Si les femmes ne s'intéressent pas à certaines choses, si les hommes n'ont pas le droit de mettre du vernis, ce n'est pas parce qu'il y a une règle intersidérale et mondiale (ou pire, biologique) qui a décrété que ça serait comme ça (y a-t-il une raison sérieuse pour laquelle on dit que les femmes sont douces, gourmandes et en rose et les hommes forts, courageux et en bleu?), mais parce qu'on conduit les personnes à prendre conscience de leur sexe dès leur plus jeune âge et à adopter un comportement de genre à force de lois (les hommes font ça et aiment ça, vice versa). Il apparaît donc clair que dans ce raisonnement, on ne défend pas seulement les femmes, mais aussi les hommes, en réalité on défend toutes les personnes qui veulent être libres d'agir, de penser, de s'habiller, d'aimer, de baiser, de vivre, de travailler comme elles le veulent et sans avoir été déterminées dès la naissance à l'idée que les petites filles avaient un instinct maternel de fée du logis (poupée, cuisinière) et les hommes avaient de l'ambition et pas de sensibilité (on ne pleure pas, on devient plus fort).
Donner un terrain rose pour les femmes et bleu pour les hommes, c'est cautionner cette idée qu'il y a des préférences quasiment biologiques pour les femmes et pour les hommes. Mais chaque fille et chaque homme est libre d'aimer le rose ou le bleu.