J'avais écrit un message hier mais j'ai envie de répondre de façon plus structurée
Alors oui, déjà je te remerciais
Tristana, ça me fait très plaisir ! Et en effet, à chaque fois que j'ai bossé dans la presse écrite locale, la satisfaction était énorme quand la personne sur qui je faisais un papier me rappelait pour me dire que c'était parfait et qu'elle était très contente ; c'est que j'avais su restituer ce qu'il y avait à restituer ! Leur sourire est un très bonne récompense !
Ce texte reflète ma façon de vivre le métier, mais je pense qu'il y a autant de façons de le vivre et de l'exercer qu'il y a de journalistes. Par le biais de cet article j'ai eu envie de transmettre le plaisir que j'éprouvais pour cette activité là.
Pour ce qui est des réalités du métier de correspondant local de presse écrite, j'ai envie de faire un petit topo à ce sujet pour celles qui aimeraient y toucher :
1) le correspondant local de presse écrite (à distinguer du correspondant de presse classique)
ne vit pas de sa profession. La somme d'argent qu'il touche pour chaque article est en général légère. Les raisons semblent être les suivantes : n'importe qui peut bosser en tant que correspondant local de presse écrite, il n'y a pas besoin de formation. Cette non-sélection permet de légitimer un retour d'argent et de considération peu élevé. Aussi, en local (villages...), on ne peut pas écrire 100 articles par semaine (je grossis le trait), donc forcément ça ne permet pas de récolter l'équivalent d'un salaire de base (je pense au SMIC).
Les correspondants locaux de presse écrite sont souvent des retraités ou des personnes qui exercent une autre activité en parallèle, voire qui font ça temporairement. Par contre j'en connais beaucoup qui font juste ça, car leur conjoint-e exerce un métier 'classique' (le couple peut vivre de ce-dernier). Mais ça reste une profession dite 'accessoire'.
Il faut noter que, allez, les trois-quarts du contenu d'un journal local sont alimentés par... Les correspondants. Ils reviennent bien moins chers que l'unique ou les deux journalistes présents en agence (qui eux font le même boulot, mais qui par contre touchent plus d'argent et sont reconnus par la profession).
2) Si l'une d'entre vous veut être correspondante de presse, pour essayer ou autre, il y a des choses à savoir :
- Premièrement, si vous n'avez ni statut ni immatriculation, et que vous ne les transmettez pas au journal, vous travaillerez au noir, c'est-à-dire illégalement. Vous n'existerez pas aux yeux de la loi, donc en cas de pépins, et si votre 'employeur' décide de ne pas vous payer... Vous ne serez pas payées. S'engager dans un contrat de confiance, pourquoi pas, mais c'est à vos risques et périls.
~>Avoir un statut et une immatriculation suggère que le journal vous déclare, que vous vous déclariez, et par là même que vous soyez protégées, vous pouvez faire valoir vos droits (même si la loi protège assez mal les correspondants, c'est largement mieux que rien) ! De cette façon, si votre revenu atteint 15% et plus du plafond annuel de Sécurité Sociale de l'année en cours (ce qui est rare quand on le fait pour le fun) vous devrez payer des cotisations de façon trimestrielle à différents pourcentages (ex, 5,40% de ce que vous touchez) pour les Allocations familiales et d'autres organismes. Vous aurez un numéro de sécu, et vous pourrez commencer à toucher un peu de thune pour votre retraite.
/!\ Attention, le correspondant local de presse écrite ne peut PAS avoir de contrat de travail.
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Quels statuts existent pour cette profession ? Celui de
travailleur indépendant, et celui
d'auto-entrepreneur (depuis janvier 2009). L'activité du correspondant de presse locale est considérée comme une profession libérale et elle est rattachée à l'Ursaff (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales -
leur principale mission est la collecte des cotisations salariales et patronales destinées à financer le régime général de la Sécurité sociale).
Le statut de travailleur indépendant est compliqué et lourd, et il faut cotiser (filer de la thune) même quand on a pas de revenu, mais il ne vous concerne pas. Par contre le statut d'auto-entrepreneur (qui comprend la profession 'Correspondant local de presse écrite'), qui se fait rapidement et en toute simplicité (
le portail officiel ici). Il permet d'avoir l'immatriculation sacrée et de travailler en toute légalité. Vous devenez une micro-entreprise vous-même, et vous déclarer tous les trois mois vos activités. Si durant les trois mois vous n'avez rien fait, et donc rien touché, vous ne payerez rien.