Gros soupir.
J'ai changé d'avis sur le travail du sexe il y a deux ans environ, suite à une discussion sur un des forums de Madmoizelle, mais pas sur ma grosse lassitude à constater que les rapports femmes/hommes peinent cruellement à bouger, notamment sur le plan sexuel.
J'en ai marre de constater que grosso modo c'est les mêmes qui se déshabillent et répondent à des fantasmes (que ce soient également les leurs ou pas) et les mêmes qui paient ou voient leurs demandes satisfaites, toujours pour leur bénéfice final.
Et je déteste le terme pro-sexe ou sex-positive. Comme si les femmes, notamment les féministes, qui dénoncent ces rapports de pouvoir dans le sexe hétéro, étaient "sex-negative" ou antisexe. Hello ! On peut kiffer le sexe et très bien connaître notre corps sans pour autant aimer la pornographie ou s'adonner au libertinage, au travail du sexe ni être bisexuelle.
À titre personnel, cela fait quelques temps que je cherche totalement à inverser les rapports de pouvoir sexuel avec mes partenaires masculins. J'ai tellement souffert de la sexualité normée que j'ai apprise dans mes tout premiers couples, j'ai tellement souffert de la vision de la femme dans le porno, j'ai tellement pas kiffé notre culture sexuelle du viol et de la mise en rivalité des femmes que je ne pourrai plus jamais kiffer certains trucs vendus comme "libérateurs". Sauf si je conserve mon identité de femme hétéro tout en adoptant une posture "forte", voire "vengeresse".
Mais mon positionnement n'est pas très représenté. Sauf chez les féministes radicales. Je ne sais pas s'il est possible d'être une féministe hétéro radicale... qui aime une certaine idée du sexe. Du sexe thérapeutique.