@Kettricken : ton témoignage me touche beaucoup, on a eu effectivement des similitudes dans notre parcours. Je te souhaite beaucoup de longues années de bonheur dans ton couple
Un seul, quand c'est le le bon, pas besoin d'autre! Je suis aussi assez d'accord avec ta statistique tirée du chapeau
. J'ai aussi remarqué que certaines personnes arrivent à avoir une manière très raisonnée de choisir un partenaire : "ok, il a une bonne situation, il a l'air honnête, on a des centres d'intérêts communs, il veut aussi des enfants dans 5 ans et veut habiter dans la région". ça m'épate, j'ai vraiment connu des filles comme ça. Elles font des rencontres après une première sélection sur Adopte ou Tinder et ensuite elle m'expliquent comment elles arrivent à faire le tri de façon rationnelle, comme lors d'un entretien d'embauche parce qu'elles veulent "ceci" ou "cela". j'en connais une qui voulait un médecin, car ça gagne bien sa vie, musulman, comme elle, et qui veuille avoir vite des enfants pour ne pas que se crée un attachement à la vie de couple
Bah elle a trouvé et la dernière fois qu'on s'est vues, avait deux enfants et très contente car son mari faisait des congrès aux Antilles. ça lui permettait de faire des photos pour rendre les copines envieuses sur les réseaux sociaux
. Moi j'ai besoin de sentir une connexion, une complicité, et d'être surprise par la vie, de me découvrir attirée par quelqu'un de différent de moi, quelqu'un dont je n'aurais pas forcément cru tomber amoureuse, mais je ne sais pas quelle magie, il se passe quelque chose. Et ça m'ouvre à un autre monde, d'autres centres d'intérêts, d'autres façons de penser.. Comme quoi on fonctionne vraiment différemment.
C'est très douloureux c'est pour ça que je ne l'ai pas mentionné, mais pendant mon désert affectif de 17 ans, j'ai eu une histoire il y a 10 ans, ce serait long à expliquer, mais il m'a cherchée puis fuie pendant un an et demie. J'en étais dingue, il soufflait le chaud et le froid, je le désirais à en devenir folle au point où je me suis brouillée avec des amies qui n'en pouvaient plus de mes états. Il m'avait écrit des messages, où il parlait de sentiment, qu'il voulait que je lui fasse découvrir Paris. Et quand je lui proposais "ah non, on s'est mal compris". Un midi on devait déjeuner ensemble, enfin je me suis dit!! J'étais trop contente, papillons dans le ventre. J'arrive dans le resto, il a amené une autre fille, une connaissance commune. La gênance
Mais on passé l'après-midi ensemble,c'était très sympa et puis rien de spécial. Et quand je profite des vacances où il n'est pas à Paris et moi non plus pour essayer de l'oublier, il m'envoie un message où il me dit qu'il déménage, qu'il va bientôt habiter dans le meme quartier, on sera voisins, on pourra se voir.. Donc l'automne venu, je l'ai invité à anniversaire, seule fois où j'ai eu le courage d'inviter plein d'amis au resto, c'était super sympa, j'ai relevé le défi de sortir de ma zone de confort, et comme il était celui qui habitait le plus près, il s'est retrouvé "obligé" à m'aider à porter mes cadeaux chez moi (précisons qu'il est le seul à ne m'avoir rien offert
)
J'en tremblais d'émotion, quand j'ai ouvert la porte de chez moi, à 1h00 du mat, imaginez, j'étais avec celui pour lequel je brûlais de désir depuis 18 mois,, seule, la nuit. Bah à peine entrés et les cadeaux posés, quand je lui ai proposé de boire qqch, il m'a dit d'un air exaspéré que non, il devait rentrer, et puis que de toutes façons, "je ne le connaissais paaaaas" (imaginez la situation dans mon entrée, lui en mode "mais tu peux paaaaas compreeeeendre"
) , et puis.. Il a fini par consentir à rester en mode "pff, c'est bien parce que je suis gentil". C'était terriblement embarrassant, mais pour moi, cela a été une nuit magique, faire l'amour encore et encore à quelqu'un que je désirais tant, passer ma main dans ses cheveux, découvrir et caresser chaque partie de son corps.. c'était aussi l'époque où je pense que j'étais objectivement belle, mince. et rayonnante. Quand je vois les photos de cet annif, dans ma jolie robe, les yeux qui pétillent, je trouve que j'étais toute mimi. Avant qu'il ne parte (il n'est pas resté dormir) j'ai eu droit évidemment à un charmant "don't have any expectations", et je ne l'ai jamais rappelé, j'ai tenu bon, c'est lui qui l'a fait. J'ai refusé de le laisser venir chez moi quand il appelait tard et bourré, sans doute après une soirée où il devait se dire qu'après tout il aurait bien tiré son coup. Un soir, il a fait l'effort de réserver sa soirée, il est même venu avec une bouteille de vin, tout ça pour me dire le lendemain matin qu'il avait une copine dans son pays en fait, et voilà, qu'il l'aimait blabla.
