_lilou_;2222169 a dit :
Ca me soulage. Même si ce n'est pas définitif, ça me soulage. J'ai beau avoir appris à faire preuve d'empathie et à croire en le revirement humain, j'ai du mal. J'ai du mal avec la personne en tant que telle, j'ai du mal avec le système judiciaire belge (je vais être caustique, mais si l'envie me prend d'aller tuer 2 ou 23 personnes demain, je ne pourrai pas prendre plus de 30 ans quoi qu'il en soit, je trouve ça fabuleux ; et si je me tiens bien, je serai libérée avant -il serait donc idiot de ne pas feindre des remords ou jenesaisquoi), les faiblesses du système judiciaire surtout, cette incapacité qu'il a à ne pas donner de jugements proportionnels au(x) crime(s). Je ne comprends pas vraiment. Je suis heurtée par le fait qu'en Belgique, la vie d'un enfant soit équivalente à 7,5 années de prison. Je suis heurtée par le fait qu'en Belgique, les juges doivent annoncer qu'il est impossible de faire passer l'affaire en cour de cassation, les juges ne sont pas d'accord avec la loi qu'ils appliquent. Je suis heurtée par la législation belge qui, parfois, oublie de s'inscrire d'une façon réfléchie dans la loi naturelle.
Sinon je ne comprends vraiment pas. Je n'ai aucune envie de juger Michelle Martin sur des faits que je ne connais pas, mais je ne pense pas que ce soit une femme idiote. Influençable, peut-être, mais est-ce qu'être influençable est une circonstance atténuante ? L'administration communale ne me fait pas de réduction quand je perds ma carte d'identité pour la énième fois sous prétexte que je suis tête en l'air. Je peux comprendre qu'elle soit influençable, facilement manipulable, mais cela n'excuse en rien.
Michelle Martin me fait penser à Albert Speer dans sa "tactique publique". Avoir des remords, se repentir, échapper à la peine capitale grâce aux actions citées précédemment, mais déclarer que "le charisme est la chose la plus importante à travailler si l'on veut réussir". Je ne sais pas si Albert Speer était repentant. Je ne sais pas si Michelle Martin l'est. Je ne me permettrai pas de le juger. Mais on peut faire passer ce que l'on veut, si on le désire.
C'est là toute la faiblesse (et la force) de la justice (et du système judiciaire belge qui me hérisse quelques fois) : laisser sa chance à chacun, ceci associé à la présomption d'innocence. Faire une exception pour Michelle Martin revient à mettre ce système en péril. Et d'autres personnes, qui n'ont "rien fait", dans une situation bien pire.
L'histoire de Michelle Martin, qui démontre les faiblesses du système judiciaire, c'est un peu choisir entre la peste et le choléra.
(Et ceci dit, parce que j'ai écrit ce message de façon spontanée et peut-être désordonnée, je ne suis pas Dieu ou juge ou avocate, mais 30 ans pour ce qu'elle a fait, je ne trouve pas ça cher payé. Je ne suis pas pour la loi du Tallion, mais y'a des limites. Que ne devraient pas franchir la vindicte publique, mais c'est un autre débat. Il y a beaucoup de débats dans cette histoire.)