@Jean-Patate n'hésites pas à mettre le lien dans le post initial !
Je fais une réflexion plus générale. Beaucoup d'insultes fonctionnent en associant la cible à un groupe où l'appartenance est automatiquement présumée comme dégradante. Les insultes mogaiphobes/racistes/etc le sont parce qu'elles impliquent qu'être mogai, racisé.e ou autre est insultant.
Mais du coup je ne suis pas sûre que faire des insultes renvoyant à des groupes valorisés soit très efficace. Au sein d'un groupe militant et informé, peut-être, et à la longue, sous forme de répétition, peut-être. Mais en-dehors, je crains que ça ait juste l'air ridicule.
Le plus simple est de travailler à faire des insultes associant la cible à des groupes ou des idées qui sont universellement dégradantes, et pas dégradantes parce qu'un jugement oppressif les considère comme telles. (J'ai un peu l'impression de dire des évidences, ce post a surtout pour but de systématiser la création d'insultes plutôt que d'énumérer des exemples, en fait.)
Il y a les déjections : ça fonctionne toujours très bien. Les matières fécales, mais aussi le vomi. "Espèce de merde" ou "résidu vomitif" c'est insultant, et tout le monde se sentirait insulté. Les règles, il vaut mieux éviter.
Il y a la mort, la pourriture et la moisissure. Il faut faire attention avec la mort parce qu'il ne faut pas renvoyer aux ancêtres ou à l'ascendance d'une personne. Il y a la maladie qu'on peut caser ici aussi. "Cancer de la société" c'est pas mal.
Il y a les totalitarismes. Nazi est un peu difficile à placer, parce qu'il a tellement été usité qu'il a perdu de son impact. Tout le monde se fait traiter de nazi, et du coup l'insulte glisse un peu. Aussi, est-ce que je suis la seule à être un peu gênée face aux "Pétains" et autres noms utilisés comme insultes? Ca me gêne parce que c'est réduire une personne à ses crimes. Ce qui est insultant, ce n'est pas d'être confondue avec Pétain, c'est d'être confondue avec les crimes de Pétain.
Il y a le champ lexical descriptif de l'échec : nul, naze, sans valeur, échec social, en soi ce n'est pas oppressif parce que c'est associer une personne au concept même de la dégradation sans faire une comparaison avec un exemple de situation dégradante.
Il y a sûrement d'autres champs lexicaux utilisables, ceci n'est qu'une amorce de réflexion. Enfin, euh, voilà. Le but pour moi est de pouvoir me constituer des réserves d'idées dans lesquelles je peux piocher de manière safe, plutôt que de me limiter à des exemples et avoir peur d'improviser.
EDIT : et toutes les descriptions d'action horribles qu'on voudrait faire ou qu'on souhaite à la personne ("bois mes règles" par exemple ; "enfonce-toi un cactus" ça peut marcher sans être oppressif je suppose) ça marche bien aussi! Vu que ça ne fonctionne pas par association à un groupe oppressé. Il faut juste faire attention à ne pas décrire des actions qui sont souvent associées à un groupe oppressé, pour ne pas faire de (euh) métonymie? Pour ne pas sous-entendre que la personne fait partie d'un groupe oppressé puisqu'on lui souhaite de faire les actes qui sont associés à ce groupe.