Je ne sais pas si je suis entièrement d'accord avec la manière dont sont ici interprétées les conclusions du papier.
Pour moi, l'article s'intéresse davantage à la mesure dans laquelle le "revenu universel" étudié ici est un levier de réduction des schémas de reproduction sociale. En termes de stock socioéconomiques pas de manière photographique. Du coup la lecture "les plus pauvres dépensent plus pour leurs enfants que les plus riches" est légèrement erronée dans ma compréhension et biaisé puisque le revenu universel étant versé à chaque famille indifféremment des revenus, de la classe sociale, évidemment que quand on a bagage financier qui permet déjà d'octroyer à ses gamins des vêtements chauds pour l'hiver (ils en parlent dans l'étude), ton revenu universel ne va pas forcément te servir à acheter un 15ème pull en laine et pour autant tu ne dégrades pas le niveau de vie de ton gamin et tu n'y contribues pas moins (du coup, je crois comprendre que les + riches achètent aussi des fringues mais pas des fringues forcément associées aux conditions climatiques du pays). Au même titre, le deuxième poste de dépense c'est l'électronique. Si tu as déjà acheté un ordinateur à ton gamin pour faire ses devoirs, le fait que tu ne le fasses pas une fois que tu reçois ton revenu universel n'est pas signe que tu dépenses moins pour ton enfant. Mais signe que ce revenu de base ne te sert pas à ça.
Elle étudie, comme elle le dit au début, l'impact marginal du revenu dans le rattrapage économique des familles les plus pauvres.
Je trouve même qu'étudier la manière de dépenser des + riches est un sujet secondaire dans son papier, versus la manière dont les familles les + pauvres considèrent le gap socio-économique et comment ils dépensent pour le combler.
Bon mais après, je suis persuadée que toute cette rhétorique dégueulasse, moralisante et classiste qu'on entend sur les dépenses des pauvres est une infâmie politique, le fait qu'il faille des études pour le démontrer à des gens qui s'en sont persuadés sans jamais s'y intéresser vraiment, me laisse sceptique quant à leur capacité à changer d'avis.