Son rire avait atteint des sonorités d'orgue, ses seins avaient succombé à la lassitude des éventuelles caresses, son ventre et ses cuisses avaient été victimes de son irrévocable destin de femme partagée, mais son coeur vieillissait sans amertume. Obèse, médisante, pleine de vanités de matrone en disgrâce, elle renonça à l'illusion stérile des cartes et trouva un havre de consolation dans les amours des autres.
Pendant les nuits de veille, étendu dans son hamac qu'il suspendait dans la pièce même où il avait été condamné à mort, il se figurait tout ces avocats vêtus de noir qui quittaient le palais présidentiel dans le petit matin glacé, le col de leur manteau relevé jusqu'aux oreilles, se frottant les mains, chuchotant entre eux, se réfugiant dans les petits bistrots lugubres du point du jour, pour spéculer sur ce qu'avait voulu dire le président lorsqu'il avait dit oui, ou sur ce qu'il avait voulu dire lorsqu'il avait dit non, et, par la même occasion, faire des suppositions sur ce que le président était en train de penser lorsqu'il disait quelque chose de tout à fait différent, tandis que lui-même chassait les moustiques par trente-cinq degrés de chaleur, sentant s'approcher cette aube redoutable où il lui faudrait donner à ses hommes l'ordre de se précipiter à la mer.
Le temps avait modéré l'ardeur avec laquelle il avait grandi et forci à l'origine, et c'était à présent un homme de taille moyenne, marqué par les cicatrices de la petite vérole, mais l'étonnant pouvoir de destruction de ses mains était resté intact. Il cassa tant d'assiettes, parfois sans même y toucher, que Fernanda préféra lui acheter un service en étain avant qu'il n'en terminât avec les dernières pièces de sa précieuse vaisselle, ce qui n'empêcha pas les assiettes de métal, pourtant robustes, d'être écaillées et tordues en un rien de temps.
Siiiiii señora !Navajo;1523259 a dit :Cent ans de solitude ? Marquez ?
Yes pleaseNavajo;1532025 a dit :J'ai tué le topic je crois. Vous voulez un extrait du même poème/d'un autre poème/un indice sur l'auteur ?
Quand j'étais petite, je me prenais pour Alice au pays des merveilles ; je me regardais dans les miroirs en me demandant qui j'étais. C'était vraiment moi ? Qui me regardait en retour ? Peut-être quelqu'un qui faisait semblant d'être moi ? Je dansais, je faisais des grimaces, juste pour voir si la petite fille au miroir faisait de même. Je suppose que tous les enfants sont emportés par leur imagination. Le miroir est magique, comme le cinéma. Spécialement quand on joue quelqu'un d'autre que soi-même.