Attentats à Paris - plus de 120 morts et 180 blessés

[Jessalyn]

Je reposte ici, parce que j'ai besoin de soutien et de conseils. Depuis les attentats, sur Facebook, je me rends compte que la plupart de mes "amis" Facebook (ok, peut être pas la plupart, mais une bonne partie) sont racistes, nationalistes et font des amalgames. Ca me désespère. J'ai partagé l'article de Madmoizelle sur la stratégie de Daech, ainsi que le dessin de Klaire fait grr, mais j'ai l'impression que ce sera loin de suffir. Je ne sais pas quoi faire. J'ai pensé à bloquer tous ces gens, mais ce serait un peu radical, et ça ne règlerait pas le problème... Je sais que je ne pourrais probablement pas les faire changer d'avis, mais du coup, j'ai peur. Et j'ai honte pour eux. Je commence à désespérer de voir autant de haine... Pitié, dites moi qu'il y a encore des gens ouverts et assez intelligents pour ne pas faire d'amalgames et ne pas poster "Vive Marine Le Pen!"...
J'ai envie de me rouler en boule et de pleurer.

 

[Kwoptyx]

Les collègues ont eu la décence de ne pas forcer le dialogue. Je n'ai pas croisé de débat tendancieux. Je n'ai pas entendu de propos haineux.
A deux reprises, seulement, j'ai entendu des discussions posées. Calmes. La deuxième fois, vu que mes yeux venaient tout juste de sécher, j'ai hésité entre aller fermer leur porte ou me joindre à eux. J'ai choisi la seconde option.
"Hé oui, on a tous besoin d'en parler.", comme l'a calmement dit ce collègue.
Oui, finalement, ça m'a fait un peu de bien. M'asseoir avec eux et en parler. Juste quelques minutes. Juste des questions géopolitiques.

La minute de silence était assez maladroite. Nous étions tous debout. Le Directeur n'a pas fait de discours, ce n'est pas plus mal je suppose. "Bon, on va tous observer une minute de silence pour les événements de vendredi." La minute est passée très vite. Trop vite pour être utile. "Voilà. Merci." Et nous sommes retournées dans nos bureaux ou avons filé devant nos fourneaux.

Les bureaux étaient bien calmes, aujourd'hui.

 

[SohoFinawel]

J'ai encore pleuré... Lors de la minute de silence
En voyant les photos, les noms des victimes
En regardant Le Petit Journal
En regardant les infos

 

[Jessalyn]

@SnitchDream Un gros câlin à toi. (Et à toutes celles/tout ceux qui en ont besoin) Courage.

 

[Onamam]

... Y a quand même des enculés qui ont balancé des pétards alors que des gens étaient en train de se recueillir quoi...

 

[Fraisyne]

Le petit journal de ce soir

 

[Mamy Chouette]

@Blopinette (si tu veux bien)
J'ai envie de prendre quelqu'un dans mes bras mais je suis toute seule ici. C'est encore mon doudou qui va prendre

 

[Illyria]

mais putain se faire tuer parce qu'on va au supermarché en FRANCE ou tuer des gosses dans une école, visiblement cela n'avait pas vraiment alerté.

Pardon, mais... je ne comprends pas vraiment parce que je n'ai dit à aucun moment que j'en avais rien à faire ou que je ne m'étais pas sentie concernée. J'ai simplement expliqué qu'avant je me sentais touchée mais moins visée et mon angoisse dans les transports était moindre (ce qui est complètement débile et irrationnel de toute façon car on peut mourir n'importe où, n'importe quand).

Je suis au courant de ces choses et elles me touchent tout autant... du coup non, je comprends pas, désolée.

 

[Tammie]

J'ai commencé à lire ce topic samedi, parce que je tournais en rond chez moi, que j'alternais avec les sites d'infos, les avis de recherche, et je voulais voir où les autres en étaient.

