Commentaires sur Notre société n'est pas adaptée aux enfants, et c'est pénible pour tout le monde, voici pourquoi

[BravoCharlie]

@Clèves je trouve que les transports sont une très bonne illustration que les problèmes rencontrés parfois par les parents peuvent concerner une large partie de la population ou juste d'autres parties de la population voire eux-mêmes (ex : parents en situation de handicap).
Par exemple, moi ça m'agace de devoir porter la poussette dans les escaliers du métro, il y en a beaucoup, partout et très très peu de stations de métro/RER sont accessibles. Eh bien, je le dis en tant que parents parce que c'est mon expérience mais je ne l'exige pas seulement en tant que parents : si je devais monter un collectif en faveur de l'accessibilité dans les transports en commun, je le ferais au nom de toutes les populations, situations dont la mobilité est rendue difficile voire impossible alors que c'est indispensable à la vie en société (et d'ailleurs je suis entièrement d'accord, à ce que dit @Unefougère : le droit à aller boire son matcha c'est peanuts comparé à de nombreuses dimensions de la société indispensables à la vie en fait qui sont rendues très très inaccessibles à quiconque n'épouse pas l'intégralité des standards normatifs).

Je pense qu'on pourrait sortir de nos prismes individuels, les considérer comme une expérience qui nous ont ouvert une fenêtre sur certains problèmes, partagés par d'autres qui pour autant ne partagent pas notre situation mais subissent les mêmes contraintes, pour porter une réflexion collective sur les obstacles à certains droits (wow c'est tellement vague ce que je raconte, mais ça globalise ce que je dis sur les transports en gros).

 

[Bulldo]

@RainyMood
Justement, intégrons mieux les handicaps, les enfants et la vieillesse au même niveau et partout dans la société au lieu de dire, il y a déjà des populations qu'on ne voit pas, alors une de + peu importe! (pardon, je caricature ton propos, c'est pour l'image) (et ce n'est pas parce que les enfants sont emmenés dans des endroits, qu'ils sont à l'aise, que ces endroits sont adaptés, je rappelle qu'ils n'ont pas le choix de suivre leurs parents, ils référeraient certainement être ailleurs aussi )
Bref, améliorons le vivre ensemble au lieu de se taper dessus non?

 

[Jaliam]

Je soulève juste ça hein... @Jaliam
"Vous imaginez des restaurants interdits aux handicapés et aux vieux sous prétexte qu'ils perturberaient la tranquillité des braves gens ? Bizarrement ce discours passe quand on parle des enfants."

Disons que c'est un peu le cas, tu en vois beaucoup des personnes handicapés et/ou sénile dehors ? Que ce soit dans la rue, les transports, les restos, concerts, etc...

C'est cet argument d'interdire la présence de personnes au nom de la "tranquillité" que je soulignais. On est tous l'indésirable de quelqu'un en fait.

Alors que les enfants peuvent quand même aller dans beaucoup d'endroits

Justement non : l'espace public n'est pas adapté pour eux, c'est le propos de l'article. Et non, ce n'est pas du ouinouintage de dire ça. C'est dingue ce mépris envers les enfants dès qu'on évoque la question de leur présence dans l'espace public en fait.

 

[LPD]

@Unefougère On est d'accord.
Avis peut-être impopulaire mais je pose ça là quand même: je suis prof et quand je fais grève pour mes conditions de travail (qui impliquent directement l'avenir d'enfants) ou quand ce sont les instits qui le font, on ne peut pas dire qu'on bénéficie d'un soutien débordant de la part de nos parents d'élèves...
Pareil, les familles qui viennent m'expliquer comment faire mon boulot parce qu'il est tellement facile et que tout le monde peut le faire, c'est pas franchement l'exception, ça arrive souvent...
Si l'éducation publique connait des pénuries de recrutement aussi drastiques, c'est bien que le métier n'attire plus et que les conditions de travail se sont fortement dégradées.
Moi je veux bien qu'il faille un village pour élever un enfant, mais j'ai aussi très souvent l'impression qu'on prend un peu ce qui nous arrange dans le village, sans forcément beaucoup rendre en échange. Qu'on se plaigne de l'absence de table à langer à Castorama sans mentionner une seule fois la condition des métiers de la petite-enfance et de l'éducation ça en dit très long sur l'état d'esprit dans lequel l'article a été écrit.
Édit: allez, j'en rajoute: presque personne dans les commentaires ne mentionne les métiers nécessaires à l'éducation et à l'épanouissement des enfants. L'individualisme, il va dans le deux sens.

