Coucou !
Ouvrons ici un espace de réflexion que je me permet d'introduire (cmb) (pardon) (je ne regrette rien c'était si bon).
Pourquoi ce topic s'intitule « Les relations DITES "nord/sud" » ? La distinction Nord/Sud nous amène à nous poser la question des théories des relations internationales. Pour faire simple : comment les états relationnent entre eux ? C'est un champs des sciences sociales qui s'intéresse originellement à la guerre (quand, comment, pourquoi, comment on l'arrête ?) mais qui a vu son champs de compétence considérablement s'élargir durant la guerre froide. Rapport au fait que... bah justement y'avait pas de guerre.
Pendant et surtout avant cette période l'analyse des relations internationales se concentre, on s'en doute, sur les relations est/ouest.
Durant cette même période ce qui va devenir "le sud" est pensé comme Edouard Said l'explique très bien, sous le prisme de l'Orientalisme. En gros, soit on est fasciné, soit on les déteste, dans tout les cas, c'est "pas nous".
Avec la décolonisation commence à se faire entendre ce qui va devenir le « tiers monde » et qui tape du point sur la table avec notamment la célèbre conférence de Bandung. Pourquoi tiers ? Déjà parce que ça fait penser au "Tiers états" français (par opposition aux nobles et au prêtre), mais surtout parce que ni du bloc de l'est, ni du bloc de l'ouest : une voie tierce.
On commence à se demander qui sont ces gus qui empêche de guerre froider en rond. La Chine de Mao prend ses aises et défie les Russes, l'Indochine donne des sueurs froides au bloc de l'Ouest. Se constituer en "tiers monde" permet certes l'accès à une parole groupée et donc plus imposante dans les organisations internationales, ça ne permet pourtant pas totalement d'échapper aux deux blocs qui se taillent des pièces dans le lard, quitte à faire dégénérer la situation comme en Afghanistan.
Années 60-70 les indépendances fussent, ces nouveaux pays tout juste décolonisés auraient encore besoin (je suis prudente, vive le conditionnel), de l'aide des anciens colons. On parle de politique de développement, de pays "en voie de développement". D'un côté ça permet de justifier les aides apportées à ces pays, de l'autre de continuer à poser ses pions notamment économique. L'aide au développement c'est bien souvent imposer ses entreprises de BTP et d'énergie pour la réalisation du-dit développement. C'est aussi poser le développement à l'Occidentale comme une finalité, un but à atteindre, avec une ligne de mire politique : la démocratie comme chez nous.
Tiers monde => pays en développement => on va passer à une lecture nord/sud lorsque la thématique économique va définitivement s'imposer dans les débats.
Sauf que dans les années 80/90 la lecture se complexifie singulièrement avec la fin de la guerre froide. Certains pays comme le Japon deviennent de véritables menaces économiques, suivis de près par les dragons asiatiques, l'Inde et la Chine s'en tire pas mal, l'Afrique plonge. On parle de "gestions de la dette" des pays les plus endettés : le FMI, la Banque Mondiale, imposent leurs grilles économiques et budgétaire aux pays qui ont besoin de leur aide, ce dont l'Argentine se mordra les doigts lors de sa crise du début des années 2000.
On parle désormais de niveaux de développement et les néologismes sont légions : pays les "moins" avancées, pays "avancés", "Nouveaux pays industrialisés"...
Les tensions se font de plus en plus nombreuses : politiques au Moyen Orient où la palestine est vu comme un pays du sud, Israël comme un pays du nord, économique lorsqu'on craint les délocalisations massives en asie, sociale avec la gestion d'un passé colonial ... bah tout simplement pas faite. Le tout dans un contexte de mondialisation qui petit à petit laisse entrevoir des nouvelles problématiques : celle écologiques et migratoires.
La distinction nord/sud est vouée à disparaître, elle ne rend plus compte de la diversité des pays du sud.
Elle laisse également une zone d'ombre considérable dans les analyses des relations internationales : les relations sud-sud. Certains pays comme la Chine ou l'Inde, qui sont aussi développé et industrialisé, bureaucratisé, que les anciens tauliers du nord, profite d'opportunité économique considérable en Afrique ou en Amérique du Sud où ils sont vu comme les remplaçants idéaux aux anciennes puissances colonisatrices. Celle-ci serrent les dents, en terme de part de marché l'enjeux est énorme notamment en Afrique, dont les besoins en infrastructures vont croisant.
Les anciens pays du sud deviennent, pour certains, des concurrents.
Parallèlement au monde militaire et économique le monde social bouge aussi et notamment les ONG.