Vendredi soir j'étais à Nation, je retrouvais des amies pour aller manger chez l'une d'elles. A 22h, celle chez qui on était reçoit un coup de fil de son papa. Fusillade au Bataclan. Sauf que son amoureux y est, au Bataclan. On a passé 3h à attendre, à checker tous les sites d'infos, histoire de savoir, de comprendre, on l'a appelé, jusqu'à l'annonce d'une prise d'otages, on a angoissé de l'avoir fait repérer, on a consolé notre amie, qui hurlait à se casser la voix pendant de longues minutes. Jusqu'à ce qu'il finisse par appeler. 30 secondes, juste pour dire qu'il était en vie, qu'il n'était pas blessé. Il est rentré à 4h du matin. Il a écrit un texte pour parler de ce qu'il a vécu, si ça vous dit d''y jeter un oeil.

Maintenant j'ai l'impression d'entrevoir l'ampleur de ce qu'il y a à soigner, à réparer, et j'ai mal pour eux.
A mon petit niveau, dans la bulle de cette soirée, je n'oublierai jamais ces heures passées avec cette amie, l'état dans lequel elle était, la détresse, l'incertitude, la douleur. Elle si calme habituellement, elle hurlait aux murs l'impossible. Je n'oublierai pas le regard de son mec quand il est rentré, ses sanglots à elle. J'ai essayé de me mettre à sa place, et je ne pouvais juste pas. Ca me hante depuis.

La plupart de nos amis habitent dans le 11e, ou y sortent, nous compris. Il y a 2 semaines encore, nous étions à un concert, comme son copain vendredi. On s'estime extrêmement chanceux de ne pas déplorer de pertes directes chez nos proches, mais on connaît tous quelqu'un qui a perdu quelqu'un. Si en janvier on a été choqués, là on a la trouille.

Allez, comme dit une de mes collègues, demain est un autre jour.

 

[schizophrenia]

@Tammie :

Je n'aurais pas du aller parcourir cet article funeste, celui de la liste des victimes. Croiser toutes ces photos de jeunes gens souriants, heureux de vivre. J'aurais du arrêter avant la fin, souffler, me faire un thé. Mais non, je suis tombée sur cette photo. Je l'ai reconnu tout de suite. Nous nous sommes parlés que deux fois, une histoire de pinte et de musique. Nous traînions dans le même bar d'habitué, nous y croisions tous les jeudis. Je connaissais à peine son prénom, lui connaissait à peine le mien. Quand j'ai quitté le bar, il y a quatre jours, je n'ai pas songé que c'était la dernière fois que je le voyais. C'est un inconnu, ça aurait pu être un ami. Il est mort pour vivre, il est mort pour rien. Et moi, je ne baisse pas les bras. J'aurais toujours une petite pensée émue, en buvant la prochaine pinte.

Et cette sombre histoire m'a fait réaliser à quel point j'ai peur de retourner à Paris, cette ville que j'aime tant. J'étais sur un tournage, qui devait se dérouler pas loin du Carillon. C'est un bar qu'on connait bien, qu'on apprécie. On avait prévu d'y boire un verre après. On a finalement tourné dans un autre appartement. Je me souviens d'avoir râlé, dit que ça m'arrangeait pas, que c'était loin. La vie ne tient à rien.

 

[Black Phillip]

Même Skype s'est mit au bleu blanc rouge. J'ai pas envie qu'on me le rabâche là-dessus aussi, on en a assez conscience pour qu'ils aient la décence de ne pas nous imposer un coeur bleu-blanc-rouge, merde.

Spoiler

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[Tinnuviel]

Ma petite soeur de 10 ans m'a appelé, elle avait besoin de m'en parler..
Les moments les plus durs ont été "mais tu la connais cette salle de concert non?" Oui.. et "je crois que j'ai peur.. comment tu vas toi ?".. c'était dur.. mais elle en avait besoin
Avant de raccrocher, elle m'a dit "en fait ils nous attaquent parce que nous on est libres et heureux ent que eux ne le sont pas.. ils aimeraient être comme nous"
Beaucoup d'émotion dans cet appel..