Alors dans les faits tu as raison, je pense aussi que c'est important qu'un enfant puisse côtoyer d'autres adultes bienveillants et en général ou en majorité ce sont les grands parents et les tontons tatas en priorité. Ce qui est reproché dans cette lettre est le non respect d'une décision parentale qui en soi est très raisonnable : refuser des visites à la maternité (que ce soit pour des raisons de santé physique du bébé ou physique et mental de la maman, ou des raisons de vouloir s'habituer aux premiers moments avec bebe et à tous ces nouveaux apprentissages, découvertes et changements) et refuser des visites dans les deux semaines le temps de se remettre de l'accouchement et d'établir un petit rythme. A aucun moment la maman n'envisage d'interdire la rencontre entre la tata et l'enfant. Et la réaction de cette jeune femme est très égoïste dans ce sens. Le langage utilisé est également dur et dépourvu d'empathie envers sa sœur. Elle n'inspire donc pas la sympathie en retour et la compréhension. Je pars également du principe qu'avant de tenir ce genre de discours et d'en parler publiquement en s'adressant à la daronne la jeune femme devrait parler de ses inquiétudes à sa sœur, avec respect et empathie. Je suis tata depuis un an. Ma sœur n'a aps voulu qu'on soit présent à la maternite et à refuser qu'on porte le bébé quand il avait quelques semaines. A aucun moment je n'ai remis sa décision en question, ni l'ai mal pris. Surtout quand je vois la relation que j'ai avec mon petit neveu et que ma relation avec ma sœur n'a pas changé d'un pouce si ce n'est que j'ai tous les jours des nouvelles d'elle et de son fils. Étant moi même enceinte, notre relation n'a jamais été aussi proche malgré la distance. Et des que je vois mon petit neveu je le prends dans les bras dans tous les sens et je profite un fond. Une bonne conversation à cœur ouvert et dans le calme peut aider cette jeune femme mais en attendant son manque d'empathie n'attirent sûrement pas les faveurs des lectrices. Tout est toujours une question de forme.Je ne comprends pas la virulence des réactions. Je croyais que son message serait beaucoup plus égocentré (j’ai lu les commentaires avant) mais en lisant la lettre, je vois surtout une jeune femme qui a très peur de se sentir laissée sur le bas-côté et exclue de la vie de sa sœur qui semble avoir une place très importante dans sa vie. Je pense que la question ici, c’est pas tant qu’elle veut absolument aller à la maternité que le fait qu’elle considère sa sœur comme le cœur de sa famille et réalise qu’elle n’est peut-être plus le cœur de la famille de sa sœur. Je pense que c’est plus la sensation de voir une relation à double sens évoluer vers une relation où l’autre souhaite partager ses moments les plus importants avec un tiers plutôt qu’avec toi alors que toi, c’est toujours avec elle que tu veux les partager.
Aussi, je suis d’accord que les enfants ne sont pas des objets mais je ne trouve pas sa remarque forcément absurde sur le fait qu’elle fait partie de la famille du bébé aussi. Pourquoi une famille ce serait juste papa, maman et bébé? Le bébé n’appartient pas non plus à ses parents, et effectivement la loi reconnaît que d’autres membres de sa famille comme ses grands-parents ont le droit d’avoir un lien avec lui (même si ce principe est à double tranchant selon les situations). Personnellement, j’ai grandi dans une famille tout à fait nucléaire où mes parents prenaient seuls les décisions d’éducation de leurs enfants, mais ma mère tenait vraiment à me confier régulièrement à d’autres adultes pour que je puisse choisir d’autres référents si j’en avais besoin. Elle a grandi dans un foyer très conflictuel avec des parents qui se détestaient mais ont mis 15 ans à divorcer car ça ne faisait pas à l’époque, et elle a toujours considéré que la présence de son oncle et sa tante a été cruciale pour sa stabilité: ils ne l’ont pas élevée, mais ils faisaient office de référent familial alternatif. Je n’ai pas cette relation là avec d’autres adultes car ça se passait très bien avec mes parents donc je n’avais pas besoin que d’autres m’accordent cette attention même si j’ai des oncles et tantes qui ont servi de modèles dans différents domaines, mais je trouve que c’était une très belle philosophie de la part de ma mère!
Bref, je dis ça parce que je suis quand même convaincue que les parents ont beau vouloir le meilleur pour leurs enfants, parfois ils se plantent et c’est donc très important que les enfants puissent construire des liens avec d’autres adultes de confiance quand c’est possible: ça leur ouvre la porte sur des alternatives.
Après, on est d’accord que le lien ne se fait pas dans les deux semaines qui suivent la maternité mais moi ce que je ressens dans le courrier de cette lectrice, c’est surtout la peur de ce que ces deux semaines pourraient vouloir dire pour après. Je pense qu’elle craint que si sa sœur ne ressent pas l’envie de partager ce moment avec elle, c’est qu’elle ne souhaite pas réellement l’impliquer dans sa nouvelle famille et ne considère pas qu’elle fait pleinement partie de l’avenir du bébé.
Honnêtement, je ne trouve pas ces angoisses absurdes, et je pense justement qu’elle en parle d’abord ici parce qu’elle veut démêler l’irrationnel du légitime avant d’en parler à sa sœur pour éviter des tensions inutiles!