Oui et il faut pas sous-estimer l'effet de corps aussi. La police, la justice, ressemblent quand même beaucoup à des corporations dans leur fonctionnement. C'est presque une trahison de dénoncer des dysfonctionnements au sein de son propre corps de métier, de reconnaître que tout n'est pas parfait, que le système devrait être réformé et qu'il y a des collègues, des confrères-soeurs qui sont problématiques, que la hiérarchie est problématique. Dans la police, dans la gendarmerie (mais pas que, je pense aussi aux pompiers, aux magistrats...etc), on favorise vraiment cet entre-soi, l'esprit d'équipe, la fonction avant l'individu.
Ce sont quand même des domaines où on t'apprend que l'ordre, les règles priment sur tout, ça conditionne.
Et les liens de la Justice et de la Police étant étroits, puisqu'ils travaillent ensemble, la première a aucun intérêt à critiquer ou mettre la deuxième devant ses responsabilités. Aucun. Ca provoquerait du désordre social, créerait de la méfiance, voire de la défiance entre ces deux corps. La Police a besoin que la Justice la protège plus qu'un citoyen lambda, c'est d'ailleurs organisé dans la loi. Sinon -c'est un argument- plus personne ne se hasarderait à exercer un métier qui implique l'utilisation de la violence. Car le maintien de l'ordre public peut impliquer l'utilisation de la violence (le fameux monopole de la violence légitime qui est critiquable hein) c'est inhérent à la fonction de policier ou de gendarme. La Justice, son rôle, est surtout d'analyser si cet usage est proportionné par rapport à l'objectif poursuivi (le maintien de l'ordre).
EDIT : précisions sur certains propos