J'ai eu le coeur brisé en mille morceaux, piétiné, mais j'ai tenu bon, je ne l'ai pas rencontacté en me disant que je ne lui répondrais pas de toutes façons, mais malheureusement, je l'ai croisé deux semaines plus à une soirée dans un bar avec des amis communs, et bien que je l'aie évité, il était ivre, m'a poursuivie après la soirée et j'ai craqué. Il est parti le lendemain, alors que je pleurais de douleur à genoux par terre, c'était pitoyable. Je savais que je ne le reverrais pas (il repartait dans son pays) et j'ai préssenti que je repartais pour encore de longues années sans rien (7 ans avant lui, et j'en suis à plus de 10 ans après lui aujourd'hui). j'ai littéralement hurlé de douleur prostrée sur le sol chez moi, et j'ai fait une très très sérieuse dépression, j'ai pris 20 kilos en 3 mois sans manger plus que d'habitude, plus rien ne me faisait plaisir. J'ai guéri progressivement en bingewatchant plein de séries pour m'évader et ne plus penser, mais j'ai senti, et je le sens toujours un peu que cette histoire m'avait comme "castrée". A brisé quelque chose en moi. J'ai osé lui écrire le fond de ma pensée un an après, quand j'ai réussi à dire les choses calmement, sans colère ni haine. Il m'a répondu un mois après, pour me dire q'uil était désolé qu'il n'avait pas voulu me faire de mal. Un an après il m'a réécrit pour me dire qu'il avait conscience d'avoir mal fait, que sa copine l'avait aussi quitté, qu'il avait le coeur brisé car elle l'avait probablement remplacé, blabla, que ce que je lui avais dit dans mon mail était vrai et avait pris sens au fur et à mesure du temps. Qu'il n'avait jamais rencontré qqn d'aussi sensible que moi et se rappelera de moi pour ça et qu'il espérait que je lui pardonnerais un jour. Mais rien qui indiquait qu'il avait eu des sentiments pour moi ou de l'attirance. Je suppose qu'il allait se marier et écrivait pour se soulager la conscience, ça n'appelait pas de réponse.
