@Salamandrebleue Force à toi et merci pour ce témoignage poignant. Je te souhaite de continuer de remonter la pente, au rythme auquel cela se fera. Je vous souhaite beaucoup de bonheur, à toi, ton mari et ta petite puce.
Je suis maman aussi, et j'ai également rencontré des difficultés maternelles à la naissance de mes choupitous. Le diagnostic de DPP n'a pas été formellement posé... disons que je ressentais beaucoup de colère, d'isolement et de frustration dans toutes les tâches à accomplir au quotidien, en permanence, même si mo amour pour eux et ma joie d'être mère n'ont jamais été remis en question. Par contre, je me suis sentie très immature sur plein de points (mais bon si c'est dans mon pseudo c'est pas pour rien ^^): je râlais quand il fallait se lever la nuit, j'étais scandalisée de ne pas obtenir plus de relais au cours de la journée... même encore aujourd'hui, je ressens des difficultés à toujours devoir répondre à leurs demandes, et je n'ai pas l'impression de (et ne VEUX PAS) cadrer avec l'image de sage maman dévouée et silencieuse qui imprègne l'inconscient collectif. Pleine d'ambivalences, donc: je voudrais être une mère plus patiente et bienveillante, toujours gentille et présente pour ses enfants... mais je veux envoyer aussi un gros fuck à la société et montrer à tout le monde qu'en tant que mère je suis pas censée courir après mes enfants toute la journée, et que j'ai le droit de me comporter aussi comme une sale gosse (na !).
Plus généralement, sans même parler de "terrain dépressif" particulier, je pense que ça peut faire beaucoup de dégâts de laisser une mère seule à la maison avec son bébé tout neuf, surtout si cette dernière n'a jamais appris à s'occuper d'un bébé auparavant (comme beaucoup de jeunes mères d'aujourd'hui, donc). A ce qui paraît, l'enfant a besoin de sa mère. Mais si la mère a besoin de retrouver son autonomie, son indépendance, son corps?... si elle a besoin de sommeil? Eh bien il faut du monde autour d'elle - son conjoint, et d'autres relais.
Certaines mamans parviennent peut-être très bien à embrasser leur nouveau rôle, mais j'ai quand même l'impression que ce sont celles qui ont leurs parents à proximité ainsi qu'un conjoint qui a enchaîné les RTT en plus du congé pat'. En écoutant Bliss podcast (qui est génial mais qui ne remplace pas les vraies statistiques ceci dit), j'ai l'impression que les mères témoignantes qui ont été épargnées par la DPP sont celles dont le conjoint a été le plus présent à la maison.
On considère encore à tort que la mère doit être le "parent numéro 1". Mais si elle n'en a pas la capacité, ou pas l'envie, du moins pas tout de suite? Si elle a besoin de temps (voire beaucoup de temps, comme moi), pour apprendre, pour faire? si elle ne veut pas faire les choses seule?...