Les ONG comme la croix rouge qui professait la neutralité en temps de guerre se voient concurrencé après la guerre du Biafra dans les années 60-70 par de nouvelles ONG symbolisées par les "french doctor" : MSF et plus tard médecin du monde se fichent des frontières et recourent aux grands événements médiatiques pour sensibiliser la population. Ils se revendiquent de l'efficacité, de la neutralité politique, la figure du médecin missionnaire est mise en avant.
Mais ces actions d'éclat sont critiquées pour leur côté spectaculaire, lorsque Kouchner part en bateau sauver des Boat People sont collègues fondateur de MSF parle d' "un bateau pour st germain des près", Kouchner fonde médecin du monde en réaction.
Dans leur ombre des ong, souvent plus modeste, dans les années 90 se professionnalise dans les actions de "développement", laissant l'urgence à MSF, Croix rouge etc... Ces ONG se font des spécialistes du "transferts de compétence" et compte "apprendre à pêcher" plutôt que de donner un poisson un jour à qui dans le besoin.
Le soucis ? Ni les ONG développementaliste ni celle spécialisée dans l'urgence ne prennent en compte les feedback dit des pays du sud. Ceux qui les financent sont des bailleurs de fond occidentaux, et les évaluations une fois la mission accomplie sont faite par les ONG elles mêmes. En réalité on peut parfaitement faire carrière dans une ONG, y compris sur le terrain, sans jamais voir de population locale à proprement parlé.
Les ONG sont donc critiqué parfois pour leur aspect néo-colonialiste. Elles permettent également d'entretenir des réseaux d'influence expatrié, voir de... cacher certains espions gouvernementaux (ça fait romantique mais c'est le cas).
Depuis les années 90 et le fiasco de la guerre de Yougoslavie un autre acteur plus exotique à envahit le champs humanitaire : l'armée. Ca n'a pas été sans conséquence sur son recrutement : à force de vendre l'aspect humanitaire des interventions, une grosse vague de recrue se retrouve très ... mal à l'aise, une fois sur le terrain.
Les rapports Nord/sud ne sont donc plus des rapports nord/sud, les pays "en voie de développement" ont explosé en une multitude de zone d'influence allant jusqu'à concurrencer les puissances dites "occidentales" et même lorsqu'on veut aider, on se retrouve avec le même prisme biaisé.
D'où la question : comment parler des pays dit "du sud" aujourd'hui ?
Ouvrons ici un espace de réflexion que je me permet d'introduire (cmb) (pardon) (je ne regrette rien c'était si bon).
Pourquoi ce topic s'intitule « Les relations DITES "nord/sud" » ? La distinction Nord/Sud nous amène à nous poser la question des théories des relations internationales. Pour faire simple : comment les états relationnent entre eux ? C'est un champs des sciences sociales qui s'intéresse originellement à la guerre (quand, comment, pourquoi, comment on l'arrête ?) mais qui a vu son champs de compétence considérablement s'élargir durant la guerre froide. Rapport au fait que... bah justement y'avait pas de guerre.
Pendant et surtout avant cette période l'analyse des relations internationales se concentre, on s'en doute, sur les relations est/ouest.
Durant cette même période ce qui va devenir "le sud" est pensé comme Edouard Said l'explique très bien, sous le prisme de l'Orientalisme. En gros, soit on est fasciné, soit on les déteste, dans tout les cas, c'est "pas nous".
Avec la décolonisation commence à se faire entendre ce qui va devenir le « tiers monde » et qui tape du point sur la table avec notamment la célèbre conférence de Bandung. Pourquoi tiers ? Déjà parce que ça fait penser au "Tiers états" français (par opposition aux nobles et au prêtre), mais surtout parce que ni du bloc de l'est, ni du bloc de l'ouest : une voie tierce.
On commence à se demander qui sont ces gus qui empêche de guerre froider en rond. La Chine de Mao prend ses aises et défie les Russes, l'Indochine donne des sueurs froides au bloc de l'Ouest. Se constituer en "tiers monde" permet certes l'accès à une parole groupée et donc plus imposante dans les organisations internationales, ça ne permet pourtant pas totalement d'échapper aux deux blocs qui se taillent des pièces dans le lard, quitte à faire dégénérer la situation comme en Afghanistan.
Années 60-70 les indépendances fussent, ces nouveaux pays tout juste décolonisés auraient encore besoin (je suis prudente, vive le conditionnel), de l'aide des anciens colons. On parle de politique de développement, de pays "en voie de développement". D'un côté ça permet de justifier les aides apportées à ces pays, de l'autre de continuer à poser ses pions notamment économique. L'aide au développement c'est bien souvent imposer ses entreprises de BTP et d'énergie pour la réalisation du-dit développement. C'est aussi poser le développement à l'Occidentale comme une finalité, un but à atteindre, avec une ligne de mire politique : la démocratie comme chez nous.
