Commentaires sur Fin de la quasi-gratuité des frais de livraison de livres : mauvaise nouvelle pour le marché du livre ?

[Maya Boukella]

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Fin de la quasi-gratuité des frais de livraison de livres : mauvaise nouvelle pour le marché du livre ?

 

[Chul]

Heuu... C'est pas une mesure "contre" Amazon, au contraire, ça va leur filer 3 € de plus par livre.....

Si les gens achètent sur Amazon et pas en librairie, c'est pas pour le prix, les x kms à ne pas faire soit même, le choix et la disponibilité, etc....


(Sinon 7 € de frais de ports, c'est pour 750 g en colissimo et à l'unité...)

 

[Nestya]

Une mesure absurde! Comme si on avait des librairies à chaque coin de rue! Si j'achète sur Amazon, c'est que je n'ai pas le choix. Je n'ai pas de librairie près de chez moi. Soit je vais au Furet qui se trouve à 15 km de chez moi (donc 30 km AR) et je paye le stationnement en ville en plus de l'essence, soit je vais à Cultura où le stationnement est gratuit mais qui est 25 km de chez moi (50 km AR donc).

 

[PousseMoussue]

Je rejoins ce qui a été dit plus haut pour avoir bossé en librairie. La plupart des gens achètent leurs bouquins sur Amazon (ou en grande surface/espace culturel type Fnac, Cultura, etc.) plutôt que chez les petits libraires pour bien d'autres raisons que le prix. Le temps de livraison (qui peut certes parfois prendre seulement quelques jours chez certains fournisseurs, mais aussi s'étendre à une, voir deux semaines pour d'autres), le manque de choix sur place parce que selon la taille de la librairie en question, car on va plutôt avoir une majorité de nouveautés ou du stock permanent qu'on vend toute l'année (les BDs ultra-connues comme Boule & Bill, les collections type Game of Thrones ou Le Sorceleur, etc.), les kilomètres parfois nécessaires pour aller chez ledit commerce (pour peu d'habiter dans un petit village, les librairies c'est pas ce qui court les rues... en ce qui me concerne, on en compte une seule pour les 20 km à la ronde), le fait de devoir refaire le trajet en question une deuxième fois pour récupérer la commande plutôt que de la recevoir directement chez soi ou d'avoir le bouquin sur place (vu qu'un Cultura ou une Fnac aura en général bien plus de références qu'un tout petit libraire qui doit squeezer ses collections permanentes avec le grand nombre de nouveautés qui sortent)... effectivement, de mon point de vue c'est très insuffisant, ça va effectivement plus renflouer les caisses d'Amazon qu'autre chose et ça encouragera pas plus les gens à privilégier les libraires que ça.

La meilleure solution serait probablement d'accorder des aides aux librairies, de mettre en place des journées culturelles comme les 24h de la BD pour encourager les gens à acheter, ou encore un équivalent du "pass culture" pour d'autres personnes que juste les jeunes ? Je sais pas, je pense que pas mal d'options pourraient être envisagées, mais que celle-ci risque de pas changer grand chose à la situation.

 

[Ada or ardor]

Pour les madz qui veulent pas faire deux fois le déplacement en librairie : vous pouvez passer un coup de fil ou commander par mail . Après j'entends sur le fait de vivre à la campagne et de pas forcément avoir la possibilité de se déplacer loin, mais forcément ça rend un peu triste de vous lire dire ça !

Sinon les trucs que font les librairies / libraires et pas Amazon : organiser des rencontres d'auteurs, des événements culturels, avoir des connaissances sur un / des domaines éditoriaux et pouvoir conseiller (je pense particulièrement aux albums pour enfants, quand je vois ce qui est vendu en supermarché c'est un peu l'horreur et pas du tout qualitatif , alors que le libraire jeunesse vous dites "je cherche pour un enfant de tel âge, il aime ceci ou cela" et vous allez avoir des suggestions au top !).

 

[Chul]

Sinon les trucs que font les librairies / libraires et pas Amazon : organiser des rencontres d'auteurs, des événements culturels, avoir des connaissances sur un / des domaines éditoriaux et pouvoir conseiller (je pense particulièrement aux albums pour enfants, quand je vois ce qui est vendu en supermarché c'est un peu l'horreur et pas du tout qualitatif , alors que le libraire jeunesse vous dites "je cherche pour un enfant de tel âge, il aime ceci ou cela" et vous allez avoir des suggestions au top !).

"Des" librairies, pas "les"
Dans mon secteur, rien de tout ça, aucune discussion / conseil, ça se limite à des "caissiers" : tu veux quoi ? merci au revoir
Pas de mails, et le téléphone implique que tu sais déjà exactement ce que tu veux, aucune "recherche" possible

Quand tu commences à discuter "j'aime plutôt ce genre de choses, j'ai bien aimé ou ça mais pas ça, vous me conseiller quoi ?", t'as des soupirs / yeux qui se lèvent: "aller voir dans tel coin et regardez !".

En faite, celles du "coin" (moins de 40 kms de distance ^^),pour moi ça se limite à :
- commander les livres scolaires à la rentrée
- prendre les bestsellers ou classiques littéraires

T'as l'impression qu'ils vendent ce qu'ils aiment, et uniquement ça, et pas ce que les clients cherchent en contenu....

