre pensait se donner 2 ans avant de recourir à une agence de mariage.
- je me rappelle de la copine japonaise d'un coloc italien, très gênée d'exposer qu'elle etait en couple dans le salon devant les gens. (par contre dans la chambre... les murs étaient trop fins)
- Je me rappelle de japonaises qui jouaient les naives pour appater l'etranger, dans un but de passer du bon temps avant de rentrer dans le moule du mariage.
- D'ailleurs j'ai jamais vu de couple dans la rue, très legerès mains qui se joignent.
- Et en plus, c'était très rare que je sois invitée par mes "potes-collègues" contrairement à un autre francais mec. C'était uniquement en tant que étrangère, pour aider l'intégration, pas en tant qu'amie-fille.
- Il n'y a pas du tout de groupes de potes mixtes dans la rue ou au resto, qui ne soient pas dans un but de drague, genre rdv arrangé. C'est très drole de voir au resto une rangée de 4 nana en face de 4 mecs, tout le monde passablement gêné. Si des groupes sont mixtes la paritée est très importante. Sauf si ça concerne des étrangers, la on s'en fiche.
- Je ne rappelle de m'être paumée dans un quartier "chaud" la nuit avec un autre francais. Il a été clairement indiqué que les boites, les bars à hotesses, les escorts... C'était bien plus que un simple bar et de simples "massages". De gentils monsieurs tatoués se sont foutu de notre gueule, si vous voyez de qui je parle.
Je sais que en tant que femme ce travail de 3 mois était ma seule et unique chance de travailler au Japon dans mon domaine.
Ce que j'ai retenu de mon séjours c'est que le Japon concentre tous les extrèmes : moderne contre ancien, très conservateur comme très libéré, très prude contre très exhibitionniste. Il y en a toujours un qui prévaut sur l'autre, et c'est comme si il fallait une soupape de décompression à un moment donné pour maintenir l'équilibre.
J'ai vu des femmes qui fuyaient le couple, synonyme de mariage-enfant-moule societal. J'ai vu au contraire des gars très stressés car estimant que une fois dans le monde du travails ils n'auraient pas le temps et les moyens de rencontrer des femmes. J'ai adoré cette expérience, mais c'est vrai que quelque part je suis heureuse d'être francaise.
On m'a dit cash que un "étranger" n'est pas à même de comprendre cette société. D'ailleurs, on m'a aussi dit cash que un "japonais qui passe plus de trois ans à l'étrangers n'est plus japonais quand il revient". Ca m'a marqué, je n'invente pas.
Ce n'est que mon expérience, 3 mois de travail dans les sciences et la recherche, banlieu de Tokyo., non représentative de l'ensemble du Japon.
Et je pense que j'en oublie pas mal...