Hahaha,ça ne me rappelle que trop de souvenirs !
J'ai été boursière durant toutes mes études et je suis d'accord avec toi
@Neverland90 , je trouve qu'il y a une grosse stigmatisation des élèves boursiers (bouh, les vilains profiteurs du système qui n'en branlent pas une et qui s'en mettent plein les fouilles contrairement aux classes moyennes qui n'ont rien, la bonne blague). Et certains ne comprennent pas que si on est boursiers,c'est qu'on en a besoin, mais que ce n'est pas pour autant que c'est la belle vie, parce que même échelon 5-6 c'est 450 euros par mois et c'est pas comme ça que tu peux vivre tout ton mois et tout payer (surtout quand le CROUS est facétieux dans le paiement de tes bourses).
Sauf que j'ai bossé quasiment durant toutes mes études (mais toujours en parallèle de l'année mais pas pendant l'été, j'avais besoin d'une vraie "pause" à ne rien faire, ce qui était mal vu aussi, le serpent qui se mord la queue parce qu'on n'en fait jamais assez quoi
), j'avais besoin de cet argent pour vivre et j'avoue que je comptais plus mes heures de boulot que mes heures de sommeil :
- Durant mes trois ans de prépa, j'étais baby-sitter à côté, 6h par semaine donc ça me prenait quand même pas mal de temps sur un emploi du temps qui n'en comportait pas vraiment.
- En L3 et M1, j'ai continué un peu le baby-sitting (de manière moins régulière) et j'étais EAP (emploi avenir professeur), c'était à l'autre bout de Paris, je mettais plus d'une heure à y aller et la direction a vraiment été peu chouette sur les horaires à aménager avec la fac, ce qui fait que parfois je m'arrangeais en douce avec ma tutrice (même si après, on voulait me faire récupérer toutes mes absences), même pendant la rédaction de mon mémoire
- En M2, j'étais surveillante dans un collège juste à côté de la fac (niveau transport, je m'y retrouvais bien plus) et j'ai eu la joie (non) de tomber sur une CPE complètement folle qui faisait du harcèlement moral sur une partie de l'équipe, grosse ambiance, qui nous épuisait à la tâche ; c'était assez dur de bosser mon mémoire à côté, et je ne sais toujours pas comment j'ai réussi à le finir (elle a même failli m'empêcher d'aller à ma soutenance parce que c'était sur un jour où je travaillais et que ça me faisait arriver une heure plus tard, alors que je m'étais arrangée avec un collègue, bref
)
- Il n'y a eu que pendant mon année de concours où je préparais l'agrégation et le CAPES que je me suis décidée à vivre sur mes bourses, mes économies et les revenus de mon copain, mais du coup j'ai super culpabilisé. Et j'avais la pression de "c'est ma dernière année de bourses, il me faut absolument un concours à la fin de l'année, sinon je suis à la rue".
Donc, quand j'entendais les petites phrases du genre "ah, la fac, c'est la glandouille, tu dois passer ton temps à sortir", "les études, c'est le meilleur moment de la vie, tu n'as pas de souci à te faire et tout est plus simple", j'avais juste envie de tout casser. Surtout quand tu as des profs qui ne comprennent pas du tout cette réalité : je me souviens d'ailleurs d'un cours de L3 où un élève avait essayé de partir discrètement 10 minutes avant la fin du cours à cause de son boulot et où le prof l'avait allumé devant tout le monde en disant qu'il fallait choisir et que plutôt que de gêner les élèves sérieux il ferait mieux de ne pas venir
Du coup, ce serait bien que les pouvoirs publics prennent la mesure des résultats de l'étude pour proposer de vraies solutions et se rendent compte de la réalité de la vie étudiante plutôt que de sortir des généralités débiles et des jugements à l'emporte-pièce.