@Mary-Sue
le problème c'est que le chat se mord la queue : les victimes (et les témoins) ne parlent pas de peur que plus personne ne veuillent travailler avec elleux, donc la justice ne peut pas faire son travail de retirer du marché (voire d'envoyer faire un tour à l'ombre) les réalisateurs prédateurs...
Meme si la police et la justice étaient parfaites, si personne ne parle rien ne change. C'est ce que dit Judith Godreche : "je parle, mais je ne vous entends pas".
Oui c'est compliqué.
Non, je ne crois pas que tous les réalisateurs soient des prédateurs, loin de là. Mais être "indisponible" pour bosser sur tel tournage, ça ne vous blackliste pas et ça ne ruine pas votre carrière, ça vous fait manquer des opportunités, oui, mais c'est rarement suffisant pour être un coup fatal à votre carrière. Mon ex beau frère est un réalisateur montant (il a fait tourner Swann Arlaud, Pio Marmai entres autres) qui a exercé comme chef opérateur, et il lui est arrivé régulièrement de ne pas tourner avec des gens parce que (réellement pour le coup) indisponible. Il n'en est pas moins un réalisateur de plus en plus en vue.
L'omerta nuit à tout le monde, à commencer par les victimes, mais pas seulement. Je pense qu'on ne travaille pas avec un porc et on en ressort indemne.
A mon sens, c'est une responsabilité collective. Il faut arrêter de financer des prédateurs, arrêter de bosser avec eux dans la mesure des moyens de chacun, idéalement complètement, témoigner même anonymement de ce que l'on sait. Est ce que ça pourra nuire à une carrière, oui c'est possible, très possible. Rose Mac Gowan ne tourne plus du tout à ma connaissance. Pourtant elle fait partie des gens qui ont dénoncé Weinstein.
Si personne ne parle, rien ne change.