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AnonymousUser
Guest
C'est comme ça que je le comprends aussi: ne pas en demeurer au statut de victime, mais le dépasser. Je trouve que, même si elle l'exprime mal, il y a cette idée qu'un viol, c'est une tragédie mais qu'on s'en remet, comme on se remet de tout. C'est un évènement traumatisant, mais comme tout évènement traumatisant, on peut s'en sortir et ne pas s'en tenir à ça. Peut-être qu'on devrait aider davantage les femmes violées à dépasser leur statut de victime et à reprendre rapidement une vie normale, y compris une vie sexuelle saine et épanouie.EllaFitz;2332263 a dit :Cependant, ça m'a fait penser à Virginie Despentes, et à sa phrase de King Kong Théorie "J'ai fait du stop. J'ai été violée. J'ai refait du stop".
Despentes revendique pour moi la possibilité pour une femme violée de surmonter ce qu'elle a vécu, de continuer à être forte et de pas devoir rester consignée au statut de "victime pour la vie".
Voilà, j'ai du mal à m'exprimer, mais bizarrement ces deux points de vue se recoupent pour moi, même si celui de Catherine M est très mal exprimé et comporte pas mal de phrases assassines.
Cependant, je suis en profond désaccord avec ce qu'elle dit sur le fait de porter plainte. C'est à mon avis essentiel de porter plainte. C'est vrai que ça confine au rôle de victime, mais si on ne s'en tient pas à ça, ça me parait quand même important, comme pour clore l'histoire: "j'ai été violée, j'ai été victime de viol, j'ai porté plainte parce que j'en ai le droit et qu'il faut punir ceux qui font usage du corps des autres sans leur consentement, mais je n'en reste pas là et je vais reprendre une vie normale et aller bien". Le fait de porter plainte, si j'ai bien compris, elle ne voit comme une façon de rester une victime et préfère le fait d'oublier le traumatisme en niant son existence même. Or, je pense que le fait de nier le viol en refusant de porter plainte (et de rendre le traumatisme public) et le fait de justement porter plainte, être, juridiquement une victime, n'ont rien à voir. Être une victime devant la loi n'est pas être une victime dans la vie, c'est ce que je pense et c'est à mon avis là qu'elle se trompe en faisant comme si les deux étaient la même chose. On ne peut pas nier qu'un viol a de quoi être traumatisant pour de nombreuses femmes (et hommes!). Sans perdre un oeil ou une jambe, quelqu'un s'est quand même introduit dans un orifice qui nous appartient, un lieu à priori caché et protégé, un trou entre les jambes, quelque chose de très intime qui n'est normalement pas accessible aussi facilement et aussi brutalement.
Chacun vit son traumatisme comme il veut et surtout comme il peut. A mon avis, elle a raison sur ce point: il ne faut pas rester dans le rôle de la victime. Mais en même temps, porter plainte n'est pas, je crois, une entrave au fait d'aller mieux. Nier le viol en refusant de le faire savoir juridiquement n'est pas une solution que je trouve appropriée.