Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte de Tristane Banon contre DSK pour tentative de viol, mais il précise que des faits qualifiés "d'agression sexuelle" sont bel et bien "reconnus".
Trop tard ! Car ce délit (l'agression sexuelle), jugé dans un tribunal correctionnel, est prescrit trois ans après les faits (commis en 2003). DSK ne peut donc plus être poursuivi pour ce chef d'accusation.
La parquet précise que faute d'éléments de preuve suffisants, les poursuites ne peuvent être engagées du chef de tentative de viol, un crime qui n'est prescrit lui qu'au bout de dix ans !
Me David Koubbi, l'avocat de Tristane Banon ne baisse pas les bras : "cette décision du parquet, bien qu'insatisfaisante, constitue une première victoire pour Mlle Banon puiqu'au terme de cinq mois d'une bataille acharnée, il est établi sans réserve, que son dossier n'est pas vide et que les faits qu'elle a dénoncés ne sont pas 'imaginaires' contrairement aux affirmations de Monsieur Dominique Strauss-Kahn qui n'ont semble-t-il convaincu personne".
Le combat continue. Tristane Banon avait prévenu d'avance qu'en cas de classement sans suite, elle se constituerait partie civile, ce qui déclenche automatiquement la saisine d'un juge d'instruction.
Deux options s'offriront alors à ce juge d'instruction : conclure à un non-lieu ou à un renvoi vers une cour d'assises pour tentative de viol.
Pour l'association féministe Paroles de femmes, qui soutient la jeune écrivain : "Ce classement (...) est une demie victoire pour Tristane Banon qui a enfin été reconnue comme victime. D'un côté, son agression sexuelle a été reconnue par le parquet, de l'autre, la durée de prescription limitée à 3 ans est dépassée."
L'avocate de Dominique Strauss-Kahn affirme que son client est "totalement blanchi".
"Quand quelqu'un fait l'objet d'une plainte et que cette plainte est classée sans suite, ça veut dire qu'il n'y a pas lieu à poursuivre la personne. Cela s'appelle être blanchi", a expliqué Me Frédérique Beaulieu sur BFMTV.