L'article cite le montant des assurances demandées aux sages femmes qui réalisent des AAD et qui serait comme prohibitif : ce montant n'est pas fait pour empêcher les AAD, mais il est corrélé au montant des dommages et intérêts qui pourraient être demandés au cas où les opérations "se passeraient mal" : avant, un décès du bébé ou de la maman, et bien c'était le destin. Maintenant, cela donne quasi automatiquement dépôt de plainte, au pénal comme au civil (= dommages et intérêts), et c'est normal.
L'article rappelle aussi qu'il y a 80 % des accouchements qui sont des accouchements sans risques. Cela veut dire que 20 % sont classés comme "accouchement à risque".
Je conçois qu'on puisse rêver d'un accouchement non médicalisé, que l'on ne veuille pas être privée de notre liberté à ce moment si important de notre vie. Oui, c'est un moment important de notre vie. Mais c'est surtout le début d'une autre vie.
Je n'aurais sans doute pas dit ça avant d'accoucher moi même, mais ce moment, s'il est le notre, est aussi et surtout celui de notre enfant. Et je ne sais pas si à ce moment là, ce qui importe le plus doit être notre liberté ou notre ressenti, ou bien le fait de réussir à sortir le "paquet" sans trop de dégâts pour lui comme pour nous.
Je suis assez pragmatique en la matière et pour ma part, j'ai pensé que la médicalisation était la meilleure solution pour eux, je ne me suis pas trop questionnée sur les émotions. De toutes façons, autant j'ai bien aimé être enceinte, autant je me serais volontiers passé des 2 fois 12 heures que j'ai passé à accoucher. Et le fait d'être à l'hôpital n'y est pour rien : c'est juste que je n'aime pas avoir mal pendant 12 heures.
La médicalisation de l'accouchement n'a pas été inventée pour opprimer qui que ce soit, mais pour sauver des vies. Si la médecine s'est inquiétée de ce qui était considéré avant comme "des histoires de bonnes femmes", c'est parce que la mortalité des mamans et des bébés a fini par apparaitre insupportable, d'autant plus dans le contexte nataliste de l'époque.
Je mets la suite en spoiler