Après m'être fait refusé mes deux manuscrits par une vingtaine d'éditeurs, j'ai décidé de me recentrer sur le plus important pour moi, avoir un lectorat. Sur madmoizelle, beaucoup aiment écrire et je l'espère; pourront me donner des avis constructifs. Si vous appréciez, vous pouvez lire mon 2nd manuscrit http://leschatserrants.wordpress.com, et mes autres textes http://audekonan.com.
J'ai écrit ce texte pour un concours d'écriture de nouvelles sur le cinéma en septembre dernier, je vous livre l'incipit:
Mais comme chacun le sait, ceux qui ont vu le paradis finissent par retomber en enfer. Je n?y ai pas échappé.
La cause me parait, aujourd?hui encore, insignifiante: les plus grandes chutes ne sont pas toujours les plus brillamment orchestrées. Toujours est il qu?un jour ils se sont rendus comte que je n?étais pas un merveilleux ange tombé du ciel, mais bel et bien un garçon avec ses faiblesses.
Dès lors, le moindre de mes faux pas a été implacablement décortiqué et critiqué dans la presse à scandale. Ils m?attribuaient des défauts que je n?avais jamais eu tandis que je perdais les qualités qu?ils m?avaient toujours loué. Le pire est arrivé: je me suis retrouvé projeté hors de cette sphère dorée, obligé de mener la vie d?un adolescent normal, médiocre.
Vous savez quoi ? C?est mon premier jour au lycée qui a été le pire. Je tournais la tête pour savoir ou était le preneur de son, les caméramans et les maquilleuses pour ma retouche mais autour de moi il n?y avait que des zombies qui marchaient tête baissée vers leur lieu de torture.
Il ne m?était jamais compliqué de jouer des lycéens dans des séries car je savais qu?à la fin de la journée je redevenais un acteur normal mais la, j?étais confronté à toute la platitude d?un tel quotidien. Je ne savais pas que les cours donnés par des profs pouvaient être aussi soporifiques et que la plupart des élèves étaient aussi ennuyants.
Dès que le cinéma a quitté ma vie, elle est devenue un vrai merdier. J?ai passé toute ma vie à jouer. Loin de mon élément je ne suis plus qu?un pantin, désarticulé. Voilà pourquoi j?ai besoin de vous. J?ai écrit ce scénario sur les difficultés d?être comédien, vous êtes un producteur audacieux, je suis certain que vous saurez soutenir mon projet."
Charles conclut ainsi sa tirade, regardant le producteur qui lui faisait face, l'espoir envahissant ses yeux.
Ce dernier l'arrêta d?un geste sec de la main.
-Bien sur que votre scénario a du potentiel, et franchement j?aurais pu vous soutenir, mais du temps ou vous étiez bankable. Aujourd?hui?qui se souvient de vous ? Je suis désolé, je ne peux pas prendre un tel risque.
Charles accusa le coup. Il salua poliment le gros bonhomme assis en face de lui et sortit en prenant son tas de feuille qui, à cet instant ne valait pas mieux qu?un tas de matière fécale.
Dans la rue, il s?assit sur le trottoir comme un mendiant et contempla ces salariés en uniforme qui allaient et venaient devant lui et ressentit, durant ces terribles minutes, la tentation de devenir l?un d?entre eux, ces êtres dont le pas déterminé était la preuve que chaque atome de leur vie, de leur futur, était assuré parce qu?ils recevaient un salaire mensuel et cotisaient pour leur retraite.
Le temps était une contrainte pour Charles et au fur et à mesure que les jours passaient, son pactole accumulé au fil des années diminuait.
Bientôt, il aurait besoin de travailler pour vivre- il serait peut-être réduit à faire un travail alimentaire.
Comment allait-il cacher cela à ses proches, eux qui avaient déjà été harcelés par les journalistes quand le scandale avait éclaté ?
L?idée d?être passé de la lumière à l?ombre, de l?enfant chéri à l?être méprisé de tous, qui n?accumulait que des échecs, était déjà insupportable. Mais de revenir parmi le commun des mortels?son orgueil le lui interdisait.
Il se releva brusquement. Après tout, un destin glorieux l?attendait!
Une fois chez lui, il se mit en tête de contacter 3 autres connaissances, chaque fois des producteurs et essuya trois autres refus encore moins polis que le premier.
En raccrochant, il se roula en boule et se mit à sangloter. Que le monde était cruel !
Ou qu'il aille, on le rejetait comme s?il avait une horrible maladie contagieuse, alors qu?il restait le même. Si Charles avait pu retourner dans le temps, il l?aurait fait et avec le sourire même. S?il avait la possibilité de changer le regard que ces gens avaient sur lui, il l?aurait fait le c?ur rempli de joie.