 

[BravoCharlie]

@LPD je vois pas où il aurait été pertinent que ce soit fait dans les commentaires - en tout cas le mien : je vois donc pas bien en quoi tu peux préjuger de la reconnaissance que l’on (je) porte aux auxiliaires qui s’occupent de nos enfants sur la base des échanges qu’on a ici (et encore moins de préjuger de l’individualisme à géométrie variable du coup au motif de : qu’est-ce que tu en sais vu que l’article ne parle pas de ça mais de tout le reste de la société non dédiée aux enfants).

 

[LPD]

Le titre de l'article est très large: c'est la société française en général. Pourtant, de quoi l'auteure parle? Majoritairement d'entreprises privées (hôtels, restaurants, magasins) et de comportements d'individus. C'est une vision capitaliste et libérale de la place de l'enfant dans la société. Ce n'est pas possible d'appeler de ses vœux au changement de mentalités en fustigeant l'individualisme en faisant soi-même preuve du même individualisme, ça ne va nulle part.

 

[LPD]

Et j'ajouterai ceci: dire que l'exclusion des enfants est préjudiciable pour tout le monde en évoquant à peine la démolition du service public qui se passe en France, c'est vraiment passer à côté du problème. Et je ne parle même pas de l'absence de mention de l'accessibilité pour les autres groupes exclus de l'espace public, d'autres commentaires l'ont fait mieux que moi.

 

[BravoCharlie]

@Mayushi sans faire une généralité sur l’ensemble des services de transport, le ferroviaire peut se le permettre : les taux de remplissage sont excédentaires en période scolaire, la place Bambin est à 9€ quelque soit le trajet (ce qui, en terme de rentabilité est assez questionnable) et le Paris-Lyon/Paris-Marseille est régulièrement rempli à 100%. Et puis ça se fait dans d’autres pays (la Suisse, les Pays Bas) où les compagnies de train sont quasi sous le même statut que les nôtres.
Ce n’est pas simple mais ça se fait en tout cas.
Cela dit mon point c’était surtout de dire que ce n’était pas toujours la faute de l’autre mais souvent d’une structure inadaptée au vivre ensemble !

 

[Magnus]

C'est surtout le enième article qui provoquent toujours les mêmes réactions : ceux qui sont pour les espaces sans enfants vs les espaces adaptées aux enfants. Ca génère du clic facile, surtout avec l'indignation que ça peut provoquer - j'en veux pour exemple qu'on est à la troisième page en un peu moins de 24h quand d'autres sujets décollent moins bien.

Et je trouve particulièrement hypocrite de se plaindre continuellement que la société n'est pas adapté aux enfants en ne prenant jamais en compte les remarques faites sur l'accessibilité inexistante du site pour différents handicaps - y a que l'accessibilité pour les enfants dans l'espace public qui compte ? Sacré message... D'autant plus quand l'article se permet de comparer carrément le fait qu'il n'y ait pas assez d'espace prévu pour les enfants à l'apartheid. Ce n'est même pas de la maladresse à ce niveau-là, c'est de l'ignorance crasse.

Donc voilà, en soit la parentalité n'est pas incompatible avec le féminisme, mais le traitement que madmoizelle en fait est juste grotesque.

Je te suis totalement sur l'inadaptation aux handicaps, cependant je ne vois pas en quoi ça invalide la question de l'accessibilité et de l'inclusion des enfants/familles avec enfants. Je trouve ça dommage de dresser ces problématiques l'une contre l'autre cette manière, bien que encore une fois, je te suive totalement sur l'absence de description etc.

 

[Ciredutemps]

Je trouve ça dommage d'opposer les différents types d'accessibilité ... alors qu'au contraire, ça converge très souvent!
Combien de fois je me suis fait la réflexion : la pauvre mère avec la poussette, le trottoir est bien trop étroit / il y a une marche pour aller sur le passage clouté/il n'y a pas d'ascenseur, ça doit être l'enfer pour les personnes en fauteuil (et réciproquement). Ou alors : un feu vert est trop court, c'est relou pour les enfants qui marchent lentement et les personnes âgées. Au final, penser l'accessibilité pour les enfants ça permet de meilleurs espaces pour beaucoup de personnes (personnes lentes, qui ne lisent pas les panneaux écrits et ont besoin d'indications claires et lisibles, d'espaces sécurisés, ...).

Au niveau urbanisme, des villes (type Lyon) proposent de réfléchir à comment aménager la ville "à hauteur d'enfants". Au final, ce sont des aménagements qui profitent à tout le monde. Par exemple : considérer comme prioritaire la sécurité/liberté des piétons et reléguer la voiture au second plan, remettre de la nature en ville, faciliter les accès, ...

