Helloooooooooo !
Je trouve ce sujet très intéressant, et j'aimerais y ajouter ma pate. Par contre, je vais apporter un point de vue un peu "inverse", qui j'espère, ne vous fera pas faire des bonds.
(j'ai pas lu l'intégralité des pages, j'espère ne pas faire de doublon).
Alors oui, le classisme existe, et je ne remets pas ça en question, je le vois même au quotidien dans mon boulot, ne nous leurrons pas.
Par contre, une petite variante à ce qui a déjà été dit: le classisme existe aussi dans l'autre sens. On peut être dénigré, et catégorisé assez méchamment en faisant partie d'une population dite "privilégiée" (je mets ça entre guillemets car ça veut tout dire et rien dire. )
Je m'explique, en prenant assez narcissiquement, mon propre cas.
Mon père, avec qui j'ai vécu jusqu'à 2012, gagne bien sa vie. Même plutôt très bien, je pense (même si honnêtement, j'ai pas notion du moment où on passe de bien à très bien.)
Quand j'étais au collège, et jusqu'à mon bac, pour des raisons diverses et variées, je suis allée en établissement privé. (la raison première étant la commodité des transports pour s'y rendre).
Et dès lors, j'ai commencé à "souffrir" de remarques diverses et variées.
Bon, je ne m'étendrais que peu sur les remarques de la gueguerre entre privé et public. "t'es dans le privé, t'es une fille de bourge" et autre commentaires délicats.
Les quatre dernières années où j'ai vécu avec mon père, nous avons emménagé dans une nouvelle maison, en centre-ville du lieu où je vivais, dans un quartier sympa. ça n'a fait qu'ajouter de l'eau au moulin des casses-bonbons.
Dès lors, se basant sur ces quelques données (maison en centre ville, établissement privé, et profession de mon père, évidement sans connaître ses revenus), j'étais devenue, la fille à papa.
Certains mecs ont même essayé d'en profiter "ouais si ça marche entre nous, p'tet qu'on pourra emménager ensemble, si ton père te paye un appart'."
Si je refusais de sortir avec des amis, en disant que je n'avais pas forcément les sous pour ladite sortie ou que je trouver la sortie en question trop chère "genre t'as plus de sous" "allez arrête, demande à ton père"
Quand j'ai eu des soucis divers et variés, tel que par exemple des soucis de voiture en panne et de pièce à changer, ou depuis que je vis seule, quelques déconvenues en appartement, ou même qu'on me proposait des voyages/vacances que je refusais , j'avais toujours droit à des remarques " t'as qu'à demander à ton père" "ton père te filera des sous" "allez c'est bon, t'as pas de problème de fric toi, tu sais pas ce que c'est" "on n'est pas du même monde" ou que sais-je encore. ça m'arrive encore régulièrement.
Sauf que c'est idiot, cliché, et pas forcément fondé. J'ai peut être grandi avec un papa qui avait un salaire/statut correct, pour autant, j'ai jamais croulé sous le fric, au sens où déjà, mon père me donnait pas des sommes d'argent de poche ou quoi, indécentes, loin, très loin de là, et j'ai jamais grandi en pensant que l'argent était tout trouvé et que j'avais pas à faire attention/ me débrouiller par moi-même etc. Et quand j'ai un souci , un imprévu, par exemple les fameuses pannes de voitures, ben non, je demande pas à mon père, je prends sur mon compte épargne que j'ai rempli moi même avec des salaires de job d'été ou de stages, etc. Certes, j'ai la chance de pouvoir faire des études sans avoir à me trouver de job à côté, pour autant, une fois que j'ai payé toute mes factures et toute ma bouffe, il me reste peut être 60€ pour "sortir" (ce qui est déjà cool, mais les gens s'imaginent vite de grands trucs.)
bref j'ai du mal à approfondir le truc, à trouver des exemples parlants. Et étant à l'opposé de ce qui est décrit au départ, je me doute que ce que je décris va peut-être moins vous paraître chiant et pénible à vivre que quand on est dans une situation où le jugement existe, mais où la vie peut être difficile en plus de cela (précarité, etc. ).
mais il n'empêche que je ne trouve pas ça normal, que dès lors qu'on sait ce que le parent de quelqu'un fait dans la vie, on range la personne dans une petite case. Que ce soit pour le traiter de pauvre, de profiteur, ou que sais-je, mais aussi de fils/fille de bourges, d'enfant à papa, etc.
Souvent, dans le milieu dans lequel je bosse, que ce soit en stage ou à l'université, j'évite d'aborder le sujet, car les gens ont des idées préconcues, et très souvent, on m'étiquette, et finissent par arriver les remarques. et ça, c'est chiant, voire parfois pas marrant à vivre.
Voilà, je sais pas comment ça va être reçu, mais j'avais envie d'en parler aussi.
(précision, mon père n'est pas ministre hein

)