Ah fichtre, j'avais pas prévu de remettre cent balles dans la machine !

Je trouvais juste ce post intéressant et cohérent avec ce dont on parle ici (réthorique transphobe camouflée sous des arguments biologiques et où la "protection des femmes" se fait au détriment des personnes trans). Je ne sais pas si je suis légitime à défendre le point de vue de Morgan Noam, mais je vais le tenter.
Donc ce que je raconte ici n'est que ma compréhension de son discours, et peut être que si j'en discutais avec lui, je me rendrais compte que je suis à côté de la plaque.
@-Loreleï-
pour se concentrer uniquement à l'aspect biologique du corps
Si on se concentre uniquement sur l'aspect biologique, ça veut dire que "vulve = femelle et pénis = mâle", et si c'est la seule réalité valable, ça empêche toute réflexion possible autour de l'identité de genre. Comme tu le dis, ça renie la notion de genre, ça part du principe que ça n'existe pas.
Ca reprend ce que disait
@Rostopchine :
Dora Moutot postait encore en story tout à l'heure à propos des personnes trans : vous faites ce que vous voulez, je ne remets pas en cause votre existence, mais ne me demandez pas de croire à la fiction que vous vous racontez car j'ai la liberté de ne pas y croire.
Dire à quelqu'un "vous avez le droit de vous tromper, hein, mais moi je sais mieux alors je suis pas d'accord avec vous sur votre propre identité et vécu", c'est effectivement un contre-sens et c'est hyper violent pour les personnes : ça revient à leur dire "je ne vous crois pas, vous n'existez pas".
Donc on revient sur une vision ultra binaire où une partie plus ou moins grande de notre identité est définie par nos organes génitaux. Et personnellement, les deux seuls endroits où je veux bien parler de mon anatomie, c'est dans mon dossier médical ou avec les personnes que j'invite dans mon lit. Pas avec des personnes qui estiment que ma place dans la société doit être déterminée par ça.
"personne à vulve" "personne menstruée"
Pour moi c'est effectivement un discours inclusif, et ce sont des expressions que je ne vais utiliser que sur les discours liés au corps et à la santé : toutes les personnes menstruées vont par exemple avoir un vécu partagé ou en tous cas leur mot à dire sur l'accès aux protections périodiques ou sur l'invisibilation des douleurs menstruelles, que ce soient des hommes, des femmes, des personnes non-binaires. On est ici sur un discours qui parle de vécu lié à l'anatomie.
Et c'est un discours considéré comme transphobe que de vouloir remplacer "personnes menstruées" par "femmes", parce que ça exclue les hommes trans, les personnes non-binaires, les personnes gender-fluides, les personnes agenres.... Bref, toutes les personnes qui, sans avoir une identité de genre "femme", ont leur règles.
@Chat.
J'ai peut être zappé un passage, mais je ne suis pas sûre que Morgan Noam dise "les Terfs sont d'extrème droite". Par contre, qu'elles utilisent le même genre de réthorique, qu'elles aussi utilisent la peur, des titres chocs et provocateurs, la diabolisation d'un petit groupe, voire de la désinformation, oui.
Je pense qu'il est important de se renseigner sur les procédés réthoriques utilisés, de se familiariser avec, pour pouvoir les reconnaître : les sophismes (oui, j'écoute beaucoup Clément Viktorovitch, en ce moment, alors je vois des sophismes partout), les arguments par l'exemple, ce genre de choses.
Ensuite, plus globalement, je pense qu'il y a chez les féministes, de manière générale, des points de désaccords fermes et parfois violents sur qui inclure dans nos luttes et comment les mener. C'est comme ça qu'on se retrouve avec des groupes féministes comme les Antigones ou les Némésis. Ma question n'est pas de débattre si elles sont féministes ou non. Par contre, ma vision du féminisme est en désaccord PROFOND avec la leur. Et il y a une vraie frustration à voir des causes qui me tiennent à coeur être utilisées pour défendre des points de vue qui me révoltent.
Et je pense que c'est un point de vu que certains mouvements féminismes partagent vis à vis des Terfs, et c'est du coup difficile, polarisant et très clivant. Donc on cherche à décrédibiliser son adversaire, et c'est vrai que dans nos mouvements, on a plus facilement tendance à faire un lien avec l'extrème droite qu'avec le wokisme pour jeter l'opprobre sur nos opposant.es.
Je dis pas que c'est bien, ni que c'est toujours justifié. Mais je comprends le procédé. (qui est du coup aussi un sophisme, y en a partout, vous dis-je !)