De plus, faut pas oublier que le "déclin" des librairies a commencé bien avant Amazon et la vente en ligne.... avec les grandes surfaces qui ont pris des marchés totalement snobés des librairies: les livres de poche / œuvre "populaires" / "jeunes" / BD / mangas, y'a pas si longtemps de nombreuses librairies refusaient d'en vendre car pas de la "vraie littérature". On est arrivé à une situation assez folle où une grande surface généraliste a plus de choix qu'une boutique spécialisée sur ces secteurs. Le refus généralisé de se mettre aussi à la vente à distance les a enterré pour la plupart.

 

[LovelyLexy]

De plus, faut pas oublier que le "déclin" des librairies a commencé bien avant Amazon et la vente en ligne....

Et même avant les grandes surfaces: quand j'étais petite, dans le village où mes grands-parents s'étaient installés ( longue histoire) et où je passais mes vacances, y'avait une librairie/tabac... Qui vendait en fait surtout des magazines. Quelques livres très médiatisés sur un portant. Ils ne prenaient pas spécialement les commandes. Ma mère et moi, on prévoyait d'acheter nos livres avant de partir. C'était pareil dans les autres villages autour. A "la presse", on achetait son journal, son programme télé, son jeu à gratter... Mais pas vraiment ses livres. Pareil dans ma ville, y'avait mi les livres ( sans grand choix) mi la presse. Même à côté de mon école. Le plus proche d'une librairie, je l'ai découvert la première fois qu'on m'a amenée à la Fnac...
Le coup de la librairie de quartier prolifique et enthousiaste, c'était pas général

 

[Membre supprimé 364647]

J'apporte mon avis à deux sous mais la raison qui fait que je ne vais pas acheter en librairie, ce n'est pas à cause d'Amazon mais parce que j'achète les livres en dématérialisé (e-book). Je trouve ça plus pratique. La seule et unique raison qui fait que j'achète un livre papier, c'est principalement parce que j'ai pu me le faire dédicacer par l'auteur ou parce que c'est un livre un peu collector, avec une présentation originale style coffret, etc.

 

[Gabelote]

Ce que je trouve très dommage c'est que les libraires indépendants n'ont pas pu/su s'organiser pour concurrencer (modestement) la qualité de service d'Amazon.

Il y a trop de plateforme pour commander en ligne aux librairies indépendants (chez mon libraire, la librairie, place des libraires... ) et celles que j'ai testé, ben c'est encore ça, notamment sur les délais de livraison (je ne vous parle pas d'être livré dans 48h mais pas dans trois semaines) et sur le SAV.

 

[Lizni]

Je suis d'accord avec toi @Chul. J'avais pourtant 3 librairies dans mon coin dont une, avant qu'elle ne ferme, où il y avait une copine donc je faisais l'effort de faire les 30min de route.
Déjà c'était un entrepôt de zone industrielle donc il faisait toujours froid, et ça donnait pas envie d'acheter ils avaient de la place mais ça faisait vide. Si tu venais sans idée précise personne ne te renseignait, j'ai demandé une fois à ma copine j'aime bien le thriller nordique, Camilla Lackberg par ex tu me recommandes quoi ? Bah elle lisait pas ça donc elle m'a pas renseignée et ça se voyait que je l'a faisait chier avec mes questions, et s'ils ont fermé c'est un peu à cause de ça, personne venait vu l'accueil (pas de bonjour, pas de sourire aussi froid que leur entrepôt).
Et ils ne faisaient pas les 5% de réduction, donc quand tu es comme moi que tu achètes une dizaine de livres, bds, mangas bah tu ne craches pas sur les 5%.
Demain je ne commanderai peut être plus sur Amazon mais ça ne m'incitera pas à aller dans les librairies prétentieuses de la ville d’a côté (ah non ca on a pas et on commandera pas ca chez nous ... euh bah OK)

 

[Chul]

@Alzire

Techniquement, le prix unique du livre... c'est le prix unique du livre, pas des services à coté (existants ou pas).

Que ça soit la livraison ou l'accueil en librairie par une personne physique, c'est pris sur la marge

Si on fait paye obligatoirement la livraison (la mise à disposition du bien qui est une obligation du vendeur), le principe d'égalité veut qu'on fasse aussi payer la remise en main propre / accueil.....

 

[Witch'Daughter]

@Chul
Tu compares deux choses qui n'ont rien à voir. Dans une librairie indé, la marge libraire sert à payer le lieu où le livre est stocké (la librairie) et les employés qui préparent le livre à la vente sur place. Amazon paye aussi le lieu où le livre est stocké (là les entrepôts Amazon) et les employés qui préparent le livre à envoyer avec la marge libraire. Je ne vois donc pas où le principe d'égalité est enfreint.

La livraison est donc un service en plus. S'ils ne font pas payés la livraison (ou la font payer à 1centime) il y a un avantage déloyal car la plupart des librairies indés ne peuvent pas se le permettre et là le principe d'égalité est enfreint. Car oui, c'est facile de ne pas faire payer la livraison quand on ne paie pas les impôts que l'on doit et qu'on tire sur la corde au maximum sur le code du travail.

EDIT: Et pour rappel, on a bcp de choix éditorial en France pcq les petites librairies existent et qu'elles mettent les choses plus indés en avant. Par exemple, la Horde du Contrevent, succès de la littérature française de l'imaginaire (dans un pays qui boude encore ce genre) a été lancé par le bouche-à-oreille des libraires. Des collections comme le Label 619 (Mutafukaz, Matthieu Bablet) ou des maisons d'édition comme Akata aussi. Le prix unique du livre permet aussi de protéger cela. Si il n'y avait que des géants comme Amazon , il y aurait que les auteurs à succès et les séries qui marchent.