Dans le genre déséquilibre études/temps de travail/salaire, je pense (par exemple
) aux profs qui ont pour certains un niveau d'études plus élevé que celui demandé pour passer le capes (oui
, il y a des profs de collège/lycée titulaires d'un doctorat, mais pas en médecine), qui travaillent un chouïa plus que ce qu'ils montrent en présentiel, et qui démarrent à à peine plus du SMIC, en étant assuré en fin de carrière de ne pas atteindre les 3 000.
Je précise que je ne suis pas prof, je suis une ouvrière, enfin c'est ce qui est écrit en gros depuis 20 ans sur ma fiche de paie. C'est pas pour autant que je trouve normal que les gens à qui je confie l'éducation de la prunelle de mes yeux (en vrai elle vaut bien plus que mes yeux, je préfère être aveugle et qu'elle ai une belle vie !) soit à la limite du seuil de pauvreté, car en fait c'est le cas de pas mal de jeunes profs.
Moi je suis pas prof, je m'en sens tout à fait incapable (pas pour les études inhérentes au job, mais pour le fait de cadrer une classe) ; je suis toute la journée derrière un ordi, la qualification d'ouvrière est historique (avant l'arrivée de l'informatique, mon boulot était manuel, c'est très courant dans ma branche, mais j'imagine que ce n'est pas la seule branche concernée qui n'a pas évolué avec l'évolution de la technologie. Tout cela pour dire qu'on peut être ''ouvrière'' sur le papier et le salaire, mais devoir rester gracieusement tard le soir, ou venir plus tôt le matin, bref, lissé sur l'année, ne
pas du tout être à 35 heures, car sinon le boulot ne se fait pas et on stresse de la charge de travail que l'on aura à appréhender le lendemain.
@Tardigrade entièrement d'accord avec toi, mais les journées de ouf niveau amplitude horaire ne sont pas l'apanage des cadres. Sérieusement, je ne suis vraiment pas la seule ''ouvrière'' de ma branche à bosser régulièrement gratos depuis maintenant 20 ans car on est sinon complètement acculées... Entendez que j'ai dit ''ouvrière'' et non ''ouvrier''. J'imagine que cela a son importance.
Concernant le temps de travail des médecins, je remarque quelque-chose. Ce n'est peut-être pas une tendance, mais depuis 15 ans, j'ai eu 2 généralistes avoisinant aujourd'hui la quarantaine : ils arrêtent les rdv à 17 heures, ne travaillent pas les mercredi et l'un d'eux prend bien plus de congés que les 5 semaines en vigueur en France. En vrai, je trouve qu'ils ont bien raison, et je vais même dire que je préfère amener mon enfant à un médecin qui tellement ''humain'' qu'il trouve prioritaire de voir tous les jours ses enfants. Sérieusement. Par contre, viens pas te plaindre de ton salaire, c'est hyper déplacé pour la majorité de tes clients (sorry, pour la majorité de ta patientèle).
@Alzire tout d'accord pareil avec ce que tu dis !
Je rebondis avec une élucubration toujours d'actualité :
personne n'estime être payé à sa juste valeur.
En tout cas, comprenez bien svp que si je semble me plaindre, j'ai en tête toutes ces femmes (spoiler, elles sont en majorité noires ou d'origine maghrébine, parfois blanches, mais comme toujours, le dénominateur commun est que ce sont des femmes pauvres) qui se succèdent toute la journée, de 7 h jusqu'au coucher (le coucher est très tôt, ce n'est vraiment pas à elles que je vais jeter la pierre, elles organisent leur vie comme elles le peuvent en fonction de leur INDISPENSABLE travail) chez ma voisine âgée. Je les respectent trop car elles font un travail (que je ferais, si ma fille n'avait rien à manger, mais que je ne fais pas, car j'ai la chance d'être ouvrière et d'avoir, en tout (heures supp non payées), 300 euros de plus que le SMIC et surtout sans devoir nettoyer les fesses des gens, ni les porter et me bousiller le dos). Bref, elles taffent énormément, leurs tâches ne sont pas toujours rigolotes, pour se retrouver avec un salaire moindre que le smic... Alors qu'elles abattent un travail que la plupart des gens s'estime ''incapable'' de faire. Ça me calme toujours quand j'ai envie de me plaindre de mon job.
@Weena88 : je me trompe peut-être, mais leur salaire à elles non plus ne monte pas tout seul si elles font plus d'enfants. Si ? Ou alors, elles ne devrait pas en faire car elles sont pauvres ? Gardez en tête que ces enfants de pauvres, l'état en à besoin, car s'ils ne sont pas là, qui changera vos couches et celles de votre mari médecin lorsque vous ne serez plus en état d'aller à la selle ?
(Mon message est un peu agressif mais le vôtre était tellement déplacé que j'imagine qu'il fallait une petite piqûre de rappel, je ne voulais pas être mauvaise, mais il faut avoir conscience de qui va lire cela, sur ce forum clairement en très grande majorité des femmes de gauche éduquées et conscientes; certaines ayant un très bon salaire mais ne trouvant pas décent d'en parler en tout cas pas pour s'en plaindre; d'autres ayant un tout petit salaire et se demandant si la perspective d'une vie à comptabiliser la moindre dépense vaut la peine d'être vécue... )