Ensuite, j'ai eu des coups de coeurs, des moments magiques avec certaines personnes, plein de signes qui semblent être ceux de l'attirance, mais je me suis toujours plantée, puisque même en laissant la porte ouverte, le moyen de me recontacter, ou en proposant des trucs, rien. Je ne sais plus comment faire, si je dois montrer mon attirance, la cacher, feindre le désintérêt total, être avenante, être froide et distante ou être souriante. Quoi que je fasse, ça ne marche pas. Et il y a clairement des mecs qui me cherchent, je ne suis pas complètement folle, j'en arrive à faire des cellules de crise avec des copines et aussi des amis masculin, pour analyser messages, situations, demander si je rêve, si ça veut dire quelque chose, parce que je suis désaxée. Les amis me disent "fonce, c'est clair que tu lui plais enfin!", "lance-toi, sinon tu vas le regretter" Et puis non, rien. J'ai connu des mecs qui m'ont littéralement torturée. Un par exemple, qui semblait me draguer depuis quelques semaines, était très prévenant (c'était pas longtemps après la mort de ma soeur, parfois je m'effondrais en larmes) m'a invitée à déjeuner, m'a proposé des sorties. Il était (beaucoup) plus petit que moi, pas mon genre, objectivement pas un "beau gosse". On était pas amenés à travailler ensemble, mais on se voyait pendant la pause et on avait des amis communs. Petit à petit, j'ai réalisé que j'étais tombée sous son charme et commençais à avoir des sentiments et de l'attirance. Et puis lors d'une pause au taf, il me propose de venir à une soirée qu'il organisait chez lui le samedi suivant. Il me dit, "regarde ton téléphone, je t'ai envoyé une invitation". Je dis, ok, je regarderai plus tard. Il me dit "non, regarde maintenant", un grand sourire aux lèvres, je ne l'oublierai jamais ce sourire. Et le SMS dit "XX et Mélanie vous invitent chez eux ce samedi pour..." . Oui, je l'ai appris après, il vivait avec sa copine depuis des années en fait, copine qui deviendra sa femme quelques années plus tard et la mère de son enfant. Superbe coup de poignard dans le coeur. Bravo, bien visé .
Un autre, un ami d'ami, m'inviter à prendre un verre un parès-midi, sous prétexte que je l'aide pour un truc précis. Je dis ok, on s'entend bien, on s'est vus quelques fois, je suis restée assez distante mais j'avoue, il me plaît, j'aime bien sa personnalité mais je garde l'objectif "je suis là pour l'aider pour son projet". Quand j'arrive, il me dit qu'il m'a reconnue juste au bruit de mes talons. Il me dit ensuite que j'ai une très belle écriture en me regardant dans les yeux.Me fait plein de compliments. Puis il a passe le reste du temps à me raconter comme il a rencontré sa fiancée, leur coup de foudre dans l'ascenseur, leur projet de mariage.. Honnetement je ne sais pas comment j'ai réussi à rester digne dans ces moments de pure cruauté. Finalement, il n'avait même pas l'air très attentif quand j'ai essayé de recentrer sur le projet dont il était question.
Et j'en ai connu d'autres. A ce jour, je ne comprends pas ces attitudes. J'ai beaucoup questionné les psys que j'ai vus, mes amies, mes amis hommes, je n'ai jamais trouvé de réponse. On parle souvent des hommes qui veulent coucher, et les femmes qui voudraient des sentiments. Moi, je ne rencontre que des hommes qui veulent mon attention, que je cède à leurs avances et une fois qu'ils l'ont, ils sont contents. Même pas envie de coucher avec moi. Tout récemment je me suis dit que peut-être, c'était une autre forme de destruction et d'humiliation que le viol. J'entends par là que le viol est un acte de destruction d'une femme qui représente celle qui a osé dire "non" à un mec imbu de son égo. Si ce n'est pas celle qui a dit non, ça sera "la belle fille là, dans la rue, qui a l'air fière de sa beauté et qui a tout l'air de cette connasse qui s'est refusé à moi. Elle payera pour elle, elle doit être rabaissée, humiliée". Peut-être que ces hommes ont aussi éprouvé un plaisir sadique à m'humilier en m'amenant à céder à leurs avances, à devenir faible et rougissante, pour ensuite avoir le plaisir de dire "non, je déconne". Peut-être que j'incarne par ma taille, par une certaine indépendance d'esprit et force de caractère quelque chose qui "dérange" des mecs qui ont un souci d'égo ou le patriarcat et mérite d'être remis à sa place? Ou juste j'ai quelque chose chez moi qui attire ça? C'est écrit sur mon front "vous allez vous marier? venez vous rassurer sur votre pouvoir de séduction avant sur moi, c'est gratuit et sans engagement". Je ne sais pas. J'esaye de comprendre. Un cas, ok, mais pourquoi plusieurs comme ça? Pourquoi on n'en parle jamais dans les médias ?, j'ai jamais lu d'histoires similaires :'(
