Alors déjà il n'y a pas besoin d'excuse, effectivement j'ai commencé mon message en étant un peu agacée par le terme (et par l'idéede créer sa religion), mais je me suis calmée au fur et à mesure que j'écrivais . Je comprends mieux ce que tu as voulu dire, merci de t'être expliquée là-dessus@Myrtille Desbois alors je vais commencer par m'excuser pour le terme "doudou" parce que je ne voulais pas être insultante et qu'effectivement tu as raison de le prendre mal. Dans mon esprit il s'adressait plutôt aux personnes croyantes qui ne pratiquent pas une fois ado/adulte et n'ont pas de connaissances (même approximatives) des fondements, qui dise que la religion est amour et le justifie uniquement sur la base des souvenirs heureux d'enfance de certaines célébrations. Et ensuite ma connaissance du christianisme c'est la religion catholique. Du coup seuls les hommes accédent à la prêtrise et donc symboliquement prennent la place de Jésus. Donc en matière de sexisme ça commence bien. Tu as raison de rappeler que ce n'est pas le cas pour l'ensemble des mouvements chrétiens.
Maintenant là où je ne suis pas d'accord c'est sur ta lecture de ma Bible. Pour moi, on est plutôt sur 10% max de message d'amour avec une grande partie de ces 10% liée à des textes certes magnifiques (1ere lettre de St Paul aux corinthiens) mais qui sont des choses type psaume/cantique/passage poétique et ne sont pas des règles/principes de vie qui eux pour le coup ont souvent des côtés pas terribles quand on creuse un peu. Genre oui ok tu ne tueras point mais quand on lit le détail des lois cela s'applique aux membres de la communauté (ce qui certes inclue les étrangers qui vivent au milieu d'eux selon leurs lois je suis entièrement d'accord) mais ça exclue les peuples voisins et les esclaves. Si tu tues un esclave qui ne t'appartient pas, tu le rembourses à son maître et basta. Et dans le genre textes affreux dans leur ensemble, il y a largement ce qu'il faut (par ex, Job). Globalement les morales des textes qui font un peu contes sont très discutables du point de vue bienveillance et prône plutôt l'obéissance et la crainte de Dieu.
Pour la madz qui fait la distinction ancien testament (les truc qui craignent) et le nouveau (le beau message d'amour), je ne suis pas du tout d'accord. Déjà parce que st Paul (ou en tout cas les textes qui lui sont attribués) c'est le nouveau testament et, mis à part le texte précédemment cité, c'est globalement ultra misogyne avec des passages pro-esclavagisme par ci par là. D'après les évangiles, Jésus ne vient pas modifier la loi mais la renforcer. Il est aussi particulièrement vague et pas très clair dans ses explications en général et ne précise pas qui est désigné par "son prochain" qd cela lui est demandé. Les passages connus comme "que celui qui n'a jamais pêché lui jette la première pierre" sont vraiment les meilleurs passages. Le reste est assez confus et pas toujours très bienveillant. Donc même en considérant uniquement le nouveau testament, le message d'amour ne transparaît pas des masses.
Je suis aussi assez d'accord avec toi sur le fait qu'il n'y a pas d'un côté le Dieu colérique de l'Ancien Testament et de l'autre le Nouveau Testament où tout est beau et gentil. Entre les évangiles synoptiques, l'évangile de Jean, et le épîtres de Paul on a déjà des sacrées différences en termes de bienveillance et de sexisme par exemple !
Pour ton propos sur le message de la Bible, effectivement on a des visions assez différentes. Si je comprends bien, pour toi, les textes porteurs d'espoir /d'amour auraient moins d'importance parce que ce sont de la poésie (comme les Proverbes, les Psaumes, le cantique des cantiques), alors que les textes qui expriment des lois (comme le levitique, les nombres, le deuteronome dans l'Ancien Testament, où les lettres de Paul aux Corinthiens et aux Thessaloniciens dans le Nouveau Testament) représenteraient plus l'essence du christianisme, c'est bien ça ? Moi, j'ai justement une vision assez opposée, puisque pour moi les textes poétiques et les paraboles peuvent nous éclairer sur la meilleure manière de vivre en accord avec notre foi. Alors que je ne vois pas très bien quel serait l'intérêt pour des croyantes du 21ème siècle d'appliquer précisément des règles qui ont été écrites pour les Hébreux de l'époque de Moïse ou pour les premiers chrétiens du 1er siècle après Jésus Christ. Depuis la première Église fondée par Paul, les institutions chrétiennes ont énormément évolué, il y a eu des schismes, et même l'Eglise catholique a évolué il me semble avec Vatican 2 (?). J'avoue que ces textes qui énoncent de manière très péremptoire des règles très rigides, parfois révoltantes au point de vue de la condition féminine/ des droits humains, et toujours inapplicables dans nos sociétés modernes, je les ai toujours vus comme des témoignages historiques et pas comme des éléments fondamentaux de notre pratique religieuse.
Après, avec tout ce qui touche la foi, il y a aussi une énorme part de subjectif dans ce qui va nous marquer et ce qui ne va pas résonner en nous.
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EDIT pour répondre à @poulaga en évitant le double post.
Alors je n'ai pas l'impression que le protestantisme soit si particulier dans le fait qu'il n'y ait pas de clergé, parce qu'il n'y a pas de clergé non plus ni en Islam ni dans le Judaïsme si je ne dis pas de bêtises Je ne sais pas si le protestantisme est la religion abrahamique la plus compatible avec le féminisme, effectivement en France l'Eglise réformée (donc à tendance calviniste et luthérienne) a beaucoup plus de femmes animant des cultes que dans les autres religions (mais il y a aussi des femmes rabbins même si en moins grande proportion, et je ne suis pas sûre à 100% que les femmes imams n'existent pas ), et on est la seule religion où c'est aussi commun. Ce qui est sûr c'est que les femmes ne peuvent pas faire partie du clergé chez les chrétiens orthodoxes et catholiques par contre. Après, il y a une certaine contradiction entre le fait que beaucoup de religions excluent les femmes des positions à reconnaissance sociale, mais que dans la pratique toute la vie paroissiale repose le plus souvent sur les femmes. Je pense que les institutions religieuses sont malheureusement le reflet du reste de la société : les femmes font tout fonctionner avec du travail non-rémunéré, et les hommes récoltent les lauriers et tentent de contrôler nos corps et nos esprits
Effectivement, le protestantisme regroupe des courants très larges (dont certains non reconnus par l'Eglise Protestante Unie), allant des paroisses très engagées dans les luttes sociales (féminisme, droit au logement, régularisation des sans-papier, soutien aux prisonniers, droits lgbt+, ...) aux groupes évangélistes très très réacs avec des dérives sectaires (qui malheureusement constituent le groupe religieux qui gagne le plus de fidèles en France, loin devant l'Islam contrairement à ce que certains politiques cherchent à nous faire croire).
Pour le fait que c'est plus facile pour les femmes et les personnes lgbt+ d'être protestant-e que d'une autre religion, je ne m'avancerai pas à dire ça, mais on a beaucoup de nouveaux convertis qui sont des catholiques qui deviennent protestants réformés justement par rapport à ces questions-là. Personnellement, je suis née et j'ai été baptisée catholique et mes parents se sont convertis au protestantisme quand j'étais bébé, justement par rapport aux positions réactionnaires du clergé catholique. Je trouve du coup très intéressant qu'une des témoignantes de l'article dise ne jamais avoir envisagé de devenir protestante et qu'elle reste pour faire évoluer le catholicisme de l'intérieur.
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