Je me demande si y a pas mélange de 2 trucs...
Si c'est vrai de dire que le monde brûle, qu'on a plus beaucoup de temps, ben ça rend pas pour autant l'art inutile (j'aurais même tendance à dire le contraire), et surtout c'est pas parce que les gens font des films (entre autres) que le monde brûle mais parce que
l'industrie du film est ce qu'elle est.
Peut-être que plutôt que de ne plus faire le film, il faudrait se poser la question de les faire autrement, non? Puisqu'on parle justement de tout le circuit presse de promotion des films aux quatres coins du monde, de faire des films à un rythme effréné, peut-être que y a de quoi travailler là-dessus sans penser de suite à arrêter les films.
(Evidemment je suis pas dans sa tête donc y a peut-être aussi un peu la trajectoire de carrière particulière qu'il a eu qui joue, je ne sais pas)
Et puis on est pas non plus obligé de mettre forcément les 2 en opposition; des fois il peut y avoir des gens du milieu qui parce que justement leur travail se penche sur les choses à changer se mettent aussi eux-mêmes à faire bouger les lignes. Et les films peuvent aussi provoquer en nous des trucs suffisamment forts pour que ça déclenchent des remises en question en nous. (Quand même; les films post MeToo c'est un paysage assez différent, tous les films de réalisatrices notamment sur le sujet! On peut trouver que c'est pas assez, pas assez vite, mais on peut pas dire que ça n'a rien changé sans avoir un peu mis le nez dedans quand même).
Et puis le fait de voir du cinéma étranger (ou même du cinéma français d'ailleurs), avec des points de vue différents des nôtres, ça compte aussi, dans notre vie quotidienne, même si on a l'impression que c'est pas un changement spectaculaire. C'est pas parce que ça se joue dans les petits interstices que ça compte pas; perso je trouve même que les gros changements viennent justement des petites choses qui avaient commencé à bouger discrètement.
Je trouve ça un peu triste d'avoir une vision utilitariste du cinéma (ou de l'art en général) où il faudrait que ça ne soit qu'un truc ultra concret au service du militantisme sinon rien, alors qu'il y a mille nuances qui viennent justement du fait que ce soit un art.