Aussi, je suis complètement paumée et traumatisée de ces expériences. Je suis tombée sur cet article car en ce moment j'ai rencontré quelqu'un dans le contexte professionnel qui me perturbe, et je cherche des réponses (au cas où...) Et google m'a envoyée vers les "femcel"
. C'est assez magique comme on a une connexion, il est souvent le premier ou le seul à comprendre mes blagues ou mes jeux de mots, il est hyper prévenant à se lever chercher ce dont j'ai besoin alors même que je ne l'ai pas formulé, il me regarde attentivement et avec insistance avec un sourire adorable, il me fait beaucoup rire, il est hyper cultivé, intelligent et vif d'esprit, il cherche souvent à capter mon attention et je le trouve attirant. J'ai parfois commencé des phrases qu'il termine, où on comprend la même chose au même moment alors que ça échappe aux autres, et on se sourit, c'est juste magique d'une certaine façon. Ce sont "des moments de grâce" comme dirait NKM
et chaque fois que je le vois, je suis sur mon nuage, j'ai envie de parler de lui à tout le monde. Et comme je suis paumée, je lis des articles pour savoir comment on reconnait un mec qui s'intéresse à soi. J'ai honte de l'avouer, mais je ne sais plus, j'ai l'impression de ne pas avoir les codes. Je me suis d'abord persuadée qu'il devait être homo pour me calmer et rester pro, qu'un mec beau et sympa et prévenant, il pouvait pas être hétéro, c'était trop beau pour être vrai. Ce truc a assez bien marché pendant 3 semaines et une de ses réflexions a indiqué que non, donc zut, je suis redevenue vulnérable.
Alors je suis comme Milou dans Tintin, avec l'ange d'un côté et le démon de l'autre. Une partie de moi a envie d'y croire, je me dis
"oui, tu as grossi, tu es plus âgée que lui, tu n'es pas au summum de ta beauté ni la beauté absolue, mais tu ne te résumes pas à des nombres, tu es aussi une personne, ce que tu dégages, tu mérites d'être aimée comme les autres". Et puis l'autre voix me dit
"ne te fais pas d'illusion, tu as vécu plein de fois ce type d'histoire, quand votre relation professionnelle sera terminée dans 3 semaines, non, il ne profitera pas de la fin du "conflit d'intérêt" possible pour te contacter, il t'oubliera aussi vite que les autres. Tu es juste un jeu. Toi tu t'attaches aux autres, mais l'inverse n'est pas vrai. Comme les autres. protège-toi, ne te fais pas d'illusion, ne donne pas de signe d'attirance, ça évite d'entretenir tes illusions et ça protégera ton égo."
Et en même temps, je suis toujours cette petite fille optimiste qui a envie de faire confiance aux autres et à l'avenir même quand elle se prend des claques.. Ma psy m'avait exaspérée à me dire dans les cas précédents "génial, c'est une pulsion de vie!", comme si avant j'avais été dépressive et indifférente aux hommes que j'avais pu croiser et que tomber amoureuse c'était quelque chose de chouette. Non, comme dit la chanson" moi je tombe amoureuse comme on tombe d'une chaise". Pour moi, ces attirances sont de terribles tremplins qui me font voir les étoiles d'un peu plus près mais qui me font ensuite me fracasser de plus haut et me faire mal à chaque fois. Et je me relève et je recommence. J'en arrive parfois à me dire que je devrais changer de taf, faire quelque chose où je n'ai pas à rencontrer plein de nouvelles personnes tout le temps, aller habiter dans un chalet en pleine montagne entourée seulement d'animaux, éviter les soirées, refuser les anniversaires d'ami.e.s, ne pas participer aux soirées qui permettent de faire de nouvelles connaissances. Mais je me dis que j'aime justement rencontrer des personnes, que ça me nourrit... Et puis je me fais aussi des amis, hommes comme femmes, et c'est le sel de la vie. Mais je voudrais juste arriver à ne plus ressentir d'attirance et me libérer de cette vulnérabilité qui me fait si mal et me tourmente tellement