Elles étaient toutes les deux côté à côté dans cette voiture depuis au moins 4 heures. 4 heures de route, et pas un mot. La fille regardait par la fenêtre, à s'en faire mal aux yeux.
Et puis d'un coup, la mère l'a entourée du regard, comme on dépose une couverture sur les épaules de quelqu'un qui a froid.
"Tout passe, tu sais", a-t-elle lancé en cherchant la main de sa fille.
Oui, tout passe. Le départ de papa, le temps gris, la pluie, l'ennui, le bruit des avions. Oui tout passe, même le départ de papa.
Elle continuait de regarder par la fenêtre, comme si celle-ci allait l'attraper, la sauver, la projeter ailleurs. Elle avait peur de penser trop fort, elle avait peur du faux pas, celui qui viendrait briser sa tranquilité. Quatre heures de route, il en restait encore deux pour rentrer à la maison, deux longues heures, ça serait encore pire si elle se mettait à pleurer. Mais la chance est en grève et elle fut tirée de ses réflexions par des sanglots étouffés. La jeune fille se retient de soupirer, elle n'était pas énervée, non, juste très lasse Elle se tourna vers sa mère, cette femme blessée, trahie, laissée sur le bord du chemin. Elle aussi partira bientôt, c'était à elle de s'y faire maintenant.
- C'est pas grave Maman, c'est pas grave que tu partes, je comprend. Tu prend un autre chemin ? Tu essayes de te construire une vie sans lui ? Je comprend maman, ne t'inquiète pas, je suis une grande fille, je vais vivre ma vie moi aussi, je vais y arriver, je serai forte. On va tous vivre heureux, chacun de notre côté peut-être, loin les uns des autres mais heureux. Et on viendra se rendre visite à tour de rôle. Ne t'inquiètes pas, on va construire quelque chose de nouveau, quelque chose de neuf et de sain. C'est dur de se dire qu'on peut pas s'aimer et être unis sous le même toit alors que toutes les autres familles semblent avoir cette chance. Mais c'est pas de notre faute, rien ne cloche, on est juste trop différent. Mais un jour on y arrivera maman, ne pleures plus....
Mais rien ne brisa la barrière de ses lèvres, tout resta dans sa tête. Elle-même avait du mal à croire aux rêves de ses paroles.
Une fois arrivé à la maison, elle prit les choses en main, comme lors de la mort de pépé. Elle alla coucher délicatement sa mère et lui apporta un thé dans lequel elle avait glissé un somnifère, pour que sa nuit soit plus douce. Elle la veilla jusqu'à ce que ses yeux se ferment et que sa respiration ralentisse. La nuit lui tomba alors sur les épaules et au milieu de la pièce, elle se laissa aller. Elle pleura, seule, avec les mots de sa mère gravés dans sa tête. « Tout passe ma grande, tout passe. » Oui maman, d'accord.
Et puis d'un coup, la mère l'a entourée du regard, comme on dépose une couverture sur les épaules de quelqu'un qui a froid.
"Tout passe, tu sais", a-t-elle lancé en cherchant la main de sa fille.
Oui, tout passe. Le départ de papa, le temps gris, la pluie, l'ennui, le bruit des avions. Oui tout passe, même le départ de papa.
Elle continuait de regarder par la fenêtre, comme si celle-ci allait l'attraper, la sauver, la projeter ailleurs. Elle avait peur de penser trop fort, elle avait peur du faux pas, celui qui viendrait briser sa tranquilité. Quatre heures de route, il en restait encore deux pour rentrer à la maison, deux longues heures, ça serait encore pire si elle se mettait à pleurer. Mais la chance est en grève et elle fut tirée de ses réflexions par des sanglots étouffés. La jeune fille se retient de soupirer, elle n'était pas énervée, non, juste très lasse Elle se tourna vers sa mère, cette femme blessée, trahie, laissée sur le bord du chemin. Elle aussi partira bientôt, c'était à elle de s'y faire maintenant.
- C'est pas grave Maman, c'est pas grave que tu partes, je comprend. Tu prend un autre chemin ? Tu essayes de te construire une vie sans lui ? Je comprend maman, ne t'inquiète pas, je suis une grande fille, je vais vivre ma vie moi aussi, je vais y arriver, je serai forte. On va tous vivre heureux, chacun de notre côté peut-être, loin les uns des autres mais heureux. Et on viendra se rendre visite à tour de rôle. Ne t'inquiètes pas, on va construire quelque chose de nouveau, quelque chose de neuf et de sain. C'est dur de se dire qu'on peut pas s'aimer et être unis sous le même toit alors que toutes les autres familles semblent avoir cette chance. Mais c'est pas de notre faute, rien ne cloche, on est juste trop différent. Mais un jour on y arrivera maman, ne pleures plus....
Mais rien ne brisa la barrière de ses lèvres, tout resta dans sa tête. Elle-même avait du mal à croire aux rêves de ses paroles.
Une fois arrivé à la maison, elle prit les choses en main, comme lors de la mort de pépé. Elle alla coucher délicatement sa mère et lui apporta un thé dans lequel elle avait glissé un somnifère, pour que sa nuit soit plus douce. Elle la veilla jusqu'à ce que ses yeux se ferment et que sa respiration ralentisse. La nuit lui tomba alors sur les épaules et au milieu de la pièce, elle se laissa aller. Elle pleura, seule, avec les mots de sa mère gravés dans sa tête. « Tout passe ma grande, tout passe. » Oui maman, d'accord.