Tiers monde => pays en développement => on va passer à une lecture nord/sud lorsque la thématique économique va définitivement s'imposer dans les débats.
Sauf que dans les années 80/90 la lecture se complexifie singulièrement avec la fin de la guerre froide. Certains pays comme le Japon deviennent de véritables menaces économiques, suivis de près par les dragons asiatiques, l'Inde et la Chine s'en tire pas mal, l'Afrique plonge. On parle de "gestions de la dette" des pays les plus endettés : le FMI, la Banque Mondiale, imposent leurs grilles économiques et budgétaire aux pays qui ont besoin de leur aide, ce dont l'Argentine se mordra les doigts lors de sa crise du début des années 2000.
On parle désormais de niveaux de développement et les néologismes sont légions : pays les "moins" avancées, pays "avancés", "Nouveaux pays industrialisés"...
Les tensions se font de plus en plus nombreuses : politiques au Moyen Orient où la palestine est vu comme un pays du sud, Israël comme un pays du nord, économique lorsqu'on craint les délocalisations massives en asie, sociale avec la gestion d'un passé colonial ... bah tout simplement pas faite. Le tout dans un contexte de mondialisation qui petit à petit laisse entrevoir des nouvelles problématiques : celle écologiques et migratoires.
La distinction nord/sud est vouée à disparaître, elle ne rend plus compte de la diversité des pays du sud.
Elle laisse également une zone d'ombre considérable dans les analyses des relations internationales : les relations sud-sud. Certains pays comme la Chine ou l'Inde, qui sont aussi développé et industrialisé, bureaucratisé, que les anciens tauliers du nord, profite d'opportunité économique considérable en Afrique ou en Amérique du Sud où ils sont vu comme les remplaçants idéaux aux anciennes puissances colonisatrices. Celle-ci serrent les dents, en terme de part de marché l'enjeux est énorme notamment en Afrique, dont les besoins en infrastructures vont croisant.
Les anciens pays du sud deviennent, pour certains, des concurrents.
Parallèlement au monde militaire et économique le monde social bouge aussi et notamment les ONG.
Les ONG comme la croix rouge qui professait la neutralité en temps de guerre se voient concurrencé après la guerre du Biafra dans les années 60-70 par de nouvelles ONG symbolisées par les "french doctor" : MSF et plus tard médecin du monde se fichent des frontières et recourent aux grands événements médiatiques pour sensibiliser la population. Ils se revendiquent de l'efficacité, de la neutralité politique, la figure du médecin missionnaire est mise en avant.
Mais ces actions d'éclat sont critiquées pour leur côté spectaculaire, lorsque Kouchner part en bateau sauver des Boat People sont collègues fondateur de MSF parle d' "un bateau pour st germain des près", Kouchner fonde médecin du monde en réaction.
Dans leur ombre des ong, souvent plus modeste, dans les années 90 se professionnalise dans les actions de "développement", laissant l'urgence à MSF, Croix rouge etc... Ces ONG se font des spécialistes du "transferts de compétence" et compte "apprendre à pêcher" plutôt que de donner un poisson un jour à qui dans le besoin.
Le soucis ? Ni les ONG développementaliste ni celle spécialisée dans l'urgence ne prennent en compte les feedback dit des pays du sud. Ceux qui les financent sont des bailleurs de fond occidentaux, et les évaluations une fois la mission accomplie sont faite par les ONG elles mêmes. En réalité on peut parfaitement faire carrière dans une ONG, y compris sur le terrain, sans jamais voir de population locale à proprement parlé.
Les ONG sont donc critiqué parfois pour leur aspect néo-colonialiste. Elles permettent également d'entretenir des réseaux d'influence expatrié, voir de... cacher certains espions gouvernementaux (ça fait romantique mais c'est le cas).
Depuis les années 90 et le fiasco de la guerre de Yougoslavie un autre acteur plus exotique à envahit le champs humanitaire : l'armée. Ca n'a pas été sans conséquence sur son recrutement : à force de vendre l'aspect humanitaire des interventions, une grosse vague de recrue se retrouve très ... mal à l'aise, une fois sur le terrain.
Les rapports Nord/sud ne sont donc plus des rapports nord/sud, les pays "en voie de développement" ont explosé en une multitude de zone d'influence allant jusqu'à concurrencer les puissances dites "occidentales" et même lorsqu'on veut aider, on se retrouve avec le même prisme biaisé.
D'où la question : comment parler des pays dit "du sud" aujourd'hui ?
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