Bonjour
@Naitomea,
Je me permets de te répondre en tant que professionnelle du milieu de la coopération au développement. C'est super de vouloir s'engager et de vouloir mieux connaître et s'investir dans les enjeux de pays dits "du Sud". Avant de commencer tes recherches, je t'invite à regarder de très près les dérives du "volontourisme" et des voyages "humanitaires" ouverts au tout venant/au premier lycéen venu en cherchant un peu sur google. Notamment parce que tu vises le Kenya. Donc une destination full glamour pour les occidentaux nourris aux belles images de bébés lions et de massaï. Donc ultra propice aux dérives de type "touristico-pseudo-humanitaires". La coopération c'est un sujet très vaste où les abus et effets pervers sont très nombreux et où les remises en question encore permanentes. En tant que soit-disant professionnelle qui a fait des études sur le sujet et bosse en plein dedans, je suis moi-même en syndrome de l'imposteur permanent
Il faut mieux aussi partir dans un cadre spécifique prévu par la réglementation française tels que les VSI
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11444
et les VIA
Partir travailler à l’international quand on est jeune, c’est possible ! Découvrez le dispositif V.I.E ou V.I.A avec Business France.
mon-vie-via.businessfrance.fr
Quelques éléments :
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https://france-volontaires.org/attention-au-volontourisme/
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https://www.welcometothejungle.com/...isme-volontariat-tourisme-entreprise-etranger
Un mot d'ordre : si ça ne nécessite pas de compétence particulières, un ressortissant local sera bien plus indiqué pour le faire. Cfqd. Si ça nécessite des compétences particulières, c'est quoi ta valeur ajoutée par rapport à un local ? Pour combien de jeunes aisés qui s'amusent à empiler des briques gratos et n'importe-comment avec l'illusion de se sentir utiles combien de maçons locaux perdent des marchés et une occasion d'avoir des revenus ?
Second mot d'ordre : si tu payes pour venir, c'est surtout ton fric que tu apportes à la structure qui t'accueille et un "service" que tu te payes. Si tu apportes tes compétences ça s'appelle un boulot et c'est toi qu'on paye. Nuance.
Il y a même des risques de trafics et de structures "passagers clandestins" qui font juste du réceptacle à touriste à leur profit. Et c'est autant valable pour le social que pour les trucs animaliers à base de biberonnage de bébés lions.
Malgré l'image misérabiliste qui parfois prévaut encore du fait de très grande inégalités intra-pays, dans des pays dits "du Sud" hors zones de guerre, l'enseignement et la formation sont de mieux en mieux structurés, les gens de mieux en mieux formés. Notamment dans le cas du Kenya qui a une certaine puissance économique à l'échelle de la sous-région. C'est aussi un pays de langue swahili et anglophone via le passé colonisé, pas francophone.
Je peux paraitre sévère sur le sujet et je ne connais pas exactement le background de Solidarité Jeunesse. Ca a l'air d'être un réseau associatif ancien et bien implanté en France avec pour première mission la rencontre inter-culturelle. Mais je me permets juste de t'alerter en préambule sur les risques et les effets pervers possibles : vus les chantiers proposés et les témoignages de volontaires ça me semble assez propice à ça. Je vois par exemple "faire de la sensibilisation au VIH et au SIDA dans un orphelinat" > déjà les orphelinat comme tu verras dans les sources que je t'ai donné c'est NOPE et faire de la sensibilisation de santé dans un milieu socio-culturel qui n'est pas le sien... quid ?
Je suis dans une asso qui a elle-même recours au bénévolat, mais de professionnels dans un domaine de compétence bien précis et pour échanger avec d'autres professionnels du même corps de métier dans certains pays dits du Sud. Et on se bat tous les jours pour prendre du recul sur la posture des bénévoles, éviter les postures paternalistes, sauveurs blancs, yakafokon ou au contraire de servir de vache-à-lait pour des acteurs sur place peu scrupuleux qui savent très bien mettre en place des "stratégies de captation de l'aide".
J'ai fait un stage en Afrique de l'Est dans le cadre de mes études, en aire swahili mais pas au Kenya, je n'ai pas d'expérience concrète à te donner. Par contre, sur facebook, recherche des groupes d'expatriés dans le pays
tu pourras autant demander des renseignements sur les questions que je viens de soulever car ils y assistent, et sur la vie courante.
Désolée j'espère ne pas avoir trop cassé tes envies de rencontres interculturelles
Ces formes hybrides entre tourisme et humanitaire peuvent être intéressantes si bien pensées mais parfois c'est tout aussi bien de s'assumer en tant que touriste, en voyageant proche de l'habitant en faisant par exemple du couchsurfing pour favoriser une rencontre-interculturelle plus aboutie que "On a fait le Kenya"