Quelques liens : https://lumieresdelaville.net/place-aux-enfants-a-lyon/

Au Conseil municipal du 30 septembre : une ville à hauteur d'enfant

www.lyon.fr

Et un article très intéressant :

Contre le changement climatique, réinventer les villes à hauteur d’enfant

Effacés des systèmes urbains, les plus jeunes pourraient être une clé pour les collectivités dans leur lutte contre le défi climatique. En s’adaptant à leur échelle, elles contribuent à rendre leurs espaces plus sains et plus inclusifs.

www.liberation.fr

(J'aime beaucoup la notion de "cercle vertueux entre la mise en œuvre des droits de l’enfant et les atteintes des objectifs de développement durable")

(En ce qui concerne les transports, je rejoins d'autres remarques : ça ne me fait rien du tout d'avoir un petit enfant ou un bébé dans mon wagon - ça reste assez rare qu'ils fassent des crises, souvent très vite calmées, et en général ils s'occupent, dorment, jouent sur le smartphone des parents, regardent des dessins animés, jouent dans leur coin, disent bonjour, font de grands sourires aux autres passagers, j'adore et c'est fréquent qu'ils fassent se marrer la moitié du wagon - en revanche la dame qui passe 1h de train à faire une réunion en visio en parlant bien fort ou l'autre qui raconte sa vie au téléphone ... ça s'est très fréquent - et beaucoup plus insupportable).

J'ai réservé pour cet été une nuit de chambres d'hôtes, je n'avais pas fait attention et au moment de réserver il y avait marqué dans un coin "enfants non acceptés" ... ben ça m'a fait de la peine. Je me suis dit que pour les parents ça doit être bien relou de faire attention sur chaque réservation que les enfants soient acceptés ...

 

[Neverland90]

Déjà quand on regarde la taille des trottoirs et certaines femmes qui sont obligées de se mettre sur la route lorsqu'elles ont une poussette, on comprends que l'espace public est fait pour les gens adultes et valides ou pour les automobilistes.

 

[Tessy]

Que le corps des femmes ne leur appartient dans le fond pas vraiment et que socialement, c'est hyper valorisé de faire des enfants, peu importe les conséquences derrière ?

Hmmm...
Crois-moi, en étant une femme de 30 ans en recherche d'emploi (ou pour toutes les salariées du privé qui ont une grossesse à annoncer), j'ai un ressenti très, très différent sur la situation
Sans compter toutes les fois où on entends des "fallait pas faire de gosses si c'est pour pas s'en occuper" chaque fois qu'un parent ne coche pas toutes les cases du " ParentParfaitTM "

Mais surtout que les lieux interdits aux enfants, ça existe déjà en fait : les bars, les discothèques. Et là tout le monde trouve ça normal. Alors pourquoi ça choque des restaurants sans enfants ?

On est sur deux situations complètement différentes: on interdit certains lieux aux mineurs pour les protéger, pas pour protéger le confort des adultes qui fréquentent ces lieux...

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Je trouve que @lazaretto a fait remonter un point important en faisant remarquer que si on n'emmène pas les enfants dans des lieux qui devraient rester plutôt calmes (comme un restaurant, une bibliothèque, une salle de spectacle...) par peur qu'ils dérangent, ces enfants n'apprendront jamais à se tenir. Et ça marche aussi pour "faire jouer son enfant sur son smartphone quand on est dans un lieu public pour pas qu'il embête les autres": ça marche sur le coup, mais un enfant n'est pas "calme" quand il est devant un écran, il est hypnotisé, et oui bien sûr une fois de temps en temps c'est bien d'avoir ça en joker, mais si c'est la réponse systématique et qu'on laisse jamais l'enfant faire du bruit, réaliser qu'il gêne, et réadapter son comportement, il ne saura jamais se tenir en société.
(j'avais écrit "on laisse jamais l'enfant faire l'enfant", c'est un joli lapsus!)

Et comme ça a été remonté aussi par deux madz, la qualité de l'accueil à l'école, ça joue aussi beaucoup sur comment les enfants vont se conduire le soir. J'ai connu des anims périscolaires qui étaient en tels sous-effectifs qu'elles n'ont pas trouvé d'autres solutions pour encadrer la pause méridienne qu'imposer une discipline militaire dès la petite section de maternelle, avec une heure entière où les enfants sont assis sans rien faire et sans avoir le droit de bouger... Et le soir, les parents s'étonnaient que leur enfant se mette à faire des crises en hurlant et en se jetant par terre alors que c'était pas dans ses habitudes avant l'entrée à l'école...