Trente-cinq ans après l'adoption de la loi Veil, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse pratiquées en France est globalement stable (227 000 en 2009).
En revanche, le nombre de jeunes filles de moins de 18 ans qui ont eu recours à l'avortement est passé de 11 000 en 2002 à 13 500 en 2009, une hausse de 22% !
Intolérable pour le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg interrogé par France Soir :
Israël Nisand : ces petites vivent leur première histoire d'amour et finissent les quatre fers en l'air sur la table d'opération. Elles en sont encore meurtries dix ans plus tard. Les mineures sont la seule classe d'âge chez laquelle le taux d'IVG augmente, avec une hausse de 1 % par an. Je ne peux pas l'accepter.
France-Soir : Comment l'expliquez-vous ?
I. N. Parmi les mineures, la moitié ont recours à l'avortement à la suite de conduites à risque. L'autre moitié, par peur d'informer leurs parents de leur sexualité. La sexualité des ados reste un tabou : faire l'amour serait un crime, et faire l'amour avec une contraception un crime avec préméditation. En tant qu'adultes, notre sexualité se nourrit de l'ombre. Pas celle de nos jeunes. De quel droit ? En France, l'IVG est anonyme et gratuite. La pilule du lendemain est anonyme et gratuite. Mais la vraie contraception, elle, ne l'est pas. On marche sur la tête !
F.-S. Comment enrayer cette hausse des avortements chez les ados ?
I. N. Il faut renforcer la prévention et mieux informer, en appliquant enfin la loi de 2001 qui oblige les établissements scolaires à assurer l'éducation à la sexualité. Et surtout, nous devons rendre la contraception gratuite et confidentielle. En Alsace, avec le dispositif Info-Ado, qui permet de délivrer la contraception anonymement, on a divisé par deux en douze ans le nombre d'IVG chez les mineures. En sept ans, on l'a divisé par quatre dans la vallée de la Bruche, dans les Vosges. Ce n'est donc pas une fatalité ! J'ai proposé à Jacques Chirac, puis à Nicolas Sarkozy, d'étendre ce dispositif à la France entière. Tout le monde est d'accord : mieux vaut prévenir, que consoler des jeunes filles en salle d'opération. Mais quand il faut passer à l'acte, personne ne bouge, de peur de perdre des voix. Quand Roselyne Bachelot me répond qu'il faudrait expérimenter le dispositif, je m'étrangle : le modèle existe, il fonctionne, il suffit de le copier.
Obsolète et ringard le combat féministe ?
En revanche, le nombre de jeunes filles de moins de 18 ans qui ont eu recours à l'avortement est passé de 11 000 en 2002 à 13 500 en 2009, une hausse de 22% !
Intolérable pour le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg interrogé par France Soir :
Israël Nisand : ces petites vivent leur première histoire d'amour et finissent les quatre fers en l'air sur la table d'opération. Elles en sont encore meurtries dix ans plus tard. Les mineures sont la seule classe d'âge chez laquelle le taux d'IVG augmente, avec une hausse de 1 % par an. Je ne peux pas l'accepter.
France-Soir : Comment l'expliquez-vous ?
I. N. Parmi les mineures, la moitié ont recours à l'avortement à la suite de conduites à risque. L'autre moitié, par peur d'informer leurs parents de leur sexualité. La sexualité des ados reste un tabou : faire l'amour serait un crime, et faire l'amour avec une contraception un crime avec préméditation. En tant qu'adultes, notre sexualité se nourrit de l'ombre. Pas celle de nos jeunes. De quel droit ? En France, l'IVG est anonyme et gratuite. La pilule du lendemain est anonyme et gratuite. Mais la vraie contraception, elle, ne l'est pas. On marche sur la tête !
F.-S. Comment enrayer cette hausse des avortements chez les ados ?
I. N. Il faut renforcer la prévention et mieux informer, en appliquant enfin la loi de 2001 qui oblige les établissements scolaires à assurer l'éducation à la sexualité. Et surtout, nous devons rendre la contraception gratuite et confidentielle. En Alsace, avec le dispositif Info-Ado, qui permet de délivrer la contraception anonymement, on a divisé par deux en douze ans le nombre d'IVG chez les mineures. En sept ans, on l'a divisé par quatre dans la vallée de la Bruche, dans les Vosges. Ce n'est donc pas une fatalité ! J'ai proposé à Jacques Chirac, puis à Nicolas Sarkozy, d'étendre ce dispositif à la France entière. Tout le monde est d'accord : mieux vaut prévenir, que consoler des jeunes filles en salle d'opération. Mais quand il faut passer à l'acte, personne ne bouge, de peur de perdre des voix. Quand Roselyne Bachelot me répond qu'il faudrait expérimenter le dispositif, je m'étrangle : le modèle existe, il fonctionne, il suffit de le copier.
Obsolète et ringard le combat féministe ?