J'ai écrit ce texte pour un concours d'écriture de nouvelles sur le cinéma en septembre dernier, je vous livre l'incipit:
"Les adultes m?ont toujours dit que j?étais un enfant remarquable. Ils se penchaient sur moi, me tapotaient la tête en s?exclamant: «Quel enfant intelligent, qu?est-ce qu?il est doué ! » Je n?avais qu?à exécuter une de ces pirouettes et ils m'acclamaient. J?ai pris gout à toutes ces fleurs qu?on me lançait et j?ai tout fait pour que cet état de grâce dure le plus longtemps .
A l?âge ou mes condisciples en étaient encore à apprendre leur table de multiplications, ma jolie frimousse s?étalait en couverture de nombreux magasines et la somme des films que j?avais tournés était plus grande que le nombre d?année que j?affichais au compteur.. Certain d?être la huitième merveille du monde, j?avais celui-ci à mes pieds.Mais comme chacun le sait, ceux qui ont vu le paradis finissent par retomber en enfer. Je n?y ai pas échappé.
La cause me parait, aujourd?hui encore, insignifiante: les plus grandes chutes ne sont pas toujours les plus brillamment orchestrées. Toujours est il qu?un jour ils se sont rendus comte que je n?étais pas un merveilleux ange tombé du ciel, mais bel et bien un garçon avec ses faiblesses.
Dès lors, le moindre de mes faux pas a été implacablement décortiqué et critiqué dans la presse à scandale. Ils m?attribuaient des défauts que je n?avais jamais eu tandis que je perdais les qualités qu?ils m?avaient toujours loué. Le pire est arrivé: je me suis retrouvé projeté hors de cette sphère dorée, obligé de mener la vie d?un adolescent normal, médiocre.
Vous savez quoi ? C?est mon premier jour au lycée qui a été le pire. Je tournais la tête pour savoir ou était le preneur de son, les caméramans et les maquilleuses pour ma retouche mais autour de moi il n?y avait que des zombies qui marchaient tête baissée vers leur lieu de torture.
Il ne m?était jamais compliqué de jouer des lycéens dans des séries car je savais qu?à la fin de la journée je redevenais un acteur normal mais la, j?étais confronté à toute la platitude d?un tel quotidien. Je ne savais pas que les cours donnés par des profs pouvaient être aussi soporifiques et que la plupart des élèves étaient aussi ennuyants.
Dès que le cinéma a quitté ma vie, elle est devenue un vrai merdier. J?ai passé toute ma vie à jouer. Loin de mon élément je ne suis plus qu?un pantin, désarticulé. Voilà pourquoi j?ai besoin de vous. J?ai écrit ce scénario sur les difficultés d?être comédien, vous êtes un producteur audacieux, je suis certain que vous saurez soutenir mon projet."
Charles conclut ainsi sa tirade, regardant le producteur qui lui faisait face, l'espoir envahissant ses yeux.
Ce dernier l'arrêta d?un geste sec de la main.
-Bien sur que votre scénario a du potentiel, et franchement j?aurais pu vous soutenir, mais du temps ou vous étiez bankable. Aujourd?hui?qui se souvient de vous ? Je suis désolé, je ne peux pas prendre un tel risque.
Charles accusa le coup. Il salua poliment le gros bonhomme assis en face de lui et sortit en prenant son tas de feuille qui, à cet instant ne valait pas mieux qu?un tas de matière fécale.
Dans la rue, il s?assit sur le trottoir comme un mendiant et contempla ces salariés en uniforme qui allaient et venaient devant lui et ressentit, durant ces terribles minutes, la tentation de devenir l?un d?entre eux, ces êtres dont le pas déterminé était la preuve que chaque atome de leur vie, de leur futur, était assuré parce qu?ils recevaient un salaire mensuel et cotisaient pour leur retraite.
Le temps était une contrainte pour Charles et au fur et à mesure que les jours passaient, son pactole accumulé au fil des années diminuait.
Bientôt, il aurait besoin de travailler pour vivre- il serait peut-être réduit à faire un travail alimentaire.
Comment allait-il cacher cela à ses proches, eux qui avaient déjà été harcelés par les journalistes quand le scandale avait éclaté ?
L?idée d?être passé de la lumière à l?ombre, de l?enfant chéri à l?être méprisé de tous, qui n?accumulait que des échecs, était déjà insupportable. Mais de revenir parmi le commun des mortels?son orgueil le lui interdisait.
Il se releva brusquement. Après tout, un destin glorieux l?attendait!
Une fois chez lui, il se mit en tête de contacter 3 autres connaissances, chaque fois des producteurs et essuya trois autres refus encore moins polis que le premier.
En raccrochant, il se roula en boule et se mit à sangloter. Que le monde était cruel !
Ou qu'il aille, on le rejetait comme s?il avait une horrible maladie contagieuse, alors qu?il restait le même. Si Charles avait pu retourner dans le temps, il l?aurait fait et avec le sourire même. S?il avait la possibilité de changer le regard que ces gens avaient sur lui, il l?aurait fait le c?ur rempli de joie.