@HeavyMetalAngel
Les premiers mois selon moi c'est un peu difficile de confier son nourrisson à quelqu'un qui n'est pas habitué. La plupart des gens sont mal à l'aise avec un nouveau-né d'ailleurs donc à part à l'entourage très proche qui "sait faire", personnellement je n'aurais demandé à personne de garder ma fille. Et avec l'allaitement notamment ça n'est pas possible de toute manière de "défusionner" totalement. En revanche comme c'est dit plus haut, il y a tellement de façons d'aider des jeunes parents ! Par exemple, profiter d'une courte visite pour amener des choses à manger, appeler juste avant pour demander s'il y a besoin de quelque chose en particulier, pourquoi pas proposer de garder le bébé entre deux tétées, juste 10mn le temps de prendre une douche... la dernière fois, j'étais seule avec ma fille et une copine est passée, quand elle est partie elle m'a proposé spontanément de descendre les poubelles. C'est un truc bête, j'aurais jamais osé lui demander évidemment, et ça m'a tellement arrangée sur le coup ! J'ai déjà des amis qui m'ont proposé de faire le ménage, même si ça m'a touchée j'aurais été trop gênée qu'ils le fassent. En fait parfois rien qu'un petit mot, une attention, le fait de s'adapter aux jeunes parents pour les visites, ça permet de se sentir un peu moins seuls dans le tunnel que peuvent être les premiers mois. Bref il y a énormément de choses qu'on peut faire quand on n'est pas l'entourage ultra proche ou qu'on n'est pas à l'aise avec les bébés. D'ailleurs, même respecter le souhait des parents qu'on ne s'approche pas trop d'un nouveau-né sans juger, c'est important. Se laver les mains, retirer ses chaussures sans qu'on le demande... il faut avoir en tête qu'on est en train d'apprendre à vivre avec un truc tout petit qui prend toute sa place, qui nous paraît tout fragile... parfois le moindre virus qui traîne peut rendre la vie largement plus compliqué. (Par exemple il faut savoir que les 6 premières semaines, en cas de fièvre on est censé aller directement aux urgences, où on fait notamment prise de sang et parfois même ponction lombaire au bébé. Donc ça se comprend si dans ces périodes on devient un peu parano). Chaque parent a un rapport au risque différent. En revanche je trouve ça étrange de mal prendre l'aide proposée ! on peut la refuser gentiment, mais selon moi c'est dommage de réagir comme ça et de rejeter des personnes bien-intentionnées.
Dans le comportement de mon encourage, ce qui m'a aidée c'est d'avoir des amis qui même s'ils n'ont pas d'enfants, ont fait preuve d'énormément d'empathie, et d'aucun jugement. De la même manière que j'ai pu écouter des copines parler en boucle pendant des mois de leur nouveau mec ou de leur rupture, j'ai pu parler de toutes les nouvelles expériences de la maternité, les meilleures comme les pires. Mais on a pu aussi discuter d'autres choses, et ça fait énormément de bien aussi que mes potes me racontent leur vie et me sortent de ma bulle. Quand je parle d'absence de jugement, c'est que j'ai pu pendant ces premiers mois de bouleversement total, être "juste une maman". Pas d'injonction à être autre chose, parce qu'à ce moment c'était déjà un rôle suffisamment prenant. J'ai pu faire mon petit cheminement et retourner à mes autres rôles à mon rythme sans que je sente qu'il fallait que j'en dise un peu moins.
@Matilda Verdebois on a un peu le même fonctionnement. La petite dort en cododo à côté de mon conjoint et il me la file quand il faut allaiter, la change en cas de réveil nocturne. Ce n'est pas évident parce que j'ai un sommeil plus léger (et je pense que les hormones dus à l'allaitement me permettent de me réveiller et de me rendormir largement plus facilement qu'avant), donc parfois je dois réveiller mon conjoint pour qu'il me la file. Mais ça me permet de ne pas avoir à bouger, et ça me rendrait folle de rage rien que sur le principe d'être la seule à gérer.
Je n'aurais jamais supporté ce qui est décrit dans l'article et je trouve ça vraiment grave de la part du père. S'il est crevé au boulot, au pire ses performances diminuent légèrement ; si la mère est au bout de ses forces au moment de s'occuper d'un enfant, ça peut avoir des